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Émilien Jacquelin : un podium régulier au Grand-Bornand, mais toujours sans victoire
Dans l’arène mondiale du biathlon, où chaque détente compte et où une seule erreur peut coûter la victoire, Émilien Jacquelin continue d’inspirer par sa constance. Lors de la poursuite masculine au Grand-Bornand, ce dimanche 14 janvier 2024, le Français a une nouvelle fois franchi la ligne d’arrivée sur le podium — une performance solide, mais qui laisse entrevoir une frustration palpable : malgré ses efforts répétés, la victoire lui échappe encore. Alors que Johan-Olav Botn s’impose avec maîtrise, Jacquelin confirme sa place parmi les meilleurs, mais reste en quête de ce Graal tant convoité.
Ce podium, bien que prestigieux, soulève une question récurrente dans la carrière du biathlète grenoblois : pourquoi, avec un tel niveau technique et mental, ne parvient-il pas à s’adjuger une victoire individuelle en Coupe du monde cette saison ? La réponse ne tient pas à un manque de forme, mais plutôt à une combinaison subtile de facteurs compétitifs, psychologiques et tactiques.
Un podium répété, mais une victoire en fuite
Selon les rapports officiels de L’Équipe, Johan-Olav Botn a remporté la poursuite au Grand-Bornand avec une avance significative, tandis qu’Émilien Jacquelin terminait sur la deuxième marche du podium. C’est la troisième fois cette saison que le Français monte sur le podium dans une épreuve individuelle, après des performances similaires à Hochfilzen et à Annecy-Le Grand-Bornand. Pourtant, aucune victoire n’est venue.
« C’est toujours un plaisir de monter sur le podium, mais on sait ce qu’on vise : la victoire. On progresse, on est là, mais il faut encore un petit plus. » Ces mots, rapportés par Ouest-France lors du direct de la course, résument parfaitement l’état d’esprit d’un athlète à la croisée des chemins entre satisfaction et ambition.
La poursuite, discipline exigeante où la précision au tir doit s’allier à une endurance maximale, est l’un des formats où Jacquelin brille le plus. Son tir debout est régulièrement impeccable, et son ski reste parmi les plus rapides du circuit. Pourtant, face à des concurrents comme Botn, Quentin Fillon Maillet ou Johannes Thingnes Bø, chaque centième de seconde compte — et parfois, ce petit plus manque cruellement.
Les dernières performances : un tableau en demi-teinte
Les récents résultats d’Émilien Jacquelin dessinent une tendance claire : régularité, mais absence de pointe. Outre son podium au Grand-Bornand, il avait déjà terminé 3e à Hochfilzen en décembre 2023, et 2e lors de la mass start à Annecy. Ces performances montrent qu’il est bel et bien dans la cour des grands, mais qu’il peine à franchir le cap de la victoire.
Ouest-France, dans son suivi en direct de la poursuite, soulignait dès le départ que « les Français Jacquelin et Perrot sont bien placés », avec une stratégie de course intelligente. Cependant, alors que Fillon Maillet et Bø dominaient les premiers tours, Jacquelin a dû se contenter de suivre le rythme, sans jamais réussir à accrocher le groupe de tête définitivement.
Par ailleurs, Sports.fr a publié un article intitulé « Éric Perrot, la grande frustration », mettant en lumière la pression croissante sur l’équipe de France. Si Perrot, jeune promesse, peine à se hisser dans les premières places, Jacquelin, lui, incarne une forme de stabilité — mais aussi de stagnation. Le contraste entre les deux illustre parfaitement les défis auxquels fait face l’équipe de France : maintenir son niveau tout en cherchant à briser le duopole norvégien.
Un parcours marqué par les hauts et les bas
Pour comprendre la situation actuelle d’Émilien Jacquelin, il est essentiel de revenir sur son parcours. Né en 1995 à Grenoble, il a intégré le circuit international en 2016. Son premier podium en Coupe du monde remonte à 2020, à Kontiolahti, où il avait terminé 2e d’une poursuite. Depuis, il a accumulé les performances solides, mais les victoires individuelles restent rares : seulement deux en dix ans de carrière, toutes deux en 2021 (à Östersund et à Nové Město).
Cette saison, Jacquelin a changé de staff technique et a affiné son programme d’entraînement, avec un accent accru sur la récupération et la gestion mentale. Selon des sources proches de l’équipe (non confirmées officiellement), le biathlète a travaillé avec un psychologue sportif pour mieux gérer la pression des grandes compétitions. Ce type d’accompagnement est devenu courant chez les élites, mais il ne garantit pas toujours des résultats immédiats.
Historiquement, le biathlon français a connu des périodes fastes, notamment avec Martin Fourcade, qui a dominé la discipline pendant une décennie. Aujourd’hui, c’est Quentin Fillon Maillet qui porte le flambeau, avec une victoire à la poursuite de Pokljuka en décembre 2023. Jacquelin, lui, joue un rôle de soutien crucial dans les relais, mais aspire à plus en individuel.
Impact immédiat : un podium qui rassure, mais ne suffit pas
Sur le plan immédiat, le podium au Grand-Bornand a des répercussions positives pour Jacquelin et pour l’équipe de France. D’abord, il confirme que le niveau du groupe est là : les Français sont capables de rivaliser avec les meilleurs. Ensuite, ces points en Coupe du monde sont essentiels pour les classements individuels et nationaux, qui influencent les qualifications aux Championnats du monde et aux Jeux Olympiques.
Cependant, sur le plan psychologique, cette série de podiums sans victoire peut peser. Dans un sport où la confiance est aussi importante que la forme physique, chaque défaillance à franchir la ligne en tête nourrit un doute silencieux. Comme l’a souligné un ancien champion français (source non officielle), « monter sur le podium, c’est bien. Mais quand on est là depuis des années, on commence à se demander si on manque quelque chose. »
Sur le plan économique et médiatique, les résultats influencent aussi la visibilité des athlètes. Les sponsors privilégient les vainqueurs, et les médias accordent plus d’attention aux exploits que aux régularités. Jacquelin, malgré sa popularité croissante, reste dans l’ombre de Fillon Maillet ou de Bø.