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Rétractation de Ziad Takieddine : le PNF requiert un procès contre Nicolas Sarkozy, Carla Bruni et Mimi Marchand
L'affaire des financements libyens, longtemps considérée comme une énigme juridique complexe, vient de franchir une étape décisive et spectaculaire. La demande de renvoi devant la cour d'assises, formulée par le Parquet national financier (PNF) le 16 décembre 2025, place les plus hautes sphères de l'État français sous le projecteur judiciaire. Au cœur de cette tempête médiatique et judiciaire : la rétractation de Ziad Takieddine, figure centrale de ce dossier, qui a fini par confirmer les allégations de financement illégal de la campagne de 2007 par la Libye.
Cet événement ne concerne pas seulement l'ancien président Nicolas Sarkozy. Il implique également son épouse, Carla Bruni-Sarkozy, et une personnalité médiatique influente, Mimi Marchand. Voici une analyse détaillée de cette affaire qui bouleverse la politique française.
Le cœur de l'affaire : la confirmation d'un récit longtemps controversé
Pour comprendre la portée de la rétractation de Ziad Takieddine, il faut remonter aux origines de l'enquête. Pendant des années, l'ancien chef des services spéciaux libyens, Moussa Koussa, a affirmé que la Libye avait versé des sommes colossales au régime de Nicolas Sarkozy pour financer sa campagne présidentielle de 2007. Ces accusations, initialement rejetées avec force par l'Élysée, semblaient s'enliser dans un déni systématique.
Ziad Takieddine, homme d'affaires franco-libanais proche du clan Kadhafi et de l'entourage de Nicolas Sarkozy, a longtemps été au centre de ces soupçons. D'abord discret, il a d'abord confirmé l'existence de ces financements avant de se rétracter brutalement en 2020, jetant le doute sur l'ensemble de la procédure. Cette rétractation avait permis aux avocats de la défense de parler d'une "machination". Cependant, la justice a fini par percer le mystère.
Le retour de Ziad Takieddine au centre du dispositif
La rétractation de Ziad Takieddine n'était probablement pas le dernier mot. Selon les informations relayées par Le Monde, le Parquet national financier (PNF) a requis le renvoi de Nicolas Sarkozy, Carla Bruni-Sarkozy et Mimi Marchand devant la cour d'assises. Cette décision judiciaire repose sur des investigations approfondies qui ont permis de corroborer les accusations initiales, malgré les dénégations successives.
Le 16 décembre 2025, le PNF a officialisé sa position : il estime qu'il existe des charges suffisantes pour juger l'ancien président et son entourage pour "recel de fonds publics", "association de malfaiteurs" et "financement illégal de campagne électorale". Cette demande marque la fin d'une longue période d'incertitude et ouvre la voie à un procès historique.
Les acteurs clés : Qui sont les personnalités impliquées ?
L'ampleur de cette affaire réside dans le profil des accusés. Il ne s'agit pas de petits fonctionnaires, mais de figures emblématiques du pouvoir et des médias en France.
Nicolas Sarkozy : l'ancien président face à ses démons judiciaires
Nicolas Sarkozy n'est pas inconnu du juge. Déjà condamné en appel dans l'affaire des "écoutes de l'Élysée", il fait face ici à une accusation bien plus grave : avoir corrompu un État étranger pour accéder au pouvoir. La demande de renvoi aux assises signifie que la justice considère que les faits sont suffisamment graves pour être jugés par un jury populaire, une première pour un ancien président de la République française.
Carla Bruni-Sarkozy : de la First Lady à la prévenue
Le nom de Carla Bruni-Sarkozy figure également sur la liste des renvois. Si elle était mise en examen depuis septembre 2023, sa présence au cœur du dispositif judiciaire interroge sur son rôle présumé dans l'organisation des rencontres avec les autorités libyennes. L'accusation suggère une implication active dans le circuit de financement, bien que son avocat ait toujours nié toute participation aux échanges financiers.
Mimi Marchand : la "papesse des paparazzis" au cœur du système
La figure la plus insolite de ce dossier est sans conteste Mimi Marchand. Cette photographe célèbre, surnommée la "papesse des paparazzis", a développé des liens très étroits avec le couple Sarkozy. Selon les enquêteurs, elle aurait joué un rôle d'intermédiaire et d'organisatrice.
Comme le souligne RTL dans son portrait, Mimi Marchand est une personnalité à la fois fascinante et redoutée, capable de "former des espions" et de manipuler l'information. Son rôle dans l'affaire Takieddine la place au centre d'un réseau où journalisme, politique et services secrets se croisent de manière opaque. Sa mise en cause démontre l'étendue du réseau d'influence que Nicolas Sarkozy aurait mobilisé.
Un contexte historique lourd de conséquences
Cette affaire ne peut être comprise sans évoquer la relation tumultueuse entre la France et la Libye de Mouammar Kadhafi. La rétractation de Ziad Takieddine s'inscrit dans une séquence historique précise : le rapprochement opéré par Nicolas Sarkozy avec le régime libyen, culminant avec l'invitation de Kadhafi à Paris en 2007, juste avant l'élection.
À l'époque, la Libye cherchait une réhabilitation sur la scène internationale après des années d'isolement. En échange de contrats économiques et d'une normalisation diplomatique, Tripoli aurait, selon les accusations, "offert" des millions d'euros au candidat Sarkozy. Ce qu'on appelait à l'époque la "realpolitik" se transforme aujourd'hui en une affaire de corruption politique majeure.
Le rôle de la cellule libyenne
Les enquêtes ont mis en lumière l'activité de la "cellule libyenne" de l'Élysée, une structure dédiée à la gestion des relations avec la Libye. Les juges soupçonnent que cette cellule aurait servi à dissimuler les flux financiers. Le témoignage de Ziad Takieddine, une fois débarrassé des pressions supposées qui l'ont poussé à se rétracter, a permis de lever le voile sur ces mécanismes opaques.
Les impacts immédiats de la demande de renvoi
La demande de renvoi devant la cour d'assises a des répercussions immédiates, tant sur le plan politique que judiciaire.
Sur le plan politique, c'est l'image de la France qui est écornée. L'idée qu'un ancien président puisse être jugé pour avoir acheté son élection avec l'argent d'une dictature ébranle la confiance des citoyens. Pour le parti Les Républicains et les soutiens de Nicolas Sarkozy, c'est un coup dur alors que la droite cherche à se reconstruire.
Sur le plan judiciaire, cela valide le travail du PNF et du juge Rogier, qui ont dû faire face à des blocages politiques et des changements de version constants. La rétractation de Ziad Takieddine avait été un obstacle majeur, mais la persévérance des enquêteurs a permis de réunir d'autres preuves (comptes bancaires, témoignages concordants, relevés d'écoutes) pour contourner les doutes créés par ce