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L'affaire Ziad Takieddine : Nicolas Sarkozy et Carla Bruni face à la justice, le réquisitoire requis

L'actualité judiciaire française est marquée, ce mardi 16 décembre 2025, par un tournant décisif dans l'une des affaires les plus médiatiques de la décennie : la "rétractation de Ziad Takieddine". Le Parquet National Financier (PNF) a officiellement requis le renvoi de l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, et de son épouse, Carla Bruni-Sarkozy, devant le tribunal correctionnel.

Cette demande fait suite à une enquête approfondie sur les suspicions de subornation de témoin visant à réécrire l'histoire du financement libyen de la campagne présidentielle de 2007. Pour les observateurs de la vie politique française, c'est une page qui se tourne, mais qui en ouvre une autre, potentiellement plus lourde de conséquences pour l'ancien locataire de l'Élysée.

La genèse d'une affaire aux ramifications complexes

Pour comprendre la portée de la demande du PNF, il est essentiel de remonter aux sources du scandale. L'affaire du financement libyen repose sur un seul et unique témoin clé : Ziad Takieddine, homme d'affaires franco-libanais.

Durant l'année 2020, Takieddine a apporté un soutien décisif aux accusations de financement occulte de la campagne de Nicolas Sarkozy par le régime de Mouammar Kadhafi. Il avait alors confirmé, avec force détails, avoir manigancé des transferts d'argent liquide entre Tripoli et Paris. Cette déposition avait relancé avec violence la procédure judiciaire.

Cependant, le revirement a été brutal. En octobre 2020, Ziad Takieddine annonce sa rétractation, clamant avoir menti. Ce retournement a eu un effet immédiat sur le moral des enquêteurs, mais aussi sur le sort judiciaire de l'ancien chef de l'État. Pourtant, dès le départ, la piste de la justice a été que cette rétractation n'était pas spontanée, mais orchestrée.

Palais de Justice de Paris

Le réquisitoire du PNF : une mise en examen pour "association de malfaiteurs"

Ce mardi, les doutes des magistrats du Parquet National Financier ont été confirmés par la lecture des réquisitions. Le procureur a demandé le renvoi de Nicolas Sarkozy, Carla Bruni-Sarkozy, ainsi que de plusieurs autres proches ou avocats (dont Thierry Herzog et Patrick Slama) devant le tribunal.

Les charges retenues sont lourdes. Il s'agit principalement de : * Association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie en bande organisée. * Recel de subornation de témoin.

Selon les informations rapportées par Libération et Le Parisien, le PNF soutient que "toute l'opération" visant à influencer Ziad Takieddine émanait de Nicolas Sarkozy. Le rapport choc du PNF, évoqué par Mediapart, détaille les mécanismes présumés de cette manœuvre. L'idée était simple : obtenir une rétractation pour faire s'effondrer l'accusation principale de financement illégal, permettant ainsi à l'ancien président de se laver de toute accusation dans ce dossier spécifique.

Le nom de Carla Bruni-Sarkozy apparaît au cœur de cette machinerie. Le PNF soupçonne qu'elle a joué un rôle actif, notamment via des échanges avec Ziad Takieddine et son entourage, pour encourager ce changement de version. Les juges d'instruction, qui ont longtemps travaillé sur ce dossier, penchent désormais vers une vision d'une "cellule de crise" familiale mise en place pour influencer le cours de la justice.

La stratégie de la défense face aux accusations

La réaction de l'entourage de Nicolas Sarkozy ne s'est pas fait attendre. Dès la publication des premières informations, la défense a dénoncé une "politisation" de la justice. Me Patrice Spinosi, avocat de l'ancien président, a déclaré à l'AFP que cette demande de renvoi était "injustifiée" et dénuée de "base légale".

L'argumentaire de la défense repose sur plusieurs piliers : 1. La rétractation d'un témoin jugé "non crédible" : Si Ziad Takieddine a pu mentir en 2020 (en affirmant le financement), pourquoi ne pourrait-il pas dire la vérité en 2020 (en le niant) ? La défense tente de disqualifier la parole du témoin principal. 2. L'absence de preuves matérielles : Malgré des années d'enquête, les preuves directes des transferts d'argent (liasses de billets) n'ont jamais été retrouvées. 3. Le contexte judiciaire : L'information relayée par RTL souligne que la défense considère la procédure comme une chasse à l'homme, où l'objectif serait de trouver coupable Nicolas Sarkozy à tout prix, quitte à s'appuyer sur les contradictions d'un témoin notoirement instable.

Nicolas Sarkozy à la cour d'appel

Contexte : Sarkozy, le président aux multiples procès

Il est impossible d'analyser l'affaire Takieddine sans la replacer dans le contexte judiciaire plus large de Nicolas Sarkozy. Ce n'est pas la première fois que l'ancien chef de l'État comparaît, et les observateurs notent une forme de récurrence dans les affaires qui le touchent.

Depuis son départ de l'Élysée, Sarkozy a été condamné pour "corruption" dans l'affaire des écoutes de l'Élysée (Bordeaux) et pour "financement illégal de la campagne électorale" via les comptes occultes de Liliane Bettencourt (affaire Bettencourt). Il a également été mis en examen dans l'affaire Bygmalion.

L'affaire du financement libyen reste cependant la plus emblématique par son ampleur et la nature des allégations (financement par une puissance étrangère). La demande de renvoi du PNF acte la volonté de la justice de ne pas laisser cette enquête s'enliser. Comme le rappelle Libération dans son éditorial, "Si on écoutait Sarkozy, Sarkozy devrait bientôt être puni pour l'ensemble de son œuvre", faisant écho à la célèbre phrase de l'intéressé, mais cette fois-ci, le tribunal semble prêt à trancher.

Les implications immédiates d'un procès potentiel

Si le juge d'instruction suit les réquisitions du PNF, ce serait la deuxième fois que Nicolas Sarkozy est renvoyé devant le tribunal correctionnel pour des faits de corruption (via l'affaire des écoutes) et la première fois pour des faits de subornation liés à une présidence.

L'impact social et politique serait considérable : * Pour la droite : La perspective d'un nouveau procès pour l'ancien chef de file du parti Les Républicains maintient une ombre sur le paysage politique. Bien qu'il ait quitté la vie active politique, son influence reste réelle, et ces affaires pourraient complexifier les positions des actuels dirigeants. * Pour l'institution judiciaire : Un tel procès serait un test majeur pour le Parquet National Financier, dont la légitimité a parfois été questionnée par la défense. * Pour le couple Sarkozy : Au-delà de la peine de prison ferme requise (probablement plusieurs années), c'est l'image publique qui est en jeu. Comme l'a rappelé Mediapart, l'implication de Carla Bruni-Sarkozy ajoute une dimension médiatique et sociale inédite. L'ancienne première dame, habit

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