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Abdellatif Kechiche : "Mektoub, My Love, canto due" et la polémique "Intermezzo"

Le retour d'Abdellatif Kechiche, réalisateur controversé et Palme d'Or pour La Vie d'Adèle en 2013, suscite un vif intérêt dans le paysage cinématographique français. Alors que son nouveau long métrage, Mektoub, My Love, canto due, est officiellement prévu pour une sortie en salles le 3 décembre 2025, l'actualité récente a été marquée par une vive réaction du cinéaste face aux critiques pointant la radicalité de la partie intitulée "Intermezzo". Cette actualité place une fois de plus Abdellatif Kechiche sous les projecteurs, mêlant attente artistique et débat sur les limites de la représentation au cinéma.

Le cœur de l'actualité : Sortie confirmée et réaction face à la polémique

L'information centrale qui anime la communauté du cinéma et les amateurs de cinéma d'auteur français concerne la confirmation de la sortie de Mektoub, My Love, canto due. Selon les sources officielles de Radio France, le film d'Abdellatif Kechiche est attendu en salles le 3 décembre 2025. Cette annonce met fin aux spéculations sur le calendrier de sortie de cette œuvre très attendue, suite au premier volet, Mektoub, My Love: Canto Uno, présenté à la Mostra de Venise en 2018.

Cependant, la promotion de ce film a été éclipsée par une déclaration retentissante du réalisateur. Interrogé par Yahoo Actualités sur la polémique entourant le volet "Intermezzo" de son œuvre, Kechiche a répondu avec fermeté : "Intermezzo a sans doute été le plus radical". Cette phrase, lâchée en guise de réaction, confirme ce que beaucoup de spectateurs ont ressenti : une volonté de pousser l'exploration des corps et des désirs dans une direction inédite, voire provocante. En qualifiant lui-même ce segment de "radical", Kechiche ne cherche pas à s'excuser, mais plutôt à assumer une démarche artistique qui tranche avec les conventions.

"Intermezzo a sans doute été le plus radical" - Abdellatif Kechiche

Cette posture n'est pas nouvelle pour le cinéaste, mais elle résonne différemment à l'approche de la sortie d'un film qui s'annonce déjà comme un événement majeur de la rentrée cinématographique de fin 2025.

Contextualisation : Kechiche, un parcours entre génie et controverse

Pour comprendre la portée des récentes déclarations et l'importance de ce nouveau film, il est essentiel de resituer Abdellatif Kechiche dans le paysage cinématographique français. Depuis ses débuts, et surtout depuis le succès critique et public de L'Esquive (2004) et La Graine et le Mulet (2007), Kechiche s'est imposé comme un chroniqueur de la société française, observant avec une acuité rare les interactions sociales, souvent au sein des communautés maghrébines en France.

Son style est reconnaissable entre tous : plans serrés, caméra à l'épaule souvent tremblante, lumière crue, et une direction d'acteurs axée sur le naturel, voire l'improvisation. Il capture la vie quotidienne, les repas, les conversations, mais aussi une sensualité parfois brute.

Le tournant de sa carrière sur le plan de la controverse survient avec La Vie d'Adèle (2013). La Palme d'Or à Cannes est accompagnée de vives critiques sur la durée du film et, surtout, sur la représentation explicite de scènes de sexe. Cette polémique a marqué un point de bascule dans la perception publique de son œuvre. Le spectateur n'est plus seulement face à un auteur explorant l'adolescence et l'identité, mais face à une œuvre qui interroge la frontière entre le réalisme, l'érotisme et le voyeurisme.

Le premier volet de la saga Mektoub, My Love (Canto Uno) a poursuivi dans cette veine, confirmant l'intérêt de Kechiche pour la caméra comme un témoin oculaire de l'intimité, des rapports de séduction et de la trivialité de la vie estivale. Le segment "Intermezzo", qui a circulé hors du circuit classique de distribution, a cristallisé ces débats. En affirmant sa radicalité, Kechiche place sa nouvelle œuvre sous la lumière des enjeux actuels du cinéma : la place du corps, de la nudité et du consentement dans la fiction.

Cinéma français auteur controversé

Les implications immédiates : Enjeux de distribution et réception critique

La récente confirmation de sortie pour Mektoub, My Love, canto due soulève plusieurs questions logistiques et critiques pour l'industrie du cinéma.

1. La stratégie de distribution : Le fait que le film soit prévu pour une sortie commerciale classique le 3 décembre 2025 indique une volonté de l'exploiter en salle, malgré la longueur notoire des métrages de Kechiche et la réputation "difficile" de son cinéma. Cela représente un pari financier pour les distributeurs. Le film devra convaincre un public au-delà des cercles de la critique et des festivals, un défi pour un auteur dont la réputation oscille entre admiration et lassitude face à la durée et à la forme.

2. Le poids de la polémique "Intermezzo" : La réaction d'Abdellatif Kechiche face aux critiques de radicalité va sans doute orienter la communication autour du film. Plutôt que de mettre en avant une "douceur" ou une "légèreté", le réalisateur revendique une aspérité, une dureté. Pour le spectateur, cela signifie qu'il ne faut pas s'attendre à un film "confortable". La déclaration citée par Yahoo Actualités agit comme un avertissement ou, au contraire, comme un appel pour ceux qui cherchent une expérience cinématographique transgressive. L'impact immédiat est que canto due sera discuté non seulement pour sa qualité artistique, mais aussi pour son audace morale et esthétique.

3. La réception critique : Les critiques de cinéma, comme celle d'Anne Schneider publiée sur SensCritique, analysent déjà la "perte d'une innocence". Cette analyse suggère une évolution, une maturation (ou une usure) dans la manière dont Kechiche traite ses thèmes de prédilection. Si le premier volet évoquait une forme de grâce juvénile et solaire, le second semble s'engager dans une zone plus sombre, plus complexe, où la sensualité frôle peut-être le malaise. Les sorties de fin 2025 verront probablement s'affronter deux visions : celle d'un maître du cinéma français poussant son art à l'extrême, et celle d'un réalisateur enfermé dans des obsessions devenues lourdes.

Analyse et Perspective : L'avenir du cinéma d'auteur radical

Le cas d'Abdellatif Kechiche et de Mektoub, My Love, canto due est un baromètre intéressant pour l'avenir du cinéma d'auteur en France.

Une marginalisation ou une fidélisation ? Face à un marché mondial dominé par les super-héros et les séries à gros budget, le cinéma d'auteur "dur" comme celui de Kechiche risque une forme de marginalisation. La réaction du public à la radicalité d'"Intermezzo" déterminera si des cinéastes de cette trempe peuvent encore compter sur un soutien financier pour des projets aussi libres et exigeants. Cependant, Kechiche bénéficie d'un capital symbolique immense. Même ses détracteurs reconnaissent son talent. Il est possible que canto due réussisse le pari de créer un événement, ne serait-ce que par la curiosité malsaine qu'il sus