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Brigitte Macron et la polémique des « sales connes » : ce qui s'est vraiment passé

Un mot, prononcé dans un moment de franchise, a suffi pour déclencher une tempête médiatique et politique sans précédent. La Première dame, Brigitte Macron, se retrouve au cœur d'une vive controverse après avoir qualifié de « sales connes » des militantes féministes. Ces dernières avaient perturbé le spectacle de l'humoriste Ary Abittan.

Cet événement, survenu en décembre 2025, a fait couler beaucoup d'encre. Il soulève des questions fondamentales sur la place du discours féministe aujourd'hui, sur le rôle de l'Élysée et sur la frontière entre opinion privée et responsabilité publique. Analysons en détail les faits vérifiés, le contexte et les répercussions de cette affaire.

La genèse de la polémique : une soirée aux Folies Bergère

Tout commence le samedi 7 décembre 2025, aux célèbres Folies Bergère à Paris. L'humoriste Ary Abittan est sur le point de présenter son nouveau spectacle. Cependant, la soirée prend une tournure chaotique dès le début.

L'interruption du spectacle par des militantes

Dès les premières minutes, le spectacle est interrompu par des cris et des slogans. Il s'agit de militantes du collectif Nous Toutes. Leur mobilisation n'est pas anodine : elles ciblent Ary Abittan en raison d'une accusation pour viol, dont il a bénéficié d'un non-lieu en 2024. Pour ces activistes, le non-lieu judiciaire n'efface pas la suspicion et l'humoriste ne devrait pas, selon elles, retrouver une scène aussi prestigieuse aussi rapidement.

Selon les comptes-rendus de Le Figaro et de France Bleu, les perturbations ont duré plusieurs minutes, créant un climat de tension dans la salle. Finalement, l'humoriste a pu se produire, bien que l'ambiance fût lourdement affectée.

La réaction filmée de la Première Dame

Le lendemain, dimanche 8 décembre, une vidéo commence à circuler sur les réseaux sociaux. On y voit Brigitte Macron, en coulisses, s'adressant à une salle comble pour soutenir l'artiste. Dans un élan d'émotion, elle lance : « Ces sales connes, on va les foutre dehors ! ».

Cette déclaration, rapportée notamment par 20 Minutes, a immédiatement fait l'objet de nombreuses interprétations. Si l'entourage de la Première dame a tenté de minimiser la portée en la présentant comme une « exclamation du moment » destinée à rassurer l'artiste, les mots ont été entendus comme une attaque directe et violente contre des femmes engagées.

Les réactions en chaîne : une France divisée

La diffusion de la vidéo a enclenché une mécanique de réactions immédiates, polarisant l'opinion publique et la classe politique.

Les critiques du monde féministe et politique

Les associations féministes, et en particulier le collectif Nous Toutes, ont dénoncé un comportement indigne de son statut. Pour elles, l'usage de ce terme obscène par une figure publique représente une légitimation de la violence verbale contre les femmes qui s'expriment. La question du poids des mots se pose avec acuité : une Première Dame a-t-elle le droit d'insulter des citoyennes ?

De nombreux responsables politiques de l'opposition ont saisi l'occasion pour critiquer le couple présidentiel, accusant Brigitte Macron de manquer de hauteur et de s'ériger en juge d'une cause qui dépasse le cadre d'une soirée de spectacle. Le débat a rapidement dépassé la simple interruption théâtrale pour devenir un sujet de société sur la place du féminisme et sur la tolérance à la critique.

Le soutien à Ary Abittan et la défense de la liberté de spectacle

À l'inverse, de nombreux soutiens se sont manifestés en faveur d'Ary Abittan et de Brigitte Macron. Certains commentateurs, comme relayé par BFMTV, ont défendu le droit à la différence et à la liberté de ton de l'humoriste, estimant que le « wokisme » et l'activisme intersectionnel menaçaient la liberté d'expression artistique.

L'argument principal de ce camp est que les méthodes de perturbation ne favorisent pas le dialogue. Brigitte Macron, en défendant l'artiste, défendait selon eux le principe que la scène doit rester un lieu de liberté, hors de la censure militante. Cette posture a trouvé un écho certain auprès d'une partie de la population lassée par ce qu'elle perçoit comme un moralisme croissant.

Contextualiser l'événement : Qui est Brigitte Macron ?

Pour comprendre la portée de cet événement, il est utile de se remémorer le parcours et le statut de l'épouse du Président. Née Brigitte Trogneux le 13 avril 1953 à Amiens, elle est aujourd'hui une figure incontournable de la vie publique française.

Bien qu'elle ait toujours affirmé vouloir garder une certaine distance par rapport au pouvoir politique stricto sensu, son influence est réelle, notamment dans les domaines de l'éducation et de la culture. Son site officiel sur Élysée.fr met en avant son engagement pour la lutte contre le harcèlement scolaire et pour les personnes handicapées.

Cependant, ce n'est pas la première fois que son image fait polémique. D'ordinaire, elle cultive une image de discrétion et de sobriété, jouant un rôle d'« équilibre » aux côtés du Président. Le dérapage verbal des Folies Bergère contraste donc fortement avec l'image publique qu'elle a patiemment construite. Il révèle une facette plus brute, plus proche de l'émotion immédiate que de la diplomatie protocolaire.

L'analyse des enjeux : Parole de Première Dame et responsabilité médiatique

Cette polémique met en lumière plusieurs enjeux majeurs.

L'impact immédiat sur le débat public

L'incident a immédiatement polarisé le débat. D'un côté, l'affaire a relancé la critique contre les méthodes d'action directe des collectifs féministes radicaux. De l'autre, elle a mis en lumière le vocabulaire utilisé par les personnalités proches du pouvoir.

L'expression « sales connes » a été qualifiée de « déplorable » par certains, et de « justifiée » par d'autres. C'est une illustration frappante de la fracture sociologique actuelle en France. L'impact est social : la violence du langage employé par une figure institutionnelle interroge sur la normalisation de l'insulte dans l'espace politique.

Les conséquences pour l'image de l'Élysée

Pour l'Élysée, cette vidéo est un casse-tête en termes de communication. L'enjeu était de ne pas laisser s'installer une image d'arrogance ou de mépris. La stratégie de communication a consisté à dire qu'il s'agissait d'une « réaction humaine » face à une situation d'agitation.

Toutefois, le mal est fait pour certains observateurs. L'épisode s'inscrit dans une ligne de crise où la frontière entre vie privée et vie publique devient floue. Une déclaration de ce genre, faite dans un moment de détente, n'en est pas moins une déclaration politique lorsqu'elle est rendue publique.

Le point sur l'affaire judiciaire d'Ary Abittan

Il est impossible de dissocier cette réaction de Brigitte Macron du contexte judiciaire de l'humoriste. Comme rappelé par Le Figaro et