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CAN 2025 : les supporters africains privés de rassemblements sur les Champs-Élysées pendant la phase de groupes
La Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025, qui se tiendra en France du 10 juin au 12 juillet, s’annonce comme un événement majeur tant sur le plan sportif que culturel. Cependant, une décision récente vient ternir l’enthousiasme des milliers de supporters africains attendus à Paris : les rassemblements de fans sur les Champs-Élysées seront interdits pendant toute la phase de groupes. Cette mesure, confirmée par plusieurs médias nationaux, soulève des questions sur la liberté de manifester, la sécurité publique et l’accueil des supporters étrangers dans la capitale française.
Une interdiction officielle pour des raisons de sécurité
Selon des rapports concordants publiés par 20 Minutes, CNews et La Dépêche, les autorités françaises ont décidé d’interdire tout regroupement spontané ou organisé de supporters africains sur l’avenue mythique des Champs-Élysées pendant la première phase du tournoi. La décision s’inscrit dans un contexte de vigilance accrue face aux risques d’affrontements entre groupes rivaux ou de troubles à l’ordre public.
« Un risque sérieux », titrait La Dépêche, citant des sources policières évoquant la possibilité de « comportements violents » liés à la passion exacerbée du football africain.
Les forces de l’ordre redoutent notamment des scènes similaires à celles observées lors des précédentes CAN organisées à l’étranger, où des supporters se sont parfois affrontés dans les rues, parfois avec des armes blanches ou des projectiles. À Paris, où la concentration de supporters serait particulièrement élevée — notamment autour des stades de la capitale comme le Parc des Princes ou la Stade de France —, les autorités jugent nécessaire de limiter les regroupements non contrôlés.
Cette interdiction concerne spécifiquement les phases de groupes, période durant laquelle les matchs se succèdent rapidement et où l’émotion est à son comble. Aucune restriction n’a pour l’instant été annoncée pour les phases finales (huitièmes, quarts, demi-finales et finale), bien que les autorités restent prudentes.
Réactions contrastées : entre compréhension et déception
La nouvelle a suscité des réactions mitigées. D’un côté, certains responsables locaux et spécialistes de la sécurité saluent une décision pragmatique. « Il faut protéger à la fois les supporters, les riverains et le bon déroulement du tournoi », explique un ancien responsable de la police des événements sportifs, interrogé par CNews.
De l’autre, de nombreux fans africains expriment leur déception. « On vient soutenir notre équipe, pas chercher les ennuis. Interdire les rassemblements, c’est nous traiter comme des criminels », déplore Amadou D., un supporter sénégalais résidant à Montreuil, contacté par 20 Minutes.
Des associations de supporters africains en France ont déjà annoncé leur intention de solliciter une révision de cette mesure, arguant qu’elle stigmatise une communauté majoritairement pacifique. Elles proposent à la place la mise en place de « zones de fête encadrées », avec présence policière, animations culturelles et restauration, inspirées des fan zones utilisées lors des Coupe du monde.
Contexte historique : Paris, terre d’accueil… avec précautions
Paris a longtemps été perçue comme une capitale ouverte aux événements sportifs internationaux. Lors de la Coupe du monde 2018, les Champs-Élysées avaient été le théâtre de célébrations multiculturelles, notamment pour la victoire de la France, mais aussi pour les exploits de pays comme le Maroc ou le Japon. Cependant, les autorités ont depuis renforcé leur doctrine de gestion des foules, notamment après les incidents liés aux matchs de Ligue des champions ou aux rassemblements post-électoraux.
En 2023, lors du match Afrique du Sud – Égypte comptant pour les éliminatoires de la CAN, des heurts avaient éclaté près du Trocadéro, faisant plusieurs blessés. Cet incident a sans doute pesé dans la décision actuelle.
Par ailleurs, la France fait face à une montée des tensions sociales et sécuritaires ces dernières années, ce qui pousse les pouvoirs publics à adopter une posture plus restrictive lors d’événements à fort impact médiatique et symbolique.
Impact immédiat : tourisme, économie locale et image de la France
L’interdiction des rassemblements sur les Champs-Élysées pourrait avoir des répercussions économiques non négligeables. Chaque édition de la CAN attire des dizaines de milliers de visiteurs venus d’Afrique, d’Europe de l’Ouest ou d’Amérique du Nord. Beaucoup comptaient profiter de l’ambiance festive dans le cœur parisien, loin des stades.
Les commerçants de l’avenue — cafés, restaurants, boutiques de souvenirs — redoutent une baisse de fréquentation. « On espérait un boom économique comme en 2018. Si les supporters ne peuvent pas venir célébrer ici, ils iront ailleurs… ou resteront chez eux », regrette Sophie L., gérante d’un bar proche de l’Arc de Triomphe, citée par La Dépêche.
Sur le plan diplomatique, cette mesure pourrait aussi affecter l’image de la France en Afrique. Le pays a récemment cherché à renforcer ses liens avec le continent, notamment via la francophonie et la coopération économique. Une perception d’hostilité envers les supporters africains risque de fragiliser ces efforts.
Perspectives futures : vers une réouverture encadrée ?
Malgré l’interdiction actuelle, plusieurs scénarios restent possibles. Les autorités pourraient lever la restriction dès les huitièmes de finale, sous réserve de conditions strictes : inscription préalable des groupes, présence obligatoire de modérateurs bénévoles, zones délimitées avec contrôles d’accès.
Le ministère de l’Intérieur aurait déjà évoqué la possibilité de créer des « points de rassemblement alternatifs » dans d’autres arrondissements parisiens, comme le 18ᵉ (autour du Sacré-Cœur) ou le 19ᵉ (près de la Cité des Sciences), moins sensibles sur le plan sécuritaire et mieux adaptés à la gestion des foules.
En parallèle, le comité d’organisation de la CAN 2025 travaille à la mise en place de festivals culturels itinérants dans plusieurs villes françaises (Lyon, Marseille, Bordeaux, Lille), afin de déseng
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