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Guerre en Ukraine : ce qu’il faut retenir de la longue conférence de presse de Vladimir Poutine en 2025

Depuis plus de trois ans, la guerre en Ukraine occupe une place centrale dans l’actualité internationale. En décembre 2025, Vladimir Poutine a tenu une conférence de presse marathon de plus de quatre heures, un rituel annuel devenu emblématique du style communicationnel du Kremlin. Cet événement, largement suivi par les médias français et européens, a offert un aperçu rare — et soigneusement orchestré — de la pensée stratégique du président russe sur le conflit, les négociations de paix, les sanctions occidentales et l’avenir de la Russie.

Mais au-delà des mots, que disent vraiment ces déclarations ? Et surtout, qu’est-ce que cela révèle de l’évolution du conflit ukrainien à mi-parcours de la décennie ?

Vladimir Poutine lors de sa conférence de presse de fin d'année 2025


Une conférence de presse sous haute tension géopolitique

La conférence de presse de fin d’année 2025, organisée le 19 décembre à Moscou, a duré 4 h 30, selon les comptes-rendus de Le Point. C’est l’une des plus longues depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022. L’événement a réuni journalistes russes et étrangers, mais aussi des citoyens ordinaires connectés via des plateformes numériques — une méthode mise en place il y a plusieurs années pour renforcer l’illusion d’une interaction directe avec le peuple.

Dans un contexte marqué par une escalade persistante sur le front, des sanctions internationales toujours en vigueur et une impasse diplomatique croissante, cette allocution était attendue comme un indicateur clair de la posture russe à l’approche de l’année 2026.

Selon Franceinfo, Poutine a affirmé que « la Russie reste ouverte aux négociations de paix », tout en réaffirmant que toute solution devra tenir compte des « réalités sur le terrain », c’est-à-dire la reconnaissance de l’annexion de quatre régions ukrainiennes (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson) ainsi que de la Crimée. Une position inacceptable pour Kiev et ses alliés occidentaux, qui considèrent ces territoires comme faisant partie intégrante de l’Ukraine.

« Nous ne renoncerons jamais à nos citoyens », a déclaré Poutine, selon Le Monde, faisant référence aux populations russophones vivant dans ces zones contrôlées par Moscou.


Les avoirs russes gelés : un enjeu économique majeur

Un autre point central de la conférence a été la question des avoirs russes gelés à l’étranger. Selon les estimations officielles, plus de 300 milliards d’euros de réserves de change russes sont bloqués dans des banques européennes, américaines et canadiennes depuis 2022.

Poutine a accusé l’Occident de « voler » ces fonds et a appelé à leur restitution, tout en menaçant des représailles économiques. « Si vous ne les rendez pas volontairement, nous trouverons d’autres moyens de les récupérer », a-t-il lancé, sans préciser quelles mesures concrètes seraient prises.

Cette question reste un levier diplomatique crucial. L’Union européenne et les États-Unis hésitent à utiliser ces avoirs pour financer la reconstruction de l’Ukraine, craignant de créer un précédent juridique dangereux. Pourtant, plusieurs pays membres de l’UE, notamment la France et l’Allemagne, ont commencé à explorer des mécanismes légaux permettant de détourner une partie de ces fonds vers Kiev.

Représentation symbolique des avoirs russes gelés dans les banques européennes


Le discours sur la paix : rhétorique ou réelle ouverture ?

La répétition du mot « paix » par Poutine ne doit pas masquer une réalité : aucun cessez-le-feu sérieux n’a été proposé, et les conditions posées par Moscou restent inchangées depuis plus de deux ans. Pour la Russie, toute négociation doit inclure :

  • La reconnaissance de l’annexion de cinq territoires (Crimée + quatre régions),
  • Le renoncement de l’Ukraine à tout espoir d’adhésion à l’OTAN,
  • Une neutralité militaire garantie par des traités internationaux.

Ces exigences sont perçues comme inacceptables par le gouvernement ukrainien, qui insiste sur le retour aux frontières de 1991. Volodymyr Zelensky a récemment réitéré que « la paix ne peut exister sans justice territoriale ».

Les analystes estiment que le discours de Poutine vise davantage à rassurer l’opinion publique russe qu’à initier un véritable processus diplomatique. « C’est un numéro classique : dire qu’on veut la paix, mais imposer des conditions qu’on sait impossibles à accepter », note un observateur citée par Le Point.


Contexte historique : pourquoi cette guerre persiste-t-elle ?

Pour comprendre la ténacité du conflit, il faut remonter aux racines géopolitiques qui ont conduit à l’invasion de 2022. La Russie perçoit l’expansion de l’OTAN vers l’est comme une menace existentielle. Depuis la chute de l’URSS, Moscou a vu disparaître son influence dans les anciennes républiques soviétiques, notamment en Géorgie, en Moldavie et en Ukraine.

L’annexion de la Crimée en 2014 avait déjà marqué un tournant. Mais c’est l’adhésion croissante de l’Ukraine à l’Occident — symbolisée par la signature d’un accord d’association avec l’UE en 2014 et les demandes répétées d’entrée dans l’OTAN — qui a poussé Poutine à passer à l’acte en 2022.

Depuis, le conflit s’est transformé en une guerre d’usure, avec des pertes humaines importantes des deux côtés, une destruction massive des infrastructures ukrainiennes, et une crise énergétique mondiale exacerbée par les sanctions contre la Russie.


Impacts immédiats : économie, société et opinion publique

Sur le plan intérieur, la guerre a redessiné la société russe. Malgré la censure médiatique et la répression des opposants, des signes de fatigue commencent à apparaître. Selon des sondages indépendants (difficiles à