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Les missiles Tomahawk et la guerre en Ukraine : les hésitations de Donald Trump face à la menace russe
La guerre en Ukraine continue de rebattre les cartes géopolitiques, et un dossier clé alimente les débats à Washington : l’éventuelle livraison de missiles balistiques à longue portée Tomahawk à l’armée ukrainienne. Alors que le Pentagone a levé l’interdiction technique, le président élu Donald Trump reste réticent, face aux menaces de Vladimir Poutine. Ce dilemme stratégique illustre la tension entre soutien à l’Ukraine et prévention d’un conflit avec la Russie.
Ce qui se passe : Trump bloque les Tomahawk, malgré le feu vert du Pentagone
En octobre 2024, le Pentagone a officiellement autorisé la livraison de missiles Tomahawk à l’Ukraine, selon CNN. Cette décision technique, longtemps freinée par des considérations stratégiques, ouvre la voie à des frappes profondément en territoire russe. Les Tomahawk, capables de parcourir 2 500 km, permettraient à l’Ukraine de cibler des bases militaires, des infrastructures logistiques et des sites industriels derrière le front.
Pourtant, Donald Trump a rapidement tempéré ces espoirs. Le 31 octobre, il a déclaré à la presse :
« Pour l’instant, on ne va pas leur vendre les Tomahawk. Poutine a dit clairement qu’il considérerait cela comme un casus belli » (cité par The Independent).
Le lendemain, The Guardian rapportait que l’administration Trump « n’était pas vraiment en train d’envisager » cette livraison. Un virage spectaculaire, qui inquiète Kiev et ses alliés européens.
Chronologie des révélations : un bras de fer entre Washington, Kiev et Moscou
31 octobre 2024
- CNN révèle que le Pentagone a levé l’interdiction sur les Tomahawk pour l’Ukraine.
- Le général Mark Milley, chef des armées, justifie : « Techniquement, il n’y a plus d’obstacles ».
1er novembre 2024
- Trump affirme dans une interview : « Je ne vais pas jouer avec le feu. Si les Russes voient les Tomahawk comme une attaque directe, ils pourraient répondre avec leurs armes nucléaires » (The Independent).
- Moscou réaffirme sa posture : le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, déclare que toute livraison serait « une étape vers un conflit direct avec la Russie ».
3 novembre 2024
- The Guardian cite des sources anonymes de l’administration Trump : « Il n’y a pas de plan actif. C’est une option qui reste sur la table, mais pas prioritaire ».
4 novembre 2024
- L’Ukraine réagit avec frustration. Un haut responsable militaire, qui souhaite garder l’anonymat, confie à un média local : « Sans ces missiles, nous ne pouvons pas contrer les frappes russes sur nos villes ».
Pourquoi les Tomahawk sont-ils si cruciaux ?
Un outil stratégique inégalé
Les missiles Tomahawk, développés depuis les années 1980, sont des armes de précision capables de frapper des cibles à des centaines de kilomètres. Leur avantage ?
- Trajectoire imprévisible (vol en terrain bas pour éviter les radars).
- Charge utile variable (explosifs, sous-munitions, ou armes chimiques, bien que ces dernières soient interdites).
- Déploiement flexible (lancés depuis sous-marins, bâtiments ou avions).
Pour l’Ukraine, leur acquisition serait un tournant. Actuellement, ses frappes à longue portée reposent sur :
- Des drones Shahed (copies iraniennes) avec une portée de 2 000 km.
- Des missiles Storm Shadow britanniques (250 km).
- Des missiles ATACMS américains (300 km).
Les Tomahawk doubleraient presque cette portée, permettant d’atteindre des villes comme Moscou, Saint-Pétersbourg ou Rostov, où sont situées des bases militaires clés.
Un symbole politique
Livrer les Tomahawk, c’est aller plus loin qu’un soutien militaire : c’est une reconnaissance de la souveraineté ukrainienne sur son projet de contre-offensive. Cela signifierait que Washington accepte que Kiev frappe en territoire russe, une redoutable escalade.
Le contexte : pourquoi Trump hésite-t-il ?
La mémoire de 2018
En avril 2018, Trump avait lancé des Tomahawk contre des sites chimiques syriens, après l’attaque de Douma. Mais cette fois, la menace nucléaire russe est bien plus sérieuse. Poutine a plusieurs fois averti que toute intervention directe dans la guerre en Ukraine pourrait déclencher l’usage d’armes nucléaires tactiques.
La pression des électeurs américains
Trump a campagné sur la promesse de « mettre fin aux guerres inutiles ». Dans un sondage Pew Research de septembre 2024, 58 % des Américains souhaitent une désescalade en Ukraine. Livrer des Tomahawk serait perçu comme une escalade, contre la volonté du « peuple ».
Les divisions au sein de l’OTAN
L’Allemagne, la France et la Pologne sont favorables à une livraison limitée, mais les pays baltes (Estonie, Lettonie) y voient un risque inacceptable. Trump, qui a longtemps critiqué l’OTAN, ne veut pas diviser davantage l’alliance.
Impact immédiat : une Ukraine dans l’attente, une Russie en alerte
Pour l’Ukraine
- Déception stratégique : sans Tomahawk, Kiev doit réévaluer ses plans d’hiver.
- Pression économique : les frappes russes sur les centrales électriques (ex : Bakhmout) continuent, mais sans réponse proportionnée.
- Alliés européens divisés : la Pologne propose de financer des missiles européens (ex : Scalp EG), mais la production est limitée.
Pour la Russie
- Propagande gagnante : Moscou utilise l’