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Tirage au sort de la Coupe de France : quand Bayeux affronte l’OM un mardi soir, une surprise qui bouscule les codes
Le tirage au sort de la Coupe de France a toujours été un moment attendu avec impatience par les amateurs de football français. Mais cette saison, il a surtout été marqué par une particularité inédite : le match des 16es de finale opposant l’US Bayeux (National 2) à l’Olympique de Marseille (Ligue 1) a été programmé un mardi soir, heure inhabituelle pour un match de coupe nationale. Cette décision a suscité des interrogations, des critiques — notamment de la part de beIN Sports — et même quelques tensions médiatiques. Pourtant, derrière ce calendrier atypique se cache une réalité bien plus complexe que ce que l’on pourrait croire.
Une confrontation improbable… mais légitime
Lors du tirage au sort des 16es de finale de la Coupe de France, les supporters de l’Olympique de Marseille ont vu défiler un nom inattendu : Bayeux, petit club normand évoluant en National 2. Ce choc entre un géant du football français et un club amateur incarne parfaitement l’esprit de la Coupe de France, où les rêves se jouent autant sur les terrains que dans les cœurs des supporters.
Mais ce qui a vraiment surpris, ce n’est pas tant le duel lui-même que le jour choisi pour le jouer. Contrairement à l’habitude — les matchs de coupe étant traditionnellement disputés le week-end —, cette rencontre a été fixée au mardi 6 février 2024 à 21h00. Une décision qui a rapidement fait débat, notamment parce que ce créneau horaire n’est pas optimal pour la diffusion télévisée grand public.
Réactions et justifications : entre logistique et communication
Face aux critiques sur cette programmation inhabituelle, les acteurs concernés ont réagi avec prudence. Le président de l’US Bayeux a été le premier à dédramatiser la situation. Dans une interview accordée à Sports - Orange, il a affirmé :
« On joue contre l’OM, c’est déjà un exploit. Qu’on le fasse un mardi ou un dimanche, ça ne change rien à notre motivation. »
Cette posture pragmatique reflète la philosophie de nombreux clubs amateurs : profiter de l’occasion, peu importe les contraintes. Après tout, Bayeux accueille un club historique du football français dans son modeste stade, et c’est une opportunité unique pour les joueurs comme pour la ville.
En parallèle, beIN Sports, diffuseur exclusif de la Coupe de France, a été vivement attaqué sur les réseaux sociaux pour avoir « caché » ce match dans un créneau peu visible. La chaîne a rapidement réagi via L’Équipe, soulignant clairement :
« On n’est pas l’organisateur et encore moins en charge des calendriers. »
Cette déclaration met en lumière un point crucial : la programmation des matchs relève avant tout de la Fédération Française de Football (FFF), en coordination avec les clubs et les partenaires audiovisuels. Les diffuseurs n’ont qu’un rôle d’exécution, même si leur influence sur les créneaux retenus est parfois sous-estimée.
La FFF, quant à elle, n’a pas officiellement expliqué pourquoi ce match avait été placé un mardi soir. Toutefois, plusieurs facteurs logistiques peuvent expliquer ce choix : disponibilité des stades, contraintes de déplacement pour l’OM, ou encore coordination avec d’autres compétitions européennes programmées la même semaine.
Un précédent rare, mais pas exceptionnel
Programmer un match de Coupe de France en semaine n’est pas totalement inédit, mais reste extrêmement rare aux stades éliminatoires. En effet, les 32es et les 16es de finale sont généralement disputés le week-end, pour permettre une meilleure couverture médiatique et une affluence plus importante.
Cependant, depuis quelques années, la FFF a montré une certaine flexibilité, notamment pour éviter les conflits avec les matchs de Ligue des Champions ou Europa League. En 2022, par exemple, un match des 32es de finale avait été reporté à un lundi soir pour des raisons similaires. Mais jamais auparavant un club de Ligue 1 n’avait affronté un adversaire amateur en semaine à cette phase du tournoi.
Cette tendance s’inscrit dans une logique plus large : l’adaptation du calendrier footballistique français aux exigences internationales. Avec l’augmentation du nombre de matchs à l’échelle européenne, les semaines deviennent de plus en plus chargées, obligeant les fédérations nationales à revoir leur organisation.
Impact immédiat : entre frustration et opportunité
Sur le plan pratique, la programmation du match Bayeux-OM un mardi soir a eu plusieurs conséquences.
D’un côté, les supporters de l’OM ont été frustrés par l’absence de diffusion sur les chaînes grand public. beIN Sports, payante, n’est pas accessible à tous, ce qui a limité la portée médiatique du match. Certains ultras ont même exprimé leur déception sur les réseaux sociaux, regrettant que ce choc historique ne soit pas mieux valorisé.
De l’autre, l’US Bayeux a bénéficié d’une exposition inespérée. Même dans un créneau décalé, le match a été suivi par plus de 2 millions de téléspectateurs cumulés (selon les estimations non officielles), une performance remarquable pour un club de National 2. Le stade local a été comble, et les recettes ont permis au club de financer des projets structurants, comme la rénovation de ses vestiaires ou le développement de son centre de formation.
Sur le plan économique, cette rencontre a également boosté l’économie locale. Les hôtels, restaurants et commerces de Bayeux ont connu un pic d’activité inhabituel pour une petite ville de 13 000 habitants. Un effet « Coupe de France » qui, malgré le jour choisi, a prouvé toute son utilité.
Ce que cela révèle sur l’avenir de la Coupe de France
L’épisode Bayeux-OM soulève une question plus large : la Coupe de France doit-elle rester un événement populaire et accessible, ou s’adapter à la logique commerciale du football professionnel ?
Les puristes craignent que les matchs entre amateurs et pros ne deviennent de simples formalités, programmés dans des créneaux obscurs pour ne pas perturber le calendrier des équipes de Ligue 1. À l’inverse, les responsables de la FFF insistent sur la nécessité de concilier tradition et modernité, en préservant le caractère fédérateur de la compétition tout en tenant compte des réalités économiques et médiatiques.
À moyen terme, on peut s