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Affaire Maylis Daubon : Condamnée à 30 ans de réclusion pour l'empoisonnement de ses filles
Dans les Landes, une affaire criminellemente a secoué la France. Maylis Daubon a été condamnée à trente ans de réclusion criminelle pour avoir empoisonné ses deux filles. L'aînée est décédée, la cadette a survécu. Retour sur un procès aux dimensions tragiques et complexes.
Le Verdict d'une Longue Procédure Judiciaire
Une page sombre de l'histoire judiciaire des Landes vient de se tourner. Ce mercredi 3 décembre 2025, la cour d'assises de Mont-de-Marsan a rendu son verdict : Maylis Daubon est reconnue coupable de l'empoisonnement de ses deux filles, Lili et Mélissa, et condamnée à trente ans de réclusion criminelle. Ce procès a mis en lumière une tragédie familiale aux origines troubles, où la frontière entre la folie et la préméditation est restée floue jusqu'au dernier moment.
Le réquisitoire du procureur avait frappé les esprits en demandant la plus haute des peunes pour les crimes commis en 2018. L'accusation a dépeint une mère "bienveillante" en apparence, mais potentiellement destructrice. L'issue du procès a confirmé la gravité des faits, laissant la société se questionner sur les signes qui ont pu échapper à l'entourage de la famille.
Les Faits : Une Toxique Préméditation
Vers le 5 novembre 2018, les services de réanimation pédiatrique de Bordeaux ont été alertés par des symptômes inquiétants chez deux sœurs, Lili (4 ans) et Mélissa (8 mois). Les examens ont révélé la présence de chloroquine, un médicament antipaludique puissant, dans leur organisme. La dose administrée à Lili fut fatale. Sa petite sœur, Mélissa, a miraculeusement survécu après avoir été placée en état de mort imminente.
Durant l'enquête, les soupçons se sont rapidement portés sur la mère, Maylis Daubon. Celle-ci a d'abord clamé son innocence, évoquant une possible erreur médicale ou un malaise général. Cependant, l'enquête a mis en lumière de multiples incohérences dans son récit. Selon les journalistes de France 3 Régions, l'accusée a multiplié les versions contradictoires : « On ne sait jamais quand elle ment ou pas », rapportait le journaliste en évoquant l'ambiance du procès.
L'élément déterminant a été la découverte de résidus de chloroquine dans une bouteille d'eau et un biberon, deux objets que l'accusée avait tenté de dissimuler ou de nettoyer avec minutie. La thèse de l'accident s'est alors effacée au profit d'une volonté de nuire.
L'Impact Humain : Une Famille Déchirée
Le procès a été l'occasion de mesurer l'ampleur du drame humain. Si le verdict a apporté une forme de justice légale, il ne peut effacer le deuil de Lili. L'autre victime, Mélissa, aujourd'hui âgée de 7 ans, a été placée sous protection de l'aide sociale à l'enfance. Sa grand-mère maternelle, qui s'est battue pour obtenir la garde de l'enfant, s'est exprimée avec une grande émotion, décrivant la difficulté de transmettre la vérité à une petite fille qui a perdu sa sœur et sa mère.
L'aspect le plus déstabilisant de cette affaire reste le profil de Maylis Daubon. Rien, en apparence, ne laissait prévoir une telle violence. Mère au foyer, séparée du père des enfants, elle ne présentait pas d'antécédents criminels connus. Pourtant, les experts ont pointé du doigt une personnalité complexe, où le narcissisme et la manipulation semblaient prendre le pas sur l'instinct maternel.
Les Témoignages : Entre Doute et Certitude
Durant les audiences, le tribunal a été saisi de témoignages poignants. Les proches de la famille, les médecins et les enquêteurs ont tour à tour dressé le portrait d'une femme étrange. Certains amis évoquaient une mère "trop parfaite", presque théâtrale. D'autres ont rapporté des propos inquiétants de la part de l'accusée, suggérant une fascination pour la maladie ou la mort.
La défense, quant à elle, a tenté de plaider la perturbation mentale, invoquant un possible "facteur déclenchant" lié à son histoire personnelle. Mais la cour, approuvant les réquisitions du parquet, a finalement jugé que les actes étaient trop méthodiques pour être le fruit du seul hasard ou d'une crise psychotique passagère. La présence de chloroquine, un produit rare à trouver sans ordonnance en France, a été interprétée comme la preuve d'une recherche active et d'une préméditation.
L'Accompagnement des Victimes : Le Rôle de l'ADAVEM et d'Uxi
Au-delà du verdict, cette affaire a mis en lumière des mécanismes d'aide aux victimes souvent méconnus. Comme l'a souligné Sud Ouest, l'audience a été marquée par la présence discrète mais essentielle d'Uxi, un chien "réconfort" de l'Association pour le Développement de l'Accompagnement des Victimes et de l'Entraide (ADAVEM).
Ce type de chien est entraîné pour apaiser le stress des victimes et des témoins lors des audiences, une innovation juridique et humaine qui a fait ses preuves. Dans une affaire aussi émotionnellement chargée, où la victime (Mélissa) est une enfant, l'intervention d'Uxi a permis de soutenir les proches qui témoignaient. Cela témoigne de l'évolution du système judiciaire vers une approche plus humaine, capable de prendre en compte la santé psychologique des survivants d'une tragédie familiale.
Contexte et Analyse : Pourquoi cette Affaire Trouble-t-elle l'Opinion Publique ?
L'affaire Maylis Daubon s'inscrit dans une série d'affaires criminelles impliquant des mères accusées de tuer leurs enfants, souvent qualifiées par la presse de "mères toxiques" ou "infanticides". En France, ce type de crime, bien que rare, frappe l'opinion publique par sa violence symbolique : la remise en cause du lien maternel, pilier fondamental de notre société.
La complexité de l'affaire réside dans le mystère des motivations. Contrairement à des crimes passionnels ou des vols, le mobile ici reste obscur. Est-ce un désir de contrôle maladif ? Une volonté de capter l'attention via l'hospitalisation des enfants (un phénomène connu sous le nom de syndrome de Münchhausen par procuration) ? L'absence de confession claire de la part de Maylis Daubon laisse un vide que le jugement comble partiellement, mais sans apporter de réponse définitive sur le "pourquoi".
Cette affaire rappelle également les difficultés du corps médical face à des symptômes inhabituels. Le diagnostic d'empoisonnement n'a pas été immédiat. Cela interroge sur la vigilance nécessaire face à des tableaux cliniques qui, sans explication évidente, pourraient cacher une main criminelle.
Les Suites Judiciaires et Sociales
À la suite de la condamnation à trente ans de réclusion, Maylis Daubon a annoncé faire appel de