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Damian Penaud : L'art de la survolète, derrière le sourire du recordman du XV de France

Damian Penaud est devenu, à 28 ans, le meilleur marqueur de l'histoire du XV de France. Avec 38 essais inscrits, il a dépassé le légendaire Serge Blanco. Mais au-delà des chiffres, c'est une manière de jouer, un style presque nonchalant mais dévastateur, qui a forgé sa légende. Cet article décrypte le parcours et l'impact d'un joueur qui a su transformer l'essai en art majeur.

Le nouveau roi des essais bleus : un fait historique

L'événement s'est produit lors du Tournoi des Six Nations 2025. Face à l'Italie, Damian Penaud a inscrit un essai qui a scellé son statut. Ce n'était pas un essai ordinaire, mais celui qui l'a propulsé au sommet du classement des meilleurs marqueurs français. Il a dépassé le record de Serge Blanco, une figure sacrée du rugby français, qui avait marqué 38 essais en 93 sélections.

Ce record n'est pas anodin. Il consacre une carrière en dents de scie, souvent sujette à la critique, mais qui démontre une efficacité redoutable. Le Figaro le résume parfaitement : « Quand il a les ballons et les espaces, c’est l’un des meilleurs ailiers du monde ». Cette phrase résume le dilemme Penaud : lorsqu'il est en situation de duel ou de course libre, il est inarrêtable.

À lire aussi : Le Figaro souligne son côté "atypique", un joueur qui tranche par rapport aux standards physiques de l'ailier moderne.

Chronique d'une ascension fulgurante

Les débuts et l'héritage familial

Né en 1996 à Brive-la-Gaillarde, Damian Penaud baigne dans le rugby. Son père, Alain Penaud, était un demi-de mêlée de renom. Cet héritage lui a ouvert des portes, mais il a dû forger sa propre identité. Repéré très jeune, il intègre le centre de formation de Brive, puis rejoint l'ASM Clermont Auvergne, le berceau de talents de l'ère moderne.

Dès ses débuts à haut niveau, il impressionne par sa vitesse et son sens du but. Mais c'est avec l'équipe de France qu'il prend son véritable envol. Il connaît des débuts difficiles sous le maillot bleu, marqués par des choix contestés et des performances irrégulières. Pourtant, il inscrit son premier essai dès sa première sélection (contre l'Italie en 2017), signe d'un talent brut.

Le record : au-delà du chiffre

Le record de Blanco était un tabou. Pendant des années, le "38" est resté gravé dans le marbre. Penaud, lui, a mis du temps à s'approcher. Ses statistiques sont impressionnantes : près d'un essai tous les deux matchs. Ce qui distingue Penaud, c'est sa capacité à marquer dans des matchs "sans réelle présence offensive" de l'équipe. C'est un joueur de "coup de génie".

L'anecdote rapportée par Fabien Galthié, le sélectionneur, en dit long sur son mental. Galthié raconte : « Blanco m'a demandé, "tu sais ce que c'est le grand frisson?" ». Cette phrase, évoquée dans Actu.fr, illustre l'excitation que procure le joueur. Penaud, au fil du temps, est devenu cette sensation de "grand frisson" pour les supporters.

Analyse du style : l'art de l'imprévu

Pour comprendre Damian Penaud, il faut analyser son jeu. Contrairement à des ailiers purs comme Cheslin Kolbe ou Will Jordan, Penaud n'est pas qu'un finisseur. Il possède une vision du jeu et une capacité de percée qui rappellent un trois-quarts centre.

Son style est "atypique" (Le Figaro). Il n'a pas toujours l'explosivité pure au départ, mais il possède une "vitesse de fond" dévastatrice et une main capable de jouer. C'est ce qui le rend difficile à lire pour les défenseurs. Il peut marquer en force, en contournant, ou sur une interception.

Cependant, sa carrière a été jalonnée de phases de doutes. Comme le rappelle Sports.fr, la question de sa place en club (à l'époque à Clermont, puis à Bordeaux) et en équipe de France a souvent été agitée. Le "verdict" tombé à plusieurs reprises était que Penaud était un joueur "spécifique", qu'il fallait utiliser au bon moment, au bon endroit.

Impact et implications pour le XV de France

Sur le plan collectif

Le record de Penaud arrive à un moment charnière pour le XV de France. L'équipe, sous l'ère Galthié, vise la suprématie mondiale. Avoir un joueur capable de marquer "n'importe quoi" rassure le collectif. Lorsque l'attaque stagne, Penaud peut débloquer la situation.

Cependant, la critique porte souvent sur sa participation au jeu en amont. Certains analystes estiment qu'il peut disparaître pendant de longues phases. Mais son bilan final reste lourd : il est le "tueur" de l'équipe de France. Il transforme 15% des occasions en essais, un ratio d'élite.

Le regard des légendes

Le passage de témoin avec Serge Blanco est symbolique. Blanco, pur ailier d'instinct, voit en Penaud une nouvelle forme de prédateur. Si Blanco terrorisait les défenses par son inspiration latérale, Penaud le fait par sa polyvalence. Le fait que les médias s'emparent de ces anecdotes montre l'importance de ce record dans la culture sportive française.

Perspectives d'avenir : jusqu'où peut-il aller ?

À 28 ans, Damian Penaud entre dans la pleine possession de ses moyens physiques. Le débat sur son avenir en club (après son départ de Clermont pour Bordeaux) montre qu'il reste un joueur convoité, mais aussi scruté.

Les risques et défis

Le principal risque pour Penaud reste la concurrence interne. L'équipe de France regorge d'ailiers talentueux (Léonel, etc.). Sa place n'est plus automatique, elle doit être confirmée à chaque match. Sa gestion de l'effort et sa défense seront des points d'attention pour Fabien Galthié à l'approche de la prochaine Coupe du Monde.

La quête de la Coupe du Monde

Le record battu, quel reste le moteur ? La Coupe du Monde. Penaud a participé à celle de 2023, mais n'a pas marqué le même impact que lors du Tournoi. L'objectif désormais est de devenir un "clutch player" sur la scène mondiale. Pour cela, il devra maintenir sa régularité, un défi qui a parfois échappé à ce joueur talentueux mais