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Barrages Agriculteurs 2025 : La Colère Rurale Face à la Dermatose Nodulaire Paralyse la France
En cette fin d'année 2025, la France rurale est en état de siège. Depuis plusieurs jours, des agriculteurs en colère ont transformé les autoroutes en champs de bataille symboliques. Le motif de cette révolte ? La gestion chaotique de l'épizootie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC), une maladie dévastatrice qui frappe le bétail.
Ce mouvement de protestation sans précédent, qui touche plus de 24 départements, marque un tournant dans les relations entre le monde agricole et le gouvernement. Au-delà des blocages routiers, c'est toute une filière qui tremble face à l'inaction perçue des autorités.
Le cœur de la crise : une maladie, des dégâts collatéraux
La dermatose nodulaire contagieuse (DNC) est une maladie virale affectant principalement les bovins, caractérisée par l'apparition de nodules sur la peau. Si elle n'est généralement pas mortelle, elle entraîne des pertes économiques colossales : baisse de la production laitière, amaigrissement des animaux, et interdiction de vente des carcasses. Mais le pire reste à venir pour les éleveurs : l'abattage systématique des troupeaux contaminés.
C'est cette politique d'abattage, jugée "disproportionnée" et "injustifiée" par les syndicats agricoles, qui a fait déborder le vase. Les éleveurs estiment que l'État, par la voix de la Ministre de l'Agriculture, leur a promis des mesures de soutien financier et de vaccination qui ne sont jamais arrivées.
Comme le rapporte BFM, un agriculteur de Haute-Garonne, directement touché par la mesure, a exprimé sa frustration : "On était dans l'attente de résultats qu'on n'a pas eus". Ce sentiment de trahison est le véritable carburant de la mobilisation actuelle.
Chronologie d'une colère qui monte
La mobilisation n'est pas improvisée. Elle s'est construite au rythme des annonces décevantes et de l'aggravation de la situation sanitaire.
- Début décembre : Les premiers cas de DNC signalés dans le Sud-Ouest entraînent les premières mesures de confinement.
- 13 décembre 2025 : Les premiers barrages apparaissent. Les agriculteurs de la Haute-Garonne et des Landes décident de bloquer l'A64 et l'A63, axes stratégiques de transit.
- 15 décembre : La situation tend. Sur l'A63, près de Canéjan en Gironde, deux automobilistes décident de braver l'interdiction de circulation. En percutant des tas de sange placés sur la chaussée, ils finissent hospitalisés, rappelant la dangerosité de ces blocages improvisés.
- 16 décembre : Le mouvement s'étend comme une traînée de poudre. Le Monde confirme que la situation reste bloquée sur de nombreux points névralgiques du territoire. Les agriculteurs annoncent vouloir durcir le mouvement, menaçant même de bloquer le trafic ferroviaire.
Une colère supportée par la population
Contrairement à d'autres mouvements sociaux, les "gilets jaunes" agricoles bénéficient ici d'un soutien populaire massif. Sur les ronds-points et les aires d'autoroute, les automobilistes ne klaxonnent pas pour protester, mais pour soutenir.
À Losse, dans les Landes, autour du barrage de Lapeyrade, la solidarité s'organise. Les habitants apportent de la nourriture, des boissons chaudes et du soutien moral aux éleveurs qui tiennent le blocage jour et nuit. Cette alliance inattendue entre urbains et ruraux s'explique par une compréhension partagée de la détresse des agriculteurs face à une maladie qui menace l'élevage français.
Le symbole fort du foin brûlé
Au-delà des mots, les agriculteurs utilisent des symboles forts pour marquer les esprits. Sur l'A64, en Haute-Garonne, des agriculteurs ont brûlé une impressionnante quantité de foin : trente tonnes, à la fois pour se chauffer et pour signifier le gaspillage absolu que représente l'abattage de bétail sain en période de crise alimentaire.
C'est une démonstration de force et de désespoir. "On va bloquer le trafic des trains", préviennent-ils, annonçant une escalade si le gouvernement ne réagit pas. La détermination est telle que les manifestants se préparent à passer Noël sur le bitume : "On se prépare pour passer Noël", confient-ils aux journalistes de 20 Minutes.
Contexte : La gestion de l'épizootie au cœur des critiques
L'épisode de la dermatose nodulaire de 2025 s'inscrit dans une histoire récente où la gestion sanitaire des crises animales fait débat. La méthode de l'abattage préventif à grande échelle, bien qu'efficace pour stopper la propagation virale d'un point de vue purement épidémiologique, est vécue comme une violence par les éleveurs qui ont construit leur cheptel sur des décennies.
La colère est d'autant plus vive qu'elle s'ajoute à un contexte de crise économique structurelle (coût de l'énergie, des intrants) qui fragilise déjà les exploitations. Les syndicats comme la Coordination Rurale, très actifs dans le Lot-et-Garonne où des dégradations ont eu lieu (déversement de lisier devant des bâtiments administratifs à Agen), réclament une reconnaissance de leur statut et une véritable politique de prévention.
Les conséquences immédiates du blocus
Les répercussions de ces barrages sont aujourd'hui considérables :
- Économiques : Le blocage de l'A63, de l'A64, de l'A89 et de l'A9 paralyse le transport de marchandises sur des axes majeurs reliant l'Espagne au Nord de la France. Le secteur du transport routier, déjà en difficulté, subit de plein fouet ces fermetures.
- Sociales : Le climat est électrique. La défiance envers la Ministre de l'Agriculture est palpable. Les images de ces barrages, où le foin brûle et où les tracteurs remplacent les voitures, font le tour du pays.
- Sécuritaires : L'accident sur l'A63 a montré les risques d'une situation qui s'envenime. La circulation sur des tronçons "sauvagement" bloqués par des amas de terre ou de sable représente un danger réel pour les usagers imprudents.
Quelle issue à la crise ?
À quelques jours des fêtes de fin d'année, la situation semble dans une impasse. Le gouvernement fait face à un dilemme difficile : comment négocier avec des hommes et des femmes qui ont le sentiment que leur survie est en jeu, tout en garantissant la liberté de circulation et la sécurité sanitaire ?
Le front agricole, lui, semble uni et prêt à tenir. La menace de bloquer les trains pourrait paralyser une partie du réseau SNCF, ce qui mettrait une pression considérable sur l'exécutif.
L'avenir de la filière viande bovine dépendra de la réponse ap
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