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COP30 Brésil : L'Urgence Climatique Face aux "Prophètes du Désordre"

À Belém, au Brésil, la 30ème Conférence des Parties sur le climat s'ouvre sous une tension palpable. Alors que le bilan de l'Accord de Paris de 2015 est jugé insuffisant, les chefs d'État et les militants appellent à un réveil immédiat contre les énergies fossiles.

Le grand rendez-vous climatique de l'année est lancé. Depuis ce début novembre 2025, la ville de Belém, au cœur de l'Amazonie brésilienne, accueille la COP30, une sommet crucial pour l'avenir de la planète. Au-delà des protocoles diplomatiques habituels, cette édition marque un tournant dans le discours écologique mondial. Face à l'accélération du réchauffement climatique, l'heure n'est plus aux simples promesses, mais bien à l'action collective, comme le rappelait récemment le président français Emmanuel Macron lors de sa visite préparatoire à Salvador de Bahia.

Qui est qui ? De la COP21 à la COP30 : Le Guide

Pour le grand public, le terme "COP" peut parfois prêter à confusion. Entre la COP21 qui a vu le jour à Paris, la COP sur la biodiversité et la COP30 actuelle, il est essentiel de clarifier les enjeux. Comme le souligne très justement Ouest-France, ces acronymes désignent tous des "Conférences des Parties", mais elles répondent à des traités internationaux distincts.

• La COP climat (CCNUCC) : C'est celle qui nous occupe aujourd'hui à Belém. Elle réunit presque tous les pays de la planète sous l'égide de l'ONU pour négocier la réduction des gaz à effet de serre. C'est ici qu'est né l'Accord de Paris en 2015.
• La COP biodiversité (CDB) : Elle vise à préserver la diversité biologique de la Terre (animaux, plantes, écosystèmes).

Si les deux sont liées – une planète plus chaude signifie une biodiversité menacée – les négociations et les objectifs traités dans chaque forum diffèrent. La COP30 se concentre donc spécifiquement sur le climat, avec une pression immense pour "verrouiller" l'usage des énergies fossiles.

Le Front contre les Énergies Fossiles se Réveille

L'ambiance à Belém est électrique. Selon les comptes-rendus de France 24, un "front contre les énergies fossiles se réveille" durant cette COP30. C'est une prise de conscience tardive, mais réelle. Pendant des années, les négociations ont souvent été freinées par des puissances énergétiques traditionnelles. Aujourd'hui, la dynamique semble changer.

Le constat est sans appel : le réchauffement climatique s'accélère et les promesses actuelles des États mèneraient encore à une augmentation catastrophique des températures. L'enjeu principal de cette COP est de définir un nouvel objectif chiffré pour 2035, beaucoup plus ambitieux que les engagements précédents.

La riposte des États face au "désordre"

Face à ce défi, les États tentent de s'unir. Comme le rapporte Le Monde, un sommet des chefs d'État s'est tenu juste avant l'ouverture officielle des négociations techniques. Le discours dominant fut celui de la résilience collective face aux "prophètes du désordre". Cette expression, utilisée par plusieurs dirigeants, vise probablement les lobbies climatosceptiques ou les nations qui retardent la transition verte.

Le président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, a martelé l'urgence : "Il y a urgence à agir". Son pays, gardien de l'immense forêt amazonienne, joue un rôle géostratégique majeur. La forêt est le "poumon" de la planète, et sa déforestation directe est un sujet de préoccupation majeur lors de ces négociations.

Un Contexte Historique : De l'Accord de Paris à l'Inquiétude Actuelle

Pour comprendre l'importance de la COP30, il faut regarder en arrière. L'Accord de Paris, signé en 2015 sous la présidence de Laurent Fabius, alors ministre des Affaires étrangères, a été une victoire diplomatique historique. Comme le rappelait récemment l'ancien Premier ministre dans une interview, ces COP sont "sans doute contestables mais difficilement remplaçables". Elles restent le seul forum multilatéral capable de rassembler la quasi-totalité de la planète.

Cependant, dix ans après Paris, le bilan est mitigé. Les émissions globales n'ont pas suffisamment baissé. C'est pourquoi la COP30 est perçue comme la COP de la "mise en œuvre". Il ne s'agit plus seulement de signer des traités, mais de vérifier que les promesses sont tenues sur le terrain.

La prise de conscience sur la biodiversité

Un angle souvent sous-estimé dans les négociations climatiques est le lien direct avec la faune et la flore. Le président de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) n'a pas hésité à "tancer" les négociateurs lors d'une intervention pré-COP : "On ne se préoccupe pas suffisamment de la biodiversité". Selon lui, protéger le climat sans protéger les écosystèmes qui le régulent est une erreur. C'est un signal fort qui montre que la société civile exige une approche systémique, où climat et biodiversité ne sont plus des sujets séparés.

Quels Sont les Effets Immédiats de cette COP ?

Dès les premiers jours, les effets de la COP30 se font sentir bien au-delà des salles de conférence :

1. Pression sur les marchés financiers : L'annonce d'un front uni contre les fossiles envoie un signal aux investisseurs. Les banques et fonds de pension sont sous pression pour accélérer leur désinvestissement du charbon, du pétrole et du gaz.
2. Diplomatie de terrain : Comme l'a illustré le déplacement d'Emmanuel Macron à Salvador de Bahia avant de rejoindre Belém, la diplomatie climatique se joue aussi dans la proximité avec les populations locales. Les chefs d'État multiplient les gestes symboliques pour montrer leur engagement, conscient que la légitimité politique dépend désormais de l'action climatique.
3. Débat sociétal : La question de la "justice climatique" est au cœur des discussions. Les pays du Sud, victimes historiques des dérèglements climatiques causés par le Nord, exigent des financements concrets pour l'adaptation et la réparation des préjudices.

L'Urgence d'Agir : Le Discours de Lula

L'un des moments forts de cette première semaine a été l'intervention du président Lula. En hébergé de cette COP30 au Brésil, il a placé la barre très haut. Pour lui, le retour de l'Amazonie sur le devant de la scène internationale n'est pas négociable. Le message est clair : le Brésil est de retour dans le jeu climatique, mais il attend des engagements financiers de la part des pays riches pour compenser la protection de ses forêts.

C'est tout l'enjeu de la "dette écologique". Les nations industrialisées doivent-elles payer pour que les pays comme le Brésil ou le Congo préservent leurs ressources naturelles ? La réponse à cette question définira le succès ou l'é