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108 médicaments jugés « plus dangereux qu’utiles » : ce que vous devez savoir en 2026
Depuis le début de l’année 2025, une onde de choc parcourt le monde médical et pharmaceutique en France : 108 médicaments couramment prescrits ont été officiellement classés comme « plus dangereux qu’utiles » par des organismes indépendants d’évaluation. Parmi eux figurent des noms connus du grand public comme Smecta, Veozea (paroxétine), Chondrosulf ou encore Voltarène. Cette liste, régulièrement mise à jour, suscite des interrogations légitimes chez les patients, les médecins et les autorités sanitaires.
Mais pourquoi ces traitements, disponibles depuis des années — voire des décennies — dans les pharmacies françaises, sont-ils soudainement pointés du doigt ? Et surtout : que risquez-vous si vous les prenez actuellement ?
Une nouvelle liste officielle remet en question l’efficacité réelle de nombreux traitements
En décembre 2025, plusieurs médias d’envergure, dont Capital.fr et La Dépêche, ont relayé une information cruciale : l’association indépendante Prescrire, réputée pour son impartialité et son expertise rigoureuse, a publié sa dernière mise à jour de la fameuse « liste noire » des médicaments à éviter absolument en 2026.
Cette liste ne repose pas sur des rumeurs ou des études isolées. Elle s’appuie sur une analyse approfondie des données cliniques, des effets indésirables signalés et de l’équilibre bénéfice/risque de chaque molécule. Selon Prescrire, ces 108 médicaments présentent des risques sanitaires disproportionnés par rapport à leurs bénéfices réels — voire inexistants dans certains cas.
« Beaucoup de ces médicaments ont été autorisés il y a des années, à une époque où les critères d’évaluation étaient moins stricts. Aujourd’hui, avec les nouvelles données disponibles, on constate que leur utilité est largement remise en cause », explique un porte-parole de Prescrire cité par NotreTemps.com.
Parmi les plus concernés : - Smecta (diosmectite), souvent prescrit contre la diarrhée infantile, dont l’efficacité serait « minime » selon plusieurs revues systématiques. - Veozea (paroxétine), antidépresseur lié à des risques accrus de suicide chez les jeunes adultes et d’effets secondaires sévères lors de l’arrêt brutal. - Chondrosulf et autres compléments pour l’arthrose, dont les études montrent une efficacité « comparable au placebo ». - Voltarène (diclofénac), anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) associé à des risques cardiovasculaires importants, même à faible dose.
Chronologie des révélations : comment on en est arrivé là
La publication de cette liste n’est pas un coup de théâtre isolé. Elle s’inscrit dans une dynamique de transparence accrue initiée ces dernières années par plusieurs institutions :
- 2023 : L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) lance une campagne de réévaluation des médicaments « à risque », notamment les AINS et les antidépresseurs.
- 2024 : Une étude publiée dans The Lancet conclut que près de 15 % des prescriptions en médecine générale incluent au moins un médicament dont le bénéfice n’est pas démontré.
- Décembre 2025 : Prescrire officialise sa liste mise à jour, intégrant 23 nouveaux médicaments par rapport à l’édition précédente.
- Janvier 2026 : L’Union européenne annonce qu’elle envisage de revoir les autorisations de mise sur le marché (AMM) de plusieurs substances concernées.
Cette chronologie montre une prise de conscience progressive : le système pharmaceutique européen, longtemps critiqué pour sa lenteur à retirer les médicaments dangereux, commence enfin à agir.
Pourquoi ces médicaments sont-ils encore disponibles ?
Une question revient souvent : si ces traitements sont si risqués, pourquoi ne sont-ils pas simplement retirés du marché ?
La réponse est complexe. Tout d’abord, le processus de retrait d’un médicament est long et coûteux. Il nécessite des preuves irréfutables, des auditions, et parfois des recours judiciaires de la part des laboratoires. Ensuite, certains médecins continuent de les prescrire par habitude ou manque de alternatives validées.
Enfin, les patients eux-mêmes peuvent résister au changement. « J’ai pris Smecta pendant des années pour mes enfants, ça a toujours marché », témoigne Marie, mère de deux enfants, sur les réseaux sociaux. Or, comme le rappelle Prescrire : « marcher » ne signifie pas « être efficace ». Le placebo, la guérison spontanée ou l’effet nocebo jouent un rôle souvent sous-estimé.
Impact immédiat : que faire si vous prenez l’un de ces médicaments ?
Si votre ordonnance contient l’un des médicaments cités, ne paniquez pas — mais n’ignorez pas non plus l’alerte.
L’ANSM recommande : - Ne jamais arrêter un traitement brutalement sans avis médical, surtout pour les antidépresseurs ou les anti-inflammatoires. - Consulter votre médecin traitant ou votre pharmacien pour discuter d’une possible substitution par un traitement mieux évalué. - Signaler tout effet indésirable via le site signalement.social-sante.gouv.fr.
Depuis janvier 2026, les pharmacies françaises reçoivent une fiche informative détaillée à remettre aux patients concernés. De plus, les médecins généralistes sont encouragés à utiliser des outils de décision partagée lors des consultations, afin de mieux expliquer les risques et les alternatives.
Sur le plan économique, cette réévaluation pourrait entraîner des économies substantielles pour l’Assurance Maladie. Selon une estimation de la Caisse Nationale, le remboursement de ces 108 médicaments coûte environ 380 millions d’euros par an — une somme qui pourrait être réorientée vers des