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Émilien Jacquelin sur le podium à Grand-Bornand : un retour en force pour le biathlète français

Le biathlon français a encore une fois su briller lors de la troisième étape de la Coupe du monde 2025-2026, disputée à Annecy-Le Grand-Bornand dans la Haute-Savoie. Ce vendredi 19 décembre, c’est Émilien Jacquelin, l’un des piliers de l’équipe de France, qui a marqué les esprits en décrochant la troisième place du sprint hommes, signant ainsi son premier podium de la saison. Derrière lui, le Norvégien Vetle Sjaastad Christiansen s’est imposé dans un final intense, devançant Johannes Dale-Skjevdal (2ᵉ), tandis que le Français termine juste à trois secondes du vainqueur.

Ce résultat n’est pas qu’une simple performance individuelle : il marque un tournant dans la trajectoire sportive d’Émilien Jacquelin, ancien champion du monde et double médaillé d’argent aux Jeux olympiques de Pékin 2022. Après une période difficile marquée par des doutes personnels et sportifs, le biathlète grenoblois semble avoir retrouvé le chemin de la confiance — et du podium.

Un sprint mouvementé et une montée en puissance inattendue

La course du vendredi matin au Grand-Bornand a été rythmée dès les premiers kilomètres. Vetle Christiansen, expérimenté et régulier, a su imposer son rythme sur les trois boucles de 3,3 km, tout en maintenant une précision redoutable aux stands de tir. Aucune erreur au premier tir debout, puis deux coups manqués au couché — un léger contretemps compensé par sa vitesse sur la glisse.

Mais c’est surtout la fin de course qui a retenu l’attention. Alors que plusieurs favoris faisaient des erreurs fatales aux tirs, Émilien Jacquelin a montré une grande maîtrise. Parti avec une légère avance après un bon premier tir, il a encaissé un coup au second stand, mais a réagi avec maturité, poussant fort dans les derniers centimètres pour conserver sa troisième place.

« C’est un grand moment pour moi. J’ai travaillé dur ces derniers mois, et voir que ça porte fruit, c’est très gratifiant », a déclaré Jacquelin après la course, selon les micros d’Eurosport.

Cette performance confirme une tendance encourageante : après des départs de saison plus hésitants à Östersund et Hochfilzen, le Français montre qu’il est de retour dans la danse pour les grandes places. Et surtout, il retrouve un format — le sprint — où il excelle historiquement.

Un parcours jalonné de hauts et de bas

Né le 11 juillet 1995 à Grenoble, Émilien Jacquelin fait partie de la génération dorée du biathlon français. Intégré à l’équipe de France dès la saison 2017-2018, il a rapidement impressionné par sa polyvalence et son mental de fer. Son palmarès inclut cinq titres de champion du monde (dont un en sprint en 2021 à Pokljuka) et une victoire en Coupe du monde individuelle.

Mais derrière ces succès se cache une réalité plus complexe. Après les Jeux olympiques de Pékin 2022, où il avait remporté deux médailles d’argent en relais, Jacquelin a traversé une période de doute profond. Dans une interview récente, il a confié avoir « perdu le plaisir » et avoir eu du mal à se projeter vers de nouveaux objectifs.

« J’ai vécu des mois où je me demandais si je voulais vraiment continuer. Le sport, c’est beau, mais quand on n’y croit plus, tout devient lourd. »

C’est grâce à un travail en profondeur avec son staff technique, ses coéquipiers et un accompagnement psychologique que Jacquelin a réussi à « recréer du rêve », comme il le dit lui-même. Ce retour au Grand-Bornand, dans les montagnes savoyardes qui lui sont familières, semble symboliser ce renouveau.

Pourquoi ce podium change tout pour la suite de la saison

Ce troisième rang à Grand-Bornand n’est pas anodin. Il intervient à un moment clé de la saison, juste avant les fêtes de fin d’année et les compétitions majeures à venir, comme les Championnats d’Europe et surtout les Jeux olympiques de Milan-Cortina 2026.

Pour l’équipe de France, cette montée en puissance d’Émilien Jacquelin est une excellente nouvelle. Le relais masculin, dans lequel il joue un rôle central, gagnera en crédibilité avec un tel retour de flamme. De plus, sa présence sur le podium renforce la profondeur de l’effectif français, déjà renforcé par des talents comme Quentin Fillon Maillet, qui a récemment annoncé sa retraite mais continue d’inspirer la relève.

Sur le plan individuel, ce podium pourrait bien être le déclencheur d’une série de résultats solides. Historiquement, Jacquelin a toujours été meilleur dans les formats courts (sprint et poursuite), où sa puissance et sa rapidité de décision font la différence. À Grand-Bornand, il a prouvé qu’il pouvait rivaliser avec les meilleurs, même face à des tueurs comme Christiansen ou Dale-Skjevdal.

L’impact immédiat : un regain de confiance pour le public et les sponsors

Au-delà du sport, ce résultat a des répercussions tangibles. Le biathlon, sport méconnu du grand public mais très suivi en France pendant la saison hivernale, gagne en visibilité avec des performances comme celle de Jacquelin. Les réseaux sociaux ont rapidement réagi : son compte Instagram, suivi par plus de 140 000 personnes, a vu un pic d’engagement après la course, avec des milliers de messages de soutien.

Les sponsors, eux aussi, observent de près. Jacquelin est ambassadeur de marques comme Greenweez et collabore régulièrement avec des institutions comme la Douane française, dans le cadre de campagnes de sensibilisation. Une image renforcée par des résultats sportifs solides est un atout précieux pour ces partenariats.

Enfin, sur le plan réglementaire et organisationnel, la Coupe du monde continue de s’imposer comme le cadre idéal pour valoriser le biathlon en France. L’organisation du Grand-Bornand, saluée pour sa qualité et son ambiance festive, prouve que les stations de montagne