torre dei conti

Rome secouée par la chute de la Torre dei Conti : un symbole historique en danger

Le cœur historique de Rome a été secoué par un événement dramatique, qui a résonné bien au-delà des frontières italiennes. Le lundi 3 novembre 2025, un mur de la Torre dei Conti, l’une des tours médiévales les plus emblématiques de la capitale, s’est effondré lors de travaux de restauration, piégeant plusieurs ouvriers sous les décombres. L’incident, qui s’est produit dans le quartier des Fori Imperiali, a suscité une vive inquiétude parmi les Romains et les spécialistes du patrimoine. Selon les premières informations des médias nationaux, dont la Repubblica, ANSA et RaiNews, au moins un ouvrier est encore enseveli, tandis que trois autres ont été secourus, dont un dans un état critique.

Cet événement n’est pas qu’un simple accident de chantier : il touche à un symbole vivant de l’histoire romaine, une pierre angulaire de la mémoire urbaine. La Torre dei Conti, qui domine le Largo Corrado Ricci, entre la Via dei Fori Imperiali et la Via Cavour, incarne la tension entre passé et modernité, entre conservation et transformation. Son effondrement, en plein cœur de la ville, interpelle sur la manière dont nous protégeons notre héritage.

Ce qui s’est passé : les faits vérifiés

Les premières alertes ont été lancées peu avant midi, lorsque des habitants et passants ont entendu un bruit sourd, suivi de la fumée de poussière qui s’est élevée du Largo Corrado Ricci. Une partie du mur sud de la tour, en cours de rénovation, s’est effondrée brutalement, entraînant des blocs de pierre et des échafaudages dans sa chute. Selon les témoignages recueillis par la Repubblica, les ouvriers étaient en pleine phase de consolidation du bâtiment, dans le cadre d’un projet de restauration financé par le PNRR (Plan national de relance et de résilience).

Les sapeurs-pompiers de Rome, alertés immédiatement, sont intervenus avec des équipes de recherche et de sauvetage spécialisées, notamment des chiens renifleurs et des caméras thermiques. « Nous avons détecté des signes de vie sous les décombres », a déclaré un porte-parole des pompiers à RaiNews. « Le sauvetage est extrêmement délicat en raison du risque d’un second effondrement. »

Selon ANSA, quatre ouvriers ont été impliqués dans l’incident : - Trois ont été extraits des décombres, dont un en état critique. - Un quatrième est toujours localisé sous les gravats, mais vivant, selon les derniers rapports. Des échanges ont été établis via un tuyau de communication.

Les secours ont dû faire face à une complication majeure : un second effondrement partiel s’est produit lors de l’intervention, compliquant davantage les opérations. « C’est un environnement instable, avec des structures anciennes fragilisées par les travaux », a expliqué un responsable du corps des sapeurs-pompiers.

À ce stade, aucune victime n’a été officiellement déclarée, mais les autorités restent prudentes. Le ministère de la Culture a annoncé l’ouverture d’une enquête administrative, tandis que la direction du chantier est placée sous surveillance judiciaire.

Chronologie des événements (3 novembre 2025)

• 11h45 : Effondrement partiel du mur sud de la Torre dei Conti. Des appels au 112 signalent des personnes ensevelies.
• 11h50 : Premières unités de pompiers et de la Croce Rossa sur place.
• 12h10 : Confirmation de la localisation de quatre ouvriers sous les décombres. Démarrage des opérations de sauvetage.
• 12h30 : Premiers ouvriers extraits, transportés en ambulance vers l’hôpital Sant’Eugenio.
• 13h15 : Second effondrement localisé dans l’angle sud-est, obligeant à modifier la stratégie de sauvetage.
• 14h00 : Communication avec l’ouvrier encore enseveli établie. Il est conscient et stable, selon les secours.
• 15h30 : Le ministère de la Culture annonce une commission d’urgence pour évaluer l’état de la structure.
• 16h45 : Le maire de Rome, Gualtiero Zanon, rend visite sur les lieux. « Nous devons comprendre pourquoi cela s’est produit et protéger notre patrimoine », déclare-t-il.

La Torre dei Conti : un monument millénaire au cœur de Rome

Pour comprendre l’ampleur de cet effondrement, il faut plonger dans l’histoire de cette tour, qui incarne la complexité de la ville de Rome. Construite vers 1200, la Torre dei Conti est l’une des tours médiévales les mieux conservées de la capitale. Elle a été édifiée par la famille noble des Conti, qui dominait alors le quartier, pour servir de forteresse, de résidence et de symbole de pouvoir.

Située à l’intersection des Fori Imperiali, elle a traversé les siècles, traversant les époques : - XIIIe siècle : Construction par la famille Conti. - XIXe siècle : Isolation de la tour avec l’ouverture de la Via Cavour, qui a détruit les bâtiments environnants. - 1937 : Donation de la tour par Benito Mussolini aux Arditi, les unités d’élite de la milice fasciste, qui en ont fait un lieu de culte national. - 1943 : Fin de l’occupation par les Arditi après la chute du fascisme. - XXIe siècle : Propriété de l’État, classée comme monument national, et soumise à plusieurs campagnes de restauration.

La tour mesure environ 45 mètres de haut, avec des murs en pierre de tuf et des arcs en plein cintre. Elle a survécu à des siècles de séismes, de conflits et de transformations urbaines. Mais son isolement, décidé par le plan urbanistique de la Rome fasciste, a joué un rôle paradoxal : en la protégeant des constructions modernes, il l’a aussi rendue plus vulnérable aux effets du temps et des interventions mal maîtrisées.

Comme le souligne Elle Decor, la Torre dei Conti