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Françoise Gatel félicite Redon : un modèle de revitalisation des centres-villes ?

En plein cœur de la Bretagne, la petite ville de Redon (35) vient de recevoir une reconnaissance nationale inattendue — et bien méritée. La ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, Françoise Gatel, s’est rendue sur place le 18 avril 2024 pour saluer les efforts conjugués de la municipalité et des habitants afin de « redresser l’activité du centre-ville ». Cette visite, loin d’être une simple photo politique, marque un tournant symbolique dans la politique nationale de revitalisation urbaine. Elle souligne aussi l’efficacité croissante de dispositifs comme Action Cœur de Ville et Petites Villes de Demain, dont la prolongation vient d’être officialisée.

Mais au-delà des discours officiels, que cache vraiment cette réussite locale ? Et surtout, peut-elle servir de modèle à d’autres communes françaises confrontées au déclin de leur centre-bourgs ?


Une visite ministérielle qui fait date

La venue de Françoise Gatel à Redon n’est pas anodine. Dans un contexte où près de 60 % des Français vivent dans des zones rurales ou périurbaines, la vitalité des centres-villes reste un enjeu majeur pour l’État. Selon les rapports officiels, Redon a su inverser la tendance grâce à une stratégie locale ambitieuse : rénovation des façades, ouverture de nouveaux commerces, aménagement piétonnier progressif et mise en place d’un guichet unique pour les entrepreneurs.

« Redon est un exemple concret de ce que peut accomplir une commune lorsqu’elle mobilise tous ses acteurs — élus, commerçants, citoyens — autour d’un projet commun », a déclaré la ministre lors de son intervention, relayée par Actu.fr.

Cette reconnaissance intervient à un moment clé : la France compte désormais plus de 3 000 communes labellisées « Petites Villes de Demain », et plus de 220 villes bénéficiant du programme Action Cœur de Ville. Ces deux dispositifs, lancés respectivement en 2019 et 2020, visent à lutter contre la désertification commerciale, le vieillissement du bâti et l’exode des jeunes vers les grandes agglomérations.

Revitalisation du centre-ville de Redon en Bretagne


Les dernières annonces : prolongation des dispositifs et nouveaux engagements

Lors de sa visite, Françoise Gatel a officialisé une nouvelle cruciale : la prolongation des dispositifs Action Cœur de Ville et Petites Villes de Demain jusqu’en 2027. Cette décision, rapportée par Ouest-France, répond à une demande pressante des collectivités locales, qui craignaient une fin prématurée des financements publics.

Concrètement, cela signifie que les communes engagées dans ces programmes continueront à bénéficier : - De subventions ciblées pour la rénovation du bâti ancien, - D’un accompagnement technique pour attirer les commerces de proximité, - De soutien à la création d’espaces culturels et de services publics accessibles.

À Redon, ce dispositif a permis, entre autres, la réhabilitation de 12 immeubles historiques, l’ouverture de trois nouveaux cafés-restaurants et la création d’un espace coworking dans une ancienne manufacture désaffectée. Résultat ? Le taux de vacance commerciale est passé de 18 % en 2019 à moins de 7 % aujourd’hui, selon les chiffres communiqués par la mairie.

« On ne peut plus compter les retours de jeunes familles qui viennent s’installer ici parce que le centre est vivant, sûr et attractif », confie Marie Lenoir, adjointe au maire de Redon, interrogée par une chaîne locale.


Pourquoi Redon ? Le contexte derrière la réussite

Redon n’a pas toujours été cette pépite bretonne. Comme beaucoup de villes de taille moyenne, elle a traversé des décennies de stagnation économique, d’abandon progressif du centre et de perte d’attractivité. En 2015, la ville comptait à peine 8 500 habitants, avec un centre-ville largement déserté les après-midi et les week-ends.

Ce changement de cap s’explique par plusieurs facteurs clés :

1. Une vision partagée entre élus et citoyens

Dès 2017, la municipalité a lancé un plan local d’urbanisme participatif, impliquant habitants, commerçants et associations dans chaque décision. Ce « contrat de confiance » a permis d’aligner les priorités et de gagner en légitimité.

2. L’appui stratégique de l’État

En 2020, Redon a été sélectionnée dans le cadre du programme Petites Villes de Demain, lui ouvrant accès à un fonds de 1,2 million d’euros sur trois ans. Ce financement a été doublé par des contributions régionales et européennes.

3. Une approche globale et durable

Contrairement à certaines opérations spectaculaires mais éphémères, Redon a privilégié une stratégie à long terme : amélioration de la qualité de vie, mixité sociale, préservation du patrimoine et développement économique local.

« On ne cherche pas à transformer Redon en destination touristique. On veut qu’elle reste une ville où il fait bon vivre, tous les jours », résume le maire, Jean-Marc Le Borgne.


Les effets immédiats : un élan collectif palpable

Les retombées de cette politique ne se limitent pas aux chiffres. À Redon, l’ambiance a changé. Les rues sont plus animées, les enfants jouent en sécurité, les commerçants voient leur chiffre d’affaires augmenter de 15 à 30 % selon les secteurs. Même les services publics — poste, médiathèque, centre social — ont été réaménagés pour mieux répondre aux besoins des habitants.

Sur le plan réglementaire, cette dynamique a aussi encouragé l’adoption de nouvelles mesures favorables aux petites communes : simplification des procédures d’urbanisme, aides à la conversion des locaux commerciaux en logements, et incitations fiscales pour les artisans et TPE souhaitant s’installer en centre-ville.

Sur le plan social, le phénomène est tout aussi marquant. La population a légèrement augmenté (+2,3 % depuis 2020), et le nombre de demandes de logement social a baissé de 12 %, signe que la ville redevient attractive pour tous les profils.


Et maintenant ? Quel avenir pour les centres-villes français ?

La réussite de Redon ne doit pas rester une exception. Elle illustre ce que peut accomplir une politique publique bien conçue, bien financée et bien appliquée. Toutefois, des défis demeurent.

Les risques à anticiper

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