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Le Groenland sous la loupe : pourquoi Donald Trump ne lâche pas l’île arctique
Depuis plusieurs semaines, le Groenland — cette immense île couverte à 80 % par une calotte glaciaire et habitée par moins de 57 000 personnes — est au cœur d’une tempête diplomatique inattendue. Derrière cette attention médiatique se cache une obsession tenace : celle de Donald Trump, ancien président des États-Unis, qui n’a cessé de répéter, publiquement et en privé, son désir d’acquérir ce territoire autonome du royaume du Danemark.
Mais pourquoi le Groenland ? Et surtout, pourquoi maintenant ? Entre enjeux géopolitiques, ressources naturelles stratégiques et rivalités mondiales, cette affaire dépasse largement le simple fantasme d’un homme. Elle révèle une stratégie américaine plus large dans l’Arctique, une région qui devient chaque année un peu plus accessible… et donc un peu plus convoitée.
Une obsession récurrente : les vœux de Noël qui ont fait grincer des dents
Le 23 décembre 2024, Donald Trump a adressé ses vœux de Noël aux habitants du Groenland via un message sur ses réseaux sociaux. Une initiative apparemment anodine, mais qui n’a pas manqué de faire réagir. Dans son message, il a salué « la beauté naturelle » de l’île et exprimé son « admiration pour son peuple ». Pourtant, derrière ces mots diplomatiques, le ton restait évident : Trump entend bien faire du Groenland une priorité stratégique de son éventuel retour à la Maison Blanche en 2025.
Cette démarche n’est pas nouvelle. Déjà en 2019, l’ancien président avait surpris l’opinion publique mondiale en évoquant l’idée d’acheter le Groenland, provoquant une vive réaction du gouvernement danois et des autorités groenlandaises. À l’époque, Copenhague avait répondu avec fermeté : « Le Groenland n’est pas à vendre ». Cette phrase est aujourd’hui devenue un leitmotiv des responsables locaux.
En décembre 2024, la situation a pris une tournure encore plus concrète. Selon Le Point, Trump a désigné Jeff Landry, un proche allié et ancien gouverneur potentiel de Louisiane, comme « représentant spécial » chargé de « renforcer la pression américaine sur le dossier groenlandais ». Ce choix n’est pas anodin : Landry est connu pour ses positions nationalistes et son soutien inconditionnel à Trump. Son rôle ? Ouvrir des canaux de dialogue discrets avec les élites politiques et économiques du Groenland, tout en faisant pression sur le Danemark.
Ce que disent les sources fiables : un mouvement diplomatique en marche
Les informations relayées par 20 Minutes, Franceinfo et Le Point convergent sur un point : les États-unsiens redoublent d’efforts pour s’imposer comme acteur clé dans l’Arctique. Selon 20 Minutes, l’intérêt de Trump pour le Groenland ne relève pas d’un caprice, mais d’une vision géostratégique claire. L’île offre en effet une position unique : à seulement 2 000 km de l’Alaska, elle constitue une porte d’entrée naturelle vers l’océan Arctique, une zone où les routes maritimes commencent à s’ouvrir en raison de la fonte des glaces.
Franceinfo ajoute une dimension humaine à cette analyse. Jeff Landry, l’homme de confiance de Trump, n’est pas seulement un diplomate improvisé. Il a déjà mené des missions similaires dans des régions stratégiques, notamment en Afrique de l’Ouest. Son expérience dans les négociations minières et énergétiques serait précisément ce que recherche Trump : accéder aux richesses du sous-sol groenlandais.
Quant à Le Point, il rappelle avec force une réalité incontournable : « Nous ne sommes pas à vendre ». Cette déclaration, prononcée par plusieurs ministres groenlandais, souligne la volonté du peuple inuit de conserver son autonomie — même si celle-ci reste limitée, le Groenland dépendant encore largement du budget danois.
Pourquoi le Groenland ? Les raisons derrière l’engouement américain
Derrière les discours sur la « sécurité nationale » ou la « coopération internationale », se cachent des intérêts économiques et militaires concrets.
1. Les ressources naturelles inexploitées
Le Groenland abrite l’une des plus grandes réserves mondiales de terres rares, ces métaux essentiels à la fabrication des smartphones, voitures électriques, éoliennes et systèmes de défense high-tech. Selon des études géologiques, l’île pourrait détenir jusqu’à 30 % des réserves mondiales de néodyme et de dysprosium — deux éléments cruciaux pour l’industrie moderne.
En plus des terres rares, le Groenland possède des gisements de cuivre, de nickel, de cobalt et même d’or. Avec la fonte accélérée de la banquise, l’accès à ces ressources devient techniquement plus facile… et économiquement plus attractif.
2. La course à l’Arctique
L’Arctique n’est plus une frontière isolée. Il devient un nouveau champ de bataille géopolitique. La Russie a déjà renforcé sa présence militaire dans la région, avec la réouverture de bases soviétiques et le développement de routes maritimes arctiques. La Chine, quant à elle, se qualifie elle-même de « puissance arctique proche » et investit massivement dans les infrastructures locales.
Les États-Unis, eux, ont été relativement absents ces dernières années. Trump voit dans le Groenland une opportunité de rattraper son retard. Une base américaine sur place permettrait non seulement de surveiller les mouvements russes, mais aussi de contrôler les futurs corridors maritimes.
3. L’autonomie croissante du Groenland
Depuis 2009, le Groenland jouit d’un statut d’autonomie élargie. Il gère ses affaires internes, y compris les ressources naturelles, mais la défense et les affaires étrangères restent du ressort du Danemark. Cependant, le mouvement indépendantiste gagne du terrain. Plusieurs partis politiques locaux réclament un référendum sur l’indépendance totale — une perspective qui inquiète Copenhague… mais qui intrigue Washington.
Si le Groenland devenait indépendant, il serait confronté à un dilemme : comment financer son
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