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Le Honduras dans la tourmente électorale : tensions, fraudes et répression
Une élection explosant les passions
Le Honduras est plongé dans une crise politique sans précédent depuis les élections présidentielles du 18 novembre 2025. Ce scrutin, censé marquer une nouvelle ère de stabilité après des années de corruption et de violence, a dégénéré en une bataille juridique, médiatique et parfois sanglante entre les partisans de Xiomara Castro, la première femme présidente du pays, et ceux de son rival, Salvador Nasralla. Les résultats, encore contestés, ont déclenché des manifestations massives, une répression policière violente et des accusations d’ingérence étrangère.
Pourquoi cette crise fait trembler le pays ?
Le Honduras, l’un des États les plus pauvres d’Amérique centrale, connaît depuis des décennies des élections marquées par des fraudes, des violences et des interventions de l’armée. Mais cette fois, le risque de scission sociale est plus grave que jamais. Les partisans de la gauche, mobilisés autour du slogan « Pas une voix en moins », dénoncent une tentative de voler l’élection au profit d’un candidat perçu comme proche des élites traditionnelles et des États-Unis.
Les faits vérifiés : une chronologie explosive
18 novembre 2025 : le jour J
Les urnes ferment, mais les résultats ne sont pas immédiatement clairs. Le Conseil électoral suprême (CNE) annonce que Xiomara Castro (gauche, Libre) et Salvador Nasralla (droite, PAC) sont séparés de moins de 1 % des voix. Les partisans de Castro crient victoire, tandis que Nasralla réclame un décompte manuel.
19-20 novembre : la bataille du dépouillement
Comme le rapporte Le Monde, le CNE est pris en otage par des groupes de partisans des deux camps. Des caméras de surveillance montrent des employés du CNE travaillant sous la pression, tandis que la police tente de disperser les manifestants. Le 20 novembre, le CNE annonce un « arrêt temporaire » du décompte, invoquant des « anomalies ».
21-22 novembre : répression et accusations d’ingérence
RFI décrit des scènes de violence : les forces de l’ordre utilisent des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc et des arrestations arbitraires. Une vidéo viralisée montre un jeune manifestant « traîné et frappé » par des policiers. Parallèlement, MSN relaie des accusations selon lesquelles l’ancien président américain Donald Trump aurait appelé à « bloquer » les résultats favorables à Castro, en invoquant des « fraudes » – une déclaration non confirmée par Washington.
23 novembre : le CNE tranche (ou pas)
Le CNE annonce que Castro remporte l’élection avec 51,2 % des voix, mais Nasralla rejette ces chiffres. Le camp de Castro déclare : « La volonté du peuple a été respectée », tandis que les partisans de Nasralla organisent des grèves générales.
Le contexte : pourquoi le Honduras est-il si instable ?
Une décennie de crises électorales
Le Honduras a un passé marqué par des fraudes massives :
- 2009 : un coup d’État renverse le président Manuel Zelaya, accusé de vouloir changer la Constitution.
- 2017 : les élections de Juan Orlando Hernández (droite) sont entachées de fraudes, selon une mission d’observation de l’OEA.
- 2021 : Xiomara Castro arrive au pouvoir sur une promesse de lutte contre la corruption, mais son mandat est entravé par des scandales et des tensions avec l’armée.
Les clivages politiques et sociaux
Le pays est divisé entre :
- La gauche (Libre) : populaire dans les zones rurales et les classes populaires, elle défend des réformes sociales et une politique étrangère indépendante.
- La droite (PAC, Parti national) : soutenue par l’élite économique, les États-Unis et l’armée, elle prône le libéralisme économique et la lutte contre le narcotrafic.
Le rôle des États-Unis
Le Honduras est un allié stratégique pour Washington, notamment dans la lutte contre les gangs et le trafic de drogue. Les accusations d’ingérence de Trump (selon MSN) soulignent la pressión américaine sur le scrutin. Historiquement, les États-Unis ont souvent appuyé des gouvernements pro-occidentaux au Honduras – une tradition que la gauche hondurienne dénonce comme néocoloniale.
Les effets immédiats : un pays au bord du chaos
Violences et répression
- Au moins 12 morts et plus de 1 000 blessés depuis le 18 novembre, selon les ONG locales.
- Des quartiers entiers de Tegucigalpa et San Pedro Sula sont paralysés par des barrages de manifestants.
- L’armée a reçu l’ordre de « rétablir l’ordre », mais ses interventions exacerbent les tensions.
Économie paralysée
- Les routes bloquées paralysent le commerce avec le Guatemala et le Salvador.
- Les marchés boursiers honduriens chutent de 8 % en une semaine.
- L’inflation, déjà à 12 % en 2025, pourrait exploser en cas de pénuries.
Diplomatie en crise
- L’Union européenne et l’OEA appellent au calme, mais leurs déclarations sont ignorées.
- Le Nicaragua et Cuba, alliés de Castro, accusent les États-Unis de « sabotage ».
L’avenir : scénarios possibles (et inquiétants)
1. Une victoire contestée, une transition chaotique
Si Castro prend ses fonctions malgré les protestations, le pays pourrait connaître :
- Une crise constitutionnelle : le Congrès, majoritairement opposé à Castro, pourrait tenter de bloquer ses réformes.
- Des grèves et manifestations durables, alimentées par le mécontentement des classes moyennes.
2. Un compromis fragile
Un accord entre les deux camps (ex. : un gouvernement d’union nationale) pourrait temporairement apaiser les tensions, mais il serait fragile et pourrait exacerber les divisions à long terme.
3. La pire issue : un coup d’État ou une guerre civile
Les historiens rapp