épidémie de grippe

Grippe et infections respiratoires : ce qu'il faut savoir sur le retour de la saison épidémique en France

L'automne a marqué le coup de départ d'une nouvelle saison épidémique complexe. En cette fin novembre 2025, la France fait face à une recrudescence notable des infections respiratoires, avec un retour en force de la grippe saisonnière qui s'ajoute à la circulation persistante du SARS-CoV-2 et à l'activité intense de la bronchiolite chez les plus jeunes. Ce cocktail viral, souvent qualifié de "co-circulation", place le système de santé sous tension et invite chacun à la vigilance.

Une épidémie de grippe qui s'installe progressivement

Contrairement à une montée en puissance fulgurante, l'épidémie de grippe fait son entrée de manière plus progressive cette année. Selon les dernières informations relayées par 20 Minutes, le virus influenza s'installe doucement mais sûrement dans l'Hexagone. Cette progression méthodique ne doit pas masquer la réalité du terrain : la grippe est bien là, et son impact commence à se faire sentir sur le plan sanitaire.

Cette arrivée tardive mais réelle modifie les stratégies de prévention. Alors que l'automne est traditionnellement le moment clé pour la vaccination antigrippale, le maintien d'une offre de soin accessible et la persistance des gestes barrières restent des piliers indispensables. La situation actuelle rappelle que la vigilance doit être maintenue jusqu'au printemps, la période de circulation du virus étant souvent étalée de fin décembre à début mars, avec des pics variables.

Le contexte respiratoire global : COVID, bronchiolite et grippe en simultané

L'analyse de la situation ne peut se limiter à la seule grippe. Les autorités sanitaires surveillent avec une attention particulière la co-circulation de plusieurs virus respiratoires. C'est tout l'enjeu des bulletins épidémiologiques publiés par Santé publique France.

Selon leur bulletin du 26 novembre 2025, la circulation du SARS-CoV-2 (COVID-19) reste active, bien qu'elle ne soit plus la seule préoccupation. Ce phénomène de "co-circulation" complique le diagnostic clinique : les symptômes de la grippe, du rhume ou de la COVID pouvant se ressembler, il devient difficile pour un médecin de distinguer les pathologies sans test virologique. Cette situation a un impact direct sur la prescription de traitements antiviraux et sur la gestion des flux de patients dans les établissements de santé.

La bronchiolite : une préoccupation majeure chez les nourrissons

Parallèlement à la grippe, un autre virus mobilise les services de pédiatrie : le VRS (Virus Respiratoire Syncytial). La bronchiolite connaît une recrudescence forte, comme le souligne un article de Sud Ouest. La carte épidémique publiée par le média montre que trois régions françaises sont désormais en état d'alerte rouge, avec des indicateurs en nette hausse.

Cette situation place les services d'urgence pédiatriques et les médecins généralistes sous une pression considérable. Les nourrissons de moins de 2 ans sont les plus touchés, et la saturation des services peut entraîner des difficultés pour accéder aux soins non urgents dans les zones les plus touchées.

Pourquoi cette saison est-elle différente ?

Le contexte épidémiel actuel s'inscrit dans une dynamique post-pandémique particulière. Après plusieurs années marquées par le COVID-19, les Français ont vu leurs comportements changer, mais aussi leur immunité vis-à-vis des virus circulants évoluer.

L'immunité collective et le "manque d'entraînement" immunitaire

Une théorie avancée par des infectiologues explique la progression "en dents de scie" de ces virus : pendant les pics de COVID-19, les mesures de distanciation sociale et le port du masque ont drastiquement réduit la circulation des virus classiques comme la grippe ou la bronchiolite. Conséquence : les populations, notamment les jeunes enfants nés récemment, n'ont pas été "exposées" et n'ont pas développé d'immunité naturelle. Leur système immunitaire est donc moins préparé à l'affrontement viral, ce qui peut entraîner des formes plus symptomatiques ou une propagation plus rapide une fois les barrières tombées.

Les facteurs environnementaux

Les conditions météorologiques de l'automne et de l'hiver (humidité, froid, promiscuité dans les lieux chauffés) jouent un rôle classique de catalyseur. C'est une période propice à l'instabilité virale, où les particules virales survivent plus longtemps dans l'air ou sur les surfaces. L'activité épidémique est donc fortement corrélée à ces facteurs environnementaux, même si le facteur humain (comportements, déplacements, vaccination) reste prépondérant.

Les impacts immédiats sur le système de santé et la société

Les conséquences de cette triple épidémie (Grippe, COVID, Bronchiolite) se font sentir au-delà du simple nombre de cas. Elles touchent à l'organisation même de notre système de santé.

La saturation des services d'urgence

C'est le point de friction le plus visible. Les services d'urgence pédiatriques, déjà éprouvés par la bronchiolite, voient affluer des patients atteints de grippe ou de COVID. Cette saturation a des répercussions sur la prise en charge de toutes les pathologies, y compris les urgences vitales. Des délais d'attente plus longs et une fatigue croissante du personnel soignant sont les conséquences directes observées sur le terrain.

L'importance de la stratégie vaccinale

Face à ce contexte, la vaccination reste l'outil de protection le plus efficace. Deux vaccins sont particulièrement mis en avant : 1. Le vaccin contre la grippe : Recommandé pour les populations à risque (personnes âgées, femmes enceintes, personnes atteintes de maladies chroniques) et les professionnels de santé. 2. La mise à jour du vaccin contre la COVID-19 : Les autorités insistent sur l'importance de la dose de rappel ciblant les variants récents pour maintenir une protection adéquate.

L'objectif est double : protéger l'individu contre les formes graves et "tisser" un filet de protection collective pour éviter l'engorgement total des hôpitaux.

Le regard des experts et les recommandations

Les médecins généralistes et les pharmaciens sont en première ligne pour conseiller la population. Au-delà de la vaccination, les recommandations classiques mais essentielles sont rappelées :

• L'hygiène des mains : Se laver fréquemment les mains avec de l'eau et du savon ou un hydrogel.
• Le respect de l'isolement : En cas de symptômes (fièvre, toux, courbatures), il est recommandé de rester à domicile pour ne pas contaminer son entourage, en particulier avant de visiter des personnes vulnérables.
• L'aération des lieux clos : Renouveler l'air des pièces de vie plusieurs fois par jour limite la concentration des virus en suspension.

Il est également intéressant de noter que la grippe reste une maladie virale évolutive. Chaque année, le virus mute, ce qui explique pourquoi l'on peut attraper la grippe plusieurs fois dans sa vie et pourquoi le vaccin est actualisé chaque année pour correspondre aux souches circulantes prévues.

Perspectives et gestion de la saison

Quelles sont les perspectives pour la fin de l'année 2025 et le début de l'année 2026 ?

Une courbe épidémique à surveiller

Tout dépendra de l'int