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L’impôt sur la fortune improductive : ce que dit la loi, ce que disent les experts
Un nouveau chapitre dans la fiscalité du patrimoine français
En pleine tourmente budgétaire, l’Assemblée nationale a marqué un tournant historique vendredi 31 octobre 2025 en adoptant un texte qui transforme l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) en un nouvel impôt : l’impôt sur la fortune improductive. Ce changement, porté par l’amendement de Jean-Paul Matteï (MoDem), a été voté par 163 députés, majoritairement issus du Parti socialiste (PS), du Rassemblement national (RN) et du MoDem, contre 150 opposants, notamment des députés de La France insoumise (LFI) et du camp présidentiel.
Cette décision, longtemps annoncée et débattue, a suscité un vif mouvement de fond. Elle marque le retour, sous une forme modifiée, du principe de l’ancien impôt sur la fortune (ISF), supprimé en 2018. Mais cette fois, ce n’est pas une simple réinstauration : il s’agit d’une refonte profonde de la fiscalité du patrimoine, censée cibler ce que l’on appelle la "fortune improductive" — celle qui ne génère pas de revenus ou d’emplois.
"Appliqué strictement, cet impôt sur la fortune improductive serait de la folie", juge Olivier Babeau, économiste et ancien directeur général de la Fédération des entreprises et des entrepreneurs de France (FEEF), dans un entretien au Figaro.
Mais pourquoi cette réforme fait-elle autant de bruit ? Et surtout, qu’est-ce que cela change pour les Français concernés ?
Les dernières actualités : ce qui s’est passé, et quand
Vendredi 31 octobre 2025 : un vote historique
Dans la nuit du 31 octobre, les députés ont adopté plusieurs amendements au projet de loi de finances (PLF) 2025, dont celui de Jean-Paul Matteï visant à remplacer l’IFI par l’impôt sur la fortune improductive (IFI). Ce nouveau dispositif, qui entre en vigueur dès 2026, repose sur une idée simple : taxer davantage les actifs qui ne "travaillent pas", c’est-à-dire ceux qui ne produisent ni revenus, ni croissance économique.
"C’est une retouche limitée de la taxation du patrimoine, mais elle ouvre une brèche importante vers une fiscalité plus équitable", explique Le Monde dans son analyse du 1er novembre 2025.
Un vote hétéroclite, mais décisif
Ce n’est pas un vote de majorité présidentielle, mais un accord transversal entre des forces politiques traditionnellement opposées : - PS et MoDem : en faveur, arguant d’une justice sociale. - RN : soutien opportuniste, mais aligné sur la critique de la "richesse fuyante". - LFI et Renaissance : opposés, craignant une dégradation du climat d’investissement.
Le rejet, la veille, de la "taxe Zucman" (proposition de taxe sur les plus-values à 25 % pour les revenus supérieurs à 1 million d’euros) a permis à ce nouvel amendement de passer. Un jeu d’alliances inattendu, mais révélateur des tensions croissantes autour de la redistribution.
Un débat médiatisé
Le sujet a rapidement fait l’objet d’un "8h30 franceinfo" animé par Thomas Cazenave sur Radio France, où les experts ont mis en lumière la complexité du texte, mais aussi son potentiel politique. Le président Emmanuel Macron, dont la popularité est au plus bas selon les sondages, a été critiqué pour son silence relatif sur ce sujet.
Qu’est-ce que la "fortune improductive" ? Et pourquoi la taxer ?
Pour comprendre cette réforme, il faut d’abord définir ce qu’est la "fortune improductive".
Les actifs concernés
Le nouvel IFI s’applique à tous les actifs patrimoniaux d’un foyer fiscal, sauf ceux qui sont productifs. Concrètement :
| Actifs TAXÉS (fortune improductive) | Actifs EXONÉRÉS (fortune productive) |
|---|---|
| Biens immobiliers non productifs (ex : appartements vides, villas secondaires) | Entreprises, fonds de commerce, brevets, licences |
| Bijoux, montres, œuvres d’art, meubles de collection | Actions de PME, parts de SCPI, fonds de capital-risque |
| Livrets d’épargne (A, LDDS, PEL) au-delà d’un plafond | Assurances-vie en euros (jusqu’à 150 000 € par bénéficiaire) |
| Véhicules de luxe, yachts, avions privés | Immobilier loué (si génère des revenus) |
| Or, argent, pièces de monnaie anciennes | Investissements dans les start-up ou les énergies renouvelables |
"Le but est clair : on ne veut pas taxer ceux qui créent de la richesse, mais ceux qui la stockent sans l’activer", explique un député socialiste, anonyme, au Monde.
Un barème différent
Contrairement à l’IFI, qui ne ciblait que l’immobilier, le nouvel IFI élargit l’assiette, mais réduit les taux : - Plafond d’exonération : 1,3 million d’euros (contre 1,3 million pour l’IFI) - Taux progressif : - De 0,5 % à 0,7 % pour les fortunes entre 1,3 et 2 millions - De 0,7 % à 1,0 % entre 2 et 3 millions - De 1,0 % à 1,5 % entre 3 et 5 millions - De 1,5 % à 1,8 % au-delà de 5 millions
Note importante : ces taux sont environ 30 % inférieurs à ceux de l’ancien ISF, selon Le Monde. Une concession pour éviter les fuites de capitaux.
Contexte historique : du ISF à l’IFI, et retour en arrière ?
Pour comprendre cette réforme, il faut remonter à 2018, quand l’ancien président Emmanuel Macron a transformé l’ISF en IFI.
Le ISF (1982–2017) : un impôt sur tout
L’Impôt sur la fortune (ISF) taxait l’ensemble du patrimoine (immobilier, actions, bijoux, etc.) à partir de 1,3 million
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