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Christophe Gleizes : le monde du football se mobilise pour la libération d’un journaliste détenu en Algérie
Depuis plusieurs mois, l’actualité sportive française est secouée par une affaire qui dépasse largement le cadre du terrain : la détention en Algérie du journaliste sportif Christophe Gleizes. Spécialiste du football africain, collaborateur régulier de médias comme So Foot et Society, ce natif d’Agen de 35 ans est actuellement incarcéré depuis mai 2024 dans la ville de Tizi-Ouzou, au nord du pays. Condamné à sept ans de prison pour « apologie du terrorisme », il fait désormais l’objet d’un vaste mouvement de solidarité, porté notamment par la Fédération française de football (FFF), les syndicats de journalistes, et une partie de la communauté internationale.
L’affaire Gleizes n’est pas qu’un drame individuel : elle soulève des questions fondamentales sur la liberté de la presse, les relations franco-algériennes, et la place du football comme vecteur de mobilisation citoyenne. Alors que la France et l’Algérie traversent une période de tensions diplomatiques récurrentes, ce cas met en lumière la vulnérabilité des journalistes opérant dans des zones politiques sensibles — et la capacité du monde sportif à s’unir au-delà des frontières.
Récents développements : la FFF intensifie sa campagne de soutien
La mobilisation autour de Christophe Gleizes a pris une ampleur inédite ces dernières semaines. Le jeudi 19 décembre 2024, la FFF a organisé une soirée de soutien au siège parisien de la fédération, réunissant des dirigeants, des joueurs, des journalistes et des proches du détenu. Cet événement marque une étape symbolique dans la pression exercée sur les autorités algériennes.
« Nous ne pouvons rester indifférents face à l’incarcération injuste d’un homme qui n’a fait que son travail de journaliste », a déclaré Philippe Diallo, président de la FFF, lors de cette rencontre. « Le football est un langage universel. Il doit aussi servir à défendre les valeurs de liberté et de justice. »
Des actions ponctuelles sont également prévues tout au long du week-end suivant, notamment dans les stades français lors des matchs de Ligue 1 et de National. Des banderoles, des portraits géants et des minutes de silence seront observés pour rappeler la situation de Gleizes. La fédération a également lancé une pétition en ligne, qui a recueilli plus de 120 000 signatures en moins d’une semaine.
Par ailleurs, les avocats de Christophe Gleizes — un binôme franco-algérien — ont officiellement formé un pourvoi en cassation devant la Cour suprême algérienne. Ce recours, déposé début janvier 2025, vise à faire annuler la décision de la cour d’appel de Tizi-Ouzou, qui a confirmé en décembre dernier la peine de sept ans de prison prononcée en juin 2024.
« Les preuves avancées par la justice algérienne sont fragiles, voire inexistantes », affirme Me Sarah Khelifa, avocate algérienne du journaliste. « Il s’agit d’une condamnation politique déguisée en affaire judiciaire. »
Contexte de l’affaire : entre journalisme, politique et tensions diplomatiques
Christophe Gleizes n’est pas un simple reporter. Depuis plusieurs années, il se consacre à la couverture du football africain, avec une attention particulière pour l’Afrique du Nord et les mouvements sociaux liés au sport. Son travail, publié dans des médias reconnus, se distingue par une approche ethnographique et humaniste, souvent centrée sur les communautés marginalisées.
Selon ses proches et ses collègues, Gleizes était en Algérie depuis avril 2024 pour réaliser un reportage sur les supporters de football kabyles, une région historiquement marquée par des tensions avec le pouvoir central. Il aurait été arrêté le 12 mai 2024 à Tizi-Ouzou, après avoir échangé avec un individu soupçonné d’appartenir au Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), une organisation classée « terroriste » par l’Algérie depuis 2021.
« Christophe n’a jamais caché ses contacts avec des acteurs kabyles. Mais il les interviewait en tant que journaliste, pas en tant que militant », explique un ancien collègue de So Foot, sous couvert d’anonymat. « Il cherchait à comprendre les racines culturelles du football dans cette région. »
La condamnation à sept ans de prison, prononcée le 3 décembre 2024 par la cour d’appel de Tizi-Ouzou, repose sur des éléments contestés par Reporters Sans Frontières (RSF) et d’autres organisations de défense de la presse. Selon RSF, les autorités algériennes n’ont pas fourni de preuves tangibles d’une apologie du terrorisme, et les échanges évoqués relèvent d’entretiens journalistiques protégés par le droit international.
Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large de répression accrue contre la liberté d’expression en Algérie, où plusieurs journalistes, blogueurs et militants ont été arrêtés ces dernières années. La France, bien que traditionnellement proche de l’Algérie sur le plan diplomatique, a été relativement discrète jusqu’à présent — ce qui a poussé les familles et les syndicats à s’adresser directement au monde du sport.
Impact immédiat : une mobilisation sportive sans précédent
La réaction de la FFF est symptomatique d’un changement de paradigme dans le football français. Jusqu’ici, les fédérations sportives évitaient généralement les questions politiques, préférant se concentrer sur les performances sportives. Pourtant, l’affaire Gleizes a réussi à briser cette réticence.
Des joueurs internationaux français, comme Kylian Mbappé et Antoine Griezmann, ont exprimé leur soutien via les réseaux sociaux. Des clubs comme Olympique de Marseille, Stade Rennais et Paris Saint-Germain ont affiché des messages de solidarité lors de leurs matchs. Même des figures historiques du ballon rond, comme Zinédine Zidane, ont salué « l’engagement courageux » de la FFF.
« Le football ne doit pas être seulement un divertissement. Il peut être un outil de paix, de dialogue… et de justice », a tweeté Zidane le 22 décembre 2024.
Sur le plan social, l’affaire a suscité un vif émoi dans les médias et sur les réseaux sociaux. Le hashtag #LibérezGleizes a été utilisé
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