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L'interdiction des thérapies de conversion en Europe : un combat qui prend de l'ampleur
Les "thérapies de conversion", ces pratiques controversées visant à modifier l'orientation sexuelle ou l'identité de genre d'une personne, sont de plus en plus pointées du doigt. Récemment, plusieurs élus de gauche et du camp présidentiel en France ont uni leurs voix pour demander une interdiction à l'échelle européenne. Cette initiative fait écho à une pétition citoyenne européenne qui espère recueillir un million de signatures pour contraindre la Commission européenne à agir. Mais que sont exactement ces thérapies, pourquoi suscitent-elles une telle opposition, et quelles sont les chances de succès d'une interdiction à l'échelle de l'Union européenne ?
La mobilisation politique s'intensifie
L'appel à interdire les thérapies de conversion en Europe se fait de plus en plus pressant. Plusieurs élus français, issus de la gauche et du camp présidentiel, ont publiquement exprimé leur soutien à cette cause. Selon Le Figaro, ils dénoncent ces pratiques comme une violation des droits fondamentaux des personnes LGBTQIA+. Cette mobilisation politique intervient dans un contexte où une pétition européenne, relayée sur les réseaux sociaux, tente de rassembler un million de signatures pour forcer la Commission européenne à légiférer sur le sujet, comme le rapporte Le Nouvel Obs.
Marine Tondelier, dirigeante des Ecologistes, a qualifié ces "thérapies de conversion" d'"abomination" sur les réseaux sociaux. Jean-Luc Mélenchon, leader Insoumis, a renchéri en les qualifiant de "pratiques barbares" et de "forme de torture", insistant sur le fait qu'"il n'y a rien à guérir". Ces déclarations fortes témoignent d'une prise de conscience croissante et d'une volonté politique d'éradiquer ces pratiques.
Qu'est-ce que sont les "thérapies de conversion" ?
Les "thérapies de conversion" désignent un ensemble de pratiques diverses, souvent pseudo-scientifiques, qui prétendent modifier l'orientation sexuelle ou l'identité de genre d'une personne. Elles peuvent prendre différentes formes :
- Entretiens individuels ou en groupe : Des "thérapeutes" non qualifiés proposent des séances de discussion pour "aider" les personnes LGBTQIA+ à changer.
- Pratiques religieuses : Certaines communautés religieuses organisent des retraites ou des séances de prière visant à "guérir" l'homosexualité ou la transidentité.
- Méthodes aversives : Ces techniques cruelles associent des stimuli négatifs (chocs électriques, nausées) à des pensées ou des images liées à l'attirance pour le même sexe.
- Exorcismes : Dans certains contextes religieux, l'homosexualité ou la transidentité sont considérées comme des possessions démoniaques nécessitant un exorcisme.
Ces pratiques sont largement condamnées par les organisations de santé et les défenseurs des droits humains. Elles sont considérées comme inefficaces, dangereuses et traumatisantes pour les personnes qui les subissent. Un rapport de l'Office des Nations Unies pour les droits de l'homme dénonce les thérapies de conversion comme des pratiques nuisibles et discriminatoires envers les personnes LGBT et de genre variant.
La situation en France et en Europe
La France a franchi une étape importante en interdisant les thérapies de conversion par une loi entrée en vigueur le 1er mars 2022. Cette loi punit les personnes qui pratiquent ces "thérapies" de peines allant jusqu'à deux ans de prison et 30 000 euros d'amende. Elle vise à mieux protéger les personnes LGBTQIA+ contre ces pratiques qui ont des effets néfastes sur la santé et qui ne reposent sur aucun fondement médical, comme le précise le site vie-publique.fr.
Cependant, la situation est plus contrastée au niveau européen. Si plusieurs pays ont déjà mis en place des législations interdisant ou limitant ces pratiques, d'autres restent à la traîne. C'est pourquoi l'appel à une interdiction à l'échelle européenne se fait de plus en plus pressant.
Les arguments pour une interdiction européenne
Les partisans d'une interdiction européenne des thérapies de conversion mettent en avant plusieurs arguments :
- La protection des droits fondamentaux : Les thérapies de conversion sont considérées comme une violation des droits à la dignité, à l'intégrité physique et psychologique, et à la non-discrimination.
- La santé publique : Ces pratiques ont des effets néfastes sur la santé mentale des personnes qui les subissent, augmentant les risques de dépression, d'anxiété, de tentatives de suicide et de troubles de stress post-traumatique.
- L'harmonisation des législations : Une interdiction à l'échelle européenne permettrait d'harmoniser les législations et d'assurer une protection égale des personnes LGBTQIA+ dans tous les pays de l'Union.
- La lutte contre les discriminations : L'interdiction des thérapies de conversion enverrait un signal fort de condamnation de toutes les formes de discrimination envers les personnes LGBTQIA+.
Les obstacles à une interdiction européenne
Malgré une prise de conscience croissante, plusieurs obstacles pourraient freiner l'adoption d'une interdiction européenne des thérapies de conversion :
- La diversité des opinions : Les États membres de l'Union européenne ont des opinions divergentes sur les questions liées à l'orientation sexuelle et à l'identité de genre. Certains pays sont plus conservateurs et pourraient s'opposer à une interdiction.
- La subsidiarité : Certains estiment que la question des thérapies de conversion relève de la compétence des États membres et non de l'Union européenne.
- La liberté de religion : Certains groupes religieux pourraient invoquer la liberté de religion pour justifier la pratique de "thérapies" visant à "aider" les personnes LGBTQIA+ à se conformer aux normes religieuses.
- La difficulté à définir les "thérapies de conversion" : Il peut être difficile de définir précisément ce qui constitue une "thérapie de conversion" et de distinguer ces pratiques des conseils ou du soutien psychologique légitimes.
Quel avenir pour la lutte contre les thérapies de conversion en Europe ?
La lutte contre les thérapies de conversion en Europe est loin d'être terminée. La mobilisation politique et citoyenne actuelle témoigne d'une volonté croissante d'éradiquer ces pratiques nuisibles. La pétition européenne, si elle atteint son objectif d'un million de signatures, pourrait contraindre la Commission européenne à proposer une législation sur le sujet.
Cependant, l'adoption d'une interdiction à l'échelle européenne reste incertaine en raison des obstacles mentionnés précédemment. Il est probable que le débat se poursuive dans les prochains mois et les prochaines années, avec des arguments passionnés de part et d'autre.
En attendant, il est important de continuer à sensibiliser le public aux dangers des thérapies de conversion, à soutenir les victimes de ces pratiques et à promouvoir une culture d'inclusion et de respect des droits des personnes LGBTQIA+.
Un jeune transgenre obtient le remboursement de sa mastectomie
Un fait divers récent en France illustre les difficultés rencontrées par les personnes transgenres et la nécessité de lutter contre les discriminations. Un jeune homme trans a contesté en justice le refus de la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) du Bas-Rhin de prendre en charge sa mastectomie. Il a finalement obtenu gain de cause, ce qui constitue une victoire importante pour les droits des personnes transgenres.
Cette affaire met en lumière les obstacles administratifs et financiers auxquels sont confrontées les personnes transgenres qui souhaitent effectuer une transition médicale. Elle souligne également l'importance de la lutte pour l'accès aux soins et la reconnaissance des droits des personnes transgenres.
En conclusion, la lutte contre les thérapies de conversion et la défense des droits des personnes LGBTQIA+ sont des combats qui nécessitent une mobilisation constante et une prise de conscience collective. L'interdiction de ces pratiques nuisibles à l'échelle européenne serait une avancée majeure pour la protection des droits fondamentaux et la promotion d'une société plus inclusive et respectueuse de la diversité.
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