1968

5,000 + Buzz 🇫🇷 FR
Trend visualization for 1968

L’accord franco-algérien de 1968 : un héritage explosif dans les relations diplomatiques

En 2025, un vieil accord, signé en pleine tempête des relations post-coloniales, fait à nouveau parler de lui. L’accord franco-algérien de 1968, initialement conçu pour réguler les flux migratoires entre les deux pays, revient en force sur la scène politique française et algérienne. Ce document, longtemps considéré comme un pilier discret des relations bilatérales, est désormais au cœur d’un bras de fer diplomatique. Une résolution de l’Assemblée nationale française dénonçant cet accord a provoqué une réaction immédiate de l’Algérie, qui y voit une intrusion dans ses affaires souveraines. Mais pourquoi ce texte datant de plus de 50 ans suscite-t-il encore autant de tensions ? Et quelles en sont les implications pour l’avenir des relations franco-algériennes ?

accord franco-algerien 1968 diplomatie relations bilateral


Un accord qui ne fait plus l’unanimité

Le 19 octobre 2025, l’Assemblée nationale française adopte une résolution non contraignante, mais symboliquement forte, dénonçant l’accord franco-algérien de 1968 sur la circulation des personnes. Ce texte, voté par une majorité de députés de droite et d’extrême droite, accuse l’accord de « favoriser l’immigration irrégulière » et de « porter atteinte à la souveraineté française ».

La réaction de l’Algérie n’a pas tardé. Dans un communiqué relayé par Le Monde, le gouvernement algérien qualifie cette résolution d’« affaire franco-française », rappelant que l’accord de 1968 reste un traité international en vigueur, signé entre deux États souverains. Alger souligne que toute modification ou abrogation devrait se faire par voie de négociation bilatérale, pas par décision unilatérale.

« La France ne peut pas décider seule de mettre fin à un accord bilatéral. C’est une question de souveraineté et de respect des engagements internationaux. »
— Source : communiqué du ministère des Affaires étrangères algérien (relayé par Le Monde)

Cette crise diplomatique est symptomatique d’un fossé profond entre les deux pays, où chaque geste est scruté, chaque mot pesé. Et l’accord de 1968, bien qu’ancien, reste un symbole puissant des tensions persistantes.


Les dernières révélations : un bras de fer médiatisé

Octobre 2025 : l’Assemblée vote la dénonciation

  • Une motion dénonçant l’accord de 1968 est adoptée par une large majorité à l’Assemblée nationale.
  • Les partisans de la résolution y voient un moyen de « reprendre le contrôle » sur l’immigration.
  • Le gouvernement français, tout en ne s’opposant pas à la résolution, reste prudent, affirmant qu’il n’a pas l’intention de rompre l’accord sans dialogue.

Novembre 2025 : l’Algérie réagit avec fermeté

  • Le gouvernement algérien publie un communiqué affirmant que l’accord reste en vigueur et que sa modification nécessite une négociation bilatérale.
  • Des voix s’élèvent à Alger pour dénoncer une « ingérence » de la France dans ses affaires intérieures.
  • Des médias algériens relaient l’image d’un « canal coupé » entre les deux pays, comme le souligne Laurent Nuñez, ancien directeur de la DGSI, dans Sud Ouest :

    « Le canal est totalement coupé. On est dans une méthode de bras de fer qui n’a jamais marché dans nos relations avec l’Algérie. »

Décembre 2025 : une tension diplomatique palpable

  • Des sources diplomatiques font état de réticences croissantes des autorités algériennes à coopérer sur d’autres dossiers (lutte contre le terrorisme, échanges économiques, gestion des harkis).
  • Le ministère français des Affaires étrangères tente de calmer le jeu, mais l’ombre de la rupture plane.

Algerie France relations diplomatiques tension 2025


Pourquoi cet accord de 1968 reste-t-il si sensible ?

Un héritage du passé colonial

Signé le 27 décembre 1968, l’accord franco-algérien de circulation des personnes est un des derniers textes bilatéraux négociés dans l’immédiat après l’indépendance de l’Algérie (1962). Il permet aux Algériens de circuler librement en France, sous certaines conditions, et facilite les échanges économiques, familiaux et culturels.

Mais cet accord a aussi été perçu, de part et d’autre, comme un compromis inégal.
- Pour la France, il était un moyen de maintenir des liens avec un pays stratégique, tout en gérant les flux migratoires.
- Pour l’Algérie, il symbolisait une reconnaissance de sa souveraineté, mais aussi une dépendance persistante vis-à-vis de son ancien colonisateur.

« L’accord de 1968 est un symbole des malentendus entre Paris et Alger. Il a été conçu dans un contexte de tensions, et il porte en lui les contradictions de la relation post-coloniale. »
Marianne, 2025

Un texte ambigu, interprété différemment

L’accord n’a jamais été pleinement respecté dans sa lettre et son esprit.
- En France, il a été progressivement érodé par des mesures restrictives (visas, quotas, contrôles aux frontières).
- En Algérie, il est resté un symbole de fierté nationale, souvent invoqué pour rappeler que la France ne peut pas imposer ses règles unilatéralement.

Un précédent historique

L’année 1968 est elle-même chargée de sens :
- En France, les événements de Mai 68 ont secoué la société.
- En Algérie, le régime de Houari Boumediene s’affirme comme anti-impérialiste, hostile à toute ingérence étrangère.
- L’accord de 1968 est donc signé dans un contexte de tensions internationales, de guerre froide, et de rivalité Nord-Sud.


Qui sont les acteurs clés dans ce débat ?

En France

  • Les partis d’extrême droite et de droite (RN, LR) : ils voient dans l’accord de 1968 un « fardeau » pour la souver