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Quatre manifestants de Palestine Action poursuivent leur grève de la faim alors que deux suspendent leur protestation : un bras de fer moral et politique en cours
Depuis plusieurs semaines, une tension silencieuse mais profonde secoue le Royaume-Uni, centrée sur une poignée d’individus prêts à risquer leur vie pour faire entendre leur voix. Il s’agit des activistes de Palestine Action, un mouvement militant britannique connu pour ses actions directes contre les entreprises liées à l’armée israélienne. À l’heure actuelle, quatre d’entre eux poursuivent une grève de la faim dans des prisons britanniques, tandis que deux autres ont temporairement suspendu leur protestation. Cette situation, loin d’être anecdotique, soulève des questions éthiques, juridiques et politiques cruciales — notamment sur les limites de la désobéissance civile, le traitement des détenus militants, et la place de la solidarité internationale dans un contexte géopolitique tendu.
Récents développements : un mouvement divisé, mais déterminé
Selon des rapports confirmés par Sky News, Al Jazeera et The Guardian, la grève de la faim menée par les membres de Palestine Action a atteint un point critique à la fin du mois de décembre 2025. Initialement, six détenus avaient entamé cette forme extrême de protestation pour exiger la libération de leurs camarades emprisonnés et dénoncer ce qu’ils qualifient de « complicité britannique » avec les politiques militaires israéliennes en Palestine.
Cependant, dans une évolution récente, deux d’entre eux ont décidé de suspendre leur grève de la faim, invoquant des raisons de santé et la pression croissante exercée sur leurs proches. Malgré cela, quatre manifestants restent fermes, refusant toute nourriture solide et, dans certains cas, même les liquides, selon des témoignages relayés par leurs avocats. Leur détermination inébranlable a suscité à la fois admiration et inquiétude dans l’opinion publique britannique.
« Ce n’est pas une décision prise à la légère », a déclaré un porte-parole de Palestine Action à Al Jazeera. « Ils savent ce que cela implique. Mais ils estiment que leurs vies sont moins importantes que la justice pour les Palestiniens. »
Les autorités pénitentiaires britanniques n’ont pas officialisé les conditions exactes des grévistes, mais des sources proches du dossier indiquent que certains sont désormais sous surveillance médicale constante. Le gouvernement britannique, quant à lui, maintient une position neutre en apparence, affirmant respecter « les droits fondamentaux de tous les détenus », tout en refusant de négocier sur les revendications politiques des manifestants.
Contexte historique : Palestine Action et la lutte contre l’armement israélien
Pour comprendre l’ampleur de cette grève de la faim, il est essentiel de replacer les acteurs dans leur contexte. Palestine Action a été fondé en 2020 au Royaume-Uni, dans le sillage d’une montée des solidarités internationales avec la cause palestinienne. Leur cible principale : Elbit Systems, le plus grand fabricant d’armes israélien, dont le siège européen se trouve à Londres.
Depuis plusieurs années, le groupe organise des occupations de sites industriels, des blocages de routes logistiques et des campagnes de désobéissance civile non violente (bien que parfois qualifiée de « directe » par les médias). Plusieurs de leurs membres ont été arrêtés, jugés et condamnés pour vandalisme, entrave à l’activité économique ou intrusion illégale. C’est précisément ces arrestations répétées qui ont conduit à la radicalisation de certaines formes de protestation, dont la grève de la faim.
Ce type de mobilisation rappelle des précédents historiques marquants, comme ceux des suffragettes britanniques au début du XXe siècle ou des activistes anti-apartheid dans les années 1980. Dans ces cas, la grève de la faim est devenue un outil symbolique puissant, capable de capter l’attention médiatique et de forcer les institutions à réagir — même si cela se fait au prix de sacrifices personnels considérables.
Il convient toutefois de noter que les liens entre les activités de Palestine Action et le soutien à des groupes armés sont rigoureusement niés par le mouvement, qui se définit comme pacifiste et exclusivement civique. Toutefois, les autorités britanniques ont parfois qualifié certaines actions de « terrorisme économique », surtout après des opérations ayant causé des millions de livres de dégâts matériels.
Impact immédiat : entre pression médiatique et débat public
La grève de la faim a déclenché une onde de choc dans l’espace public britannique. D’un côté, des organisations de défense des droits humains comme Amnesty International UK et Liberty ont appelé à une enquête indépendante sur les conditions de détention des grévistes. De l’autre, des voix plus conservatrices craignent que cette méthode ne soit utilisée comme « arme politique » pour extorquer des concessions à l’État.
Sur les réseaux sociaux, le hashtag #FreePalestineAction a été utilisé plus de 120 000 fois en une semaine, témoignant d’un soutien significatif, surtout parmi les jeunes générations et les communautés musulmanes du Royaume-Uni. Parallèlement, des vigiles silencieuses ont eu lieu devant plusieurs prisons, notamment à Manchester et Birmingham, où sont détenus certains des manifestants.
Sur le plan juridique, les avocats des grévistes ont déposé une requête devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), arguant que le refus de l’État britannique de reconnaître la nature politique de leur protestation violerait l’article 10 de la Convention européenne (liberté d’expression). Bien que cette procédure puisse prendre des mois, elle ajoute une dimension supranationale à un conflit jusqu’ici cantonné au droit interne.
Économiquement, les actions de Palestine Action ont déjà eu un impact mesurable. En 2024, Elbit Systems a annoncé la fermeture temporaire de son site de Shenstone, en Angleterre, citant « des perturbations opérationnelles inacceptables ». Bien que la société n’ait jamais explicitement lié cette décision aux manifestations, les analystes estiment que la pression continue des