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Sarah Knafo, le Mercosur et la crise agricole : quand la politique européenne frappe à la porte des fermes françaises
Une tempête politique au cœur de l’Europe agricole
Depuis plusieurs mois, la France vit une crise agricole profonde, marquée par des milliers de manifestations, des tractations tendues entre syndicats et gouvernement, et un débat européen qui dépasse largement les frontières du secteur rural. Au cœur de cette tempête : l’accord commercial Mercosur, conclu entre l’Union européenne et les pays du bloc sud-américain (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), et perçu par une grande partie des agriculteurs français comme une menace existentielle.
Dans ce contexte explosif, la voix de Sarah Knafo, eurodéputée du parti Reconquête, s’est imposée avec force. Lors d’une intervention relayée par BFM Politique le 21 décembre 2025, elle a lancé un avertissement sans ambiguïté : « L’élevage français peut mourir en France » si l’accord Mercosur est ratifié. Cette déclaration, aussi percutante qu’alarmiste, résume la colère d’une profession en quête de reconnaissance, mais aussi les divisions au sein du Parlement européen sur la manière de concilier libre-échange et protection des modèles agricoles nationaux.
Mais Sarah Knafo n’est pas la seule à porter ce combat. À Strasbourg, au même moment, l’eurodéputée de La France insoumise Manon Aubry a été prise à partie violemment par des agriculteurs opposés à l’accord. Selon CNews et Le Journal du Dimanche, l’un d’eux lui a lancé : « Vous êtes des hypocrites ! », accusant les élus européens de défendre des traités commerciaux tout en prétendant soutenir les producteurs locaux.
Ces deux scènes — celle de Knafo, posée et ferme devant les caméras, et celle d’Aubry, prise au piège d’une colère populaire — illustrent à quel point la question agricole est devenue centrale dans le débat politique européen. Et pour cause : derrière les tractations diplomatiques se cachent des milliers d’exploitations menacées, des emplois en péril, et une vision du modèle agricole français qui vacille.
Les dernières évolutions : un bras de fer sans fin
Les dernières semaines ont été particulièrement chargées sur le front agricole. Le 17 décembre 2025, à Strasbourg, lors d’une séance parlementaire européenne dédiée à la politique agricole commune (PAC), des agriculteurs français ont fait irruption dans les couloirs du Parlement européen. Leur message était clair : ils refusent l’accord Mercosur, qu’ils jugent inéquitable et dangereux pour leur survie économique.
Selon CNews, plusieurs d’entre eux ont directement interpellé Manon Aubry, députée européenne écologiste, accusée d’être trop favorable à l’accord. Un agriculteur breton a même brandi un exemplaire du traité en criant : « Vous nous vendez à l’international tout en nous disant que vous défendez l’environnement ! »
Le 21 décembre, c’est au tour de Sarah Knafo d’intervenir publiquement. Sur BFM Politique, elle a dénoncé « une politique européenne aveugle », affirmant que « l’importation massive de viande bovine, de soja et de céréales produits selon des normes inférieures à celles de l’UE va tuer notre élevage ». Elle a également rappelé que les productions sud-américaines sont souvent liées à la déforestation et à l’utilisation intensive de pesticides interdits en Europe.
Ces échanges montrent une réalité : le débat n’est plus seulement technique ou économique. Il est devenu émotionnel, identitaire, presque existentiel. Les agriculteurs ne se sentent plus écoutés, et les élus européens, qu’ils soient de droite, de gauche ou écologistes, peinent à trouver un équilibre entre ouverture commerciale et protection des territoires.
Contexte historique : pourquoi le Mercosur fait tant peur ?
Pour comprendre l’ampleur de la colère actuelle, il faut replacer le débat dans son contexte historique. L’accord commercial entre l’UE et le Mercosur a été conclu en principe dès 2019, après près de vingt ans de négociations. Il vise à créer le plus grand marché libre au monde, couvrant plus de 780 millions de personnes et représentant près de 25 % du PIB mondial.
En théorie, cet accord devrait permettre aux entreprises européennes d’accéder à de nouveaux marchés sud-américains, notamment dans les secteurs industriels, pharmaceutiques et technologiques. En contrepartie, l’Europe ouvrirait ses frontières à des produits agricoles sud-américains, notamment de la viande bovine, du soja, du maïs et du sucre.
Mais pour les agriculteurs français, cette ouverture est perçue comme une trahison. Depuis des décennies, ils subissent une pression constante : baisse des prix, concurrence internationale, réglementations environnementales strictes, et prix des intrants (engrais, énergie) en hausse continue. Dans ce contexte, l’idée que des producteurs brésiliens ou argentins, souvent moins contraints par les normes sanitaires ou environnementales, puissent envahir le marché européen avec des produits moins chers, est intolérable.
Pire : certains craignent que l’accord ne soit utilisé comme un levier politique. Le Brésil, sous la présidence de Luiz Inácio Lula da Silva, a certes renforcé ses engagements environnementaux, mais la déforestation en Amazonie reste un sujet sensible. Les ONG et plusieurs États membres de l’UE, dont la France, réclament donc des garanties solides avant toute ratification.
Sarah Knafo incarne cette position intransigeante. Membre du groupe Reconquête au Parlement européen, elle milite pour un protectionnisme intelligent, combiné à une relocalisation des chaînes de production. Pour elle, « l’Europe ne peut pas être le théâtre d’un dumping agricole mondial au nom du libre-échange ».
Impacts immédiats : une profession en colère, un gouvernement sous pression
Les conséquences de cette crise sont déjà visibles sur le terrain. Depuis l’automne 2025, les manifestations se multiplient. Tracteurs bloquent les routes, halles à grains sont occupées, et des marques comme Carrefour ou Auchan ont été la cible de campagnes de dénonciation pour leur approvisionnement en produits importés.
Le gouvernement français tente de calmer le jeu. Le ministre de