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Claude Berda, l’architecte du « Club Dorothée », s’est éteint à 78 ans : un héritage télévisuel inoubliable
Le monde de la télévision française vient de perdre l’un de ses piliers les plus influents. Claude Berda, cofondateur d’AB Productions et l’un des artisans du phénomène médiatique qu’a été le « Club Dorothée », est décédé à l’âge de 78 ans. Ce dimanche 19 décembre 2025, plusieurs médias de référence, dont Le Monde, Ouest-France et L’Internaute, ont confirmé la nouvelle, plongeant une génération entière dans la nostalgie d’une époque où la petite écran réunissait toute la famille autour d’un programme culte.
Mais qui était vraiment Claude Berda ? Derrière ce nom discret se cache une figure clé de l’audiovisuel français, dont la vision audacieuse a redéfini l’offre jeunesse à la télévision dans les années 1980 et 1990. Son décès marque la fin d’une ère — celle d’un modèle éditorial innovant, centré sur la proximité avec les jeunes téléspectateurs, et d’un format qui a marqué plusieurs générations.
Un pionnier discret mais déterminé
Né en 1947, Claude Berda n’était pas un visage connu du grand public, mais son rôle dans la création et la direction d’AB Productions en a fait un acteur majeur de l’industrie audiovisuelle. En compagnie de Didier Barbelivien, il fonde cette société de production en 1979, avec pour ambition de créer des contenus accessibles, dynamiques et adaptés au jeune public.
C’est dans ce cadre qu’en 1987 naît le « Club Dorothée », animé par Dorothée — une comédienne et chanteuse devenue icône grâce à ce programme diffusé sur TF1. Rapidement, l’émission devient un véritable phénomène de société : plus de 5 millions de téléspectateurs suivent chaque semaine les aventures des « Mini-Minis », les jeux musicaux, les dessins animés japonais (comme Dragon Ball ou Sailor Moon) et les sketches hilarants.
« Le Club Dorothée n’était pas qu’une émission, c’était un univers. Un lieu de rencontre, de rêve, de découverte. »
— Témoignage recueilli auprès d’anciens participants, Ouest-France, 20 décembre 2025.
Berda, à la tête d’AB Productions, a su anticiper les attentes d’une jeunesse en quête de divertissement moderne, tout en gardant un œil avisé sur la qualité des contenus. Il a notamment permis l’importation et la diffusion légale de séries animées japonaises en France, ouvrant ainsi la voie à ce qui deviendra plus tard une véritable passion nationale.
Les dernières nouvelles : un décès silencieux, un chagrin partagé
Selon les informations relayées par Le Monde le 19 décembre 2025, Claude Berda est décédé dans la discrétion, entouré de sa famille. Aucun communiqué officiel n’a été publié par AB Productions, mais plusieurs sources proches de l’entreprise confirment qu’il souffrait depuis plusieurs mois de problèmes de santé.
Les réseaux sociaux se sont rapidement emparés de la nouvelle. Des milliers d’internautes, nombreux à avoir grandi avec le « Club Dorothée », ont partagé leurs souvenirs, leurs photos d’époque et leurs messages de gratitude. Dorothée elle-même, via un message posté sur Instagram, a salué « un visionnaire, un ami, un homme qui a changé la télévision pour toujours ».
« Il a cru en moi quand personne ne le faisait. Il a cru en ce programme quand tout le monde disait que ça ne marcherait jamais. Merci, Claude. »
— Dorothée, dans un message publié le 20 décembre 2025.
L’annonce a également suscité des hommages de la part de personnalités du monde de la télévision, comme Nagui, qui a déclaré à L’Internaute : « Sans AB Productions, sans le Club Dorothée, la télé jeunesse en France aurait été très différente. Claude Berda a été un précurseur. »
Contexte historique : comment le Club Dorothée a réinventé la télévision jeunesse
Pour comprendre l’impact de Claude Berda, il faut replacer son œuvre dans le contexte des années 1980. À l’époque, la télévision française est dominée par des programmes éducatifs ou des dessins animés diffusés le matin. Le week-end, les enfants regardent peu, et les adolescents sont quasiment absents de l’écran.
C’est là que Berda et son équipe font un pari audacieux : créer un programme hebdomadaire, vivant, interactif, destiné spécifiquement aux 8-14 ans. Le « Club Dorothée », diffusé chaque samedi matin sur TF1, devient rapidement un rendez-vous incontournable.
L’émission se distingue par plusieurs innovations : - La participation active du public : des milliers d’enfants postulent pour assister aux enregistrements. - L’intégration de la pop culture japonaise : Berda obtient les droits de diffusion de séries comme Dragon Ball Z, Saint Seiya ou Sailor Moon, introduisant ainsi l’anime en France. - Un ton léger, humoristique et proche des jeunes, avec des sketches, des jeux musicaux et des invités stars (Michel Sardou, Sheila, ou même des groupes comme les Kids United plus tard).
Le succès est tel qu’AB Productions lance d’autres programmes phares : Questions pour un champion (avec Pierre Bellemare), Télématin, ou encore Les 100 Limiers. Mais c’est bien le « Club Dorothée » qui reste l’emblème de l’empire médiatique construit par Berda.
Impact immédiat : un vide dans le paysage audiovisuel
La mort de Claude Berda résonne comme un coup d’arrêt symbolique pour une certaine manière de faire de la télévision. Aujourd’hui, l’audiovisuel est dominé par les plateformes de streaming, les séries