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Budget 2026 : le rejet historique à l’Assemblée nationale et la spirale de l’incertitude
Le projet de loi de finances (PLF) pour 2026 a subi un revers politique majeur dans la nuit du 21 au 22 novembre 2025. Pour la première fois sous la Ve République, l’Assemblée nationale a voté à la quasi-unanimité le rejet du budget de l’État, mettant le gouvernement face à une situation institutionnelle inédite et fragile.
Une première républicaine et ses conséquences immédiates
L’ambiance était électrique à l’Assemblée nationale lors de l’examen de la partie recettes du budget 2026. Alors que l’opposition de gauche et une partie de la droite sénatoriale s'y opposaient fermement, le gouvernement espérait encore un compromis de dernière minute. Ce fut sans compter sur l’ampleur du mouvement de défiance.
Dans la nuit de vendredi à samedi, la motion de rejet de l’ensemble du projet de loi de finances pour 2026 a été adoptée à une écrasante majorité. Ce vote sans précédent, qualifié de "historique" par les observateurs, a provoqué l’annulation de l’examen de la partie "dépenses". Comme le souligne le quotidien Le Monde, ce texte jugé "hétéroclite" a été balayé par une assemblée qui refuse de cautionner une hausse des impôts jugée abusive par une grande partie des députés.
« C’est une première sous la Ve République. L’Assemblée nationale a rejeté à une écrasante majorité le budget de l’État. » — AFP, 22 novembre 2025
Le vote solitaire
Au milieu de cette marée rebelle, un détail a saisi les observateurs : un seul député, Harold Huwart (groupe Liot), a osé voter en faveur du budget sur les 489 votants. Son geste, isolé, a été perçu comme un symbole de la solitude du gouvernement face à une opposition soudée, allant du groupe Renaissance à la France Insoumise en passant par le Rassemblement National, qui ont tous voté le rejet.
Le quai d'Orsay et la stratégie du "déjà vu"
Face à cette débâcle parlementaire, l’exécutif a tenté de garder son calme. Le ministre de l’Économie et des Finances, Éric Lombard, a insisté sur le fait que le gouvernement "veut croire à un compromis", selon les informations du Portail Orange. L’argumentaire de Bercy repose sur une stratégie du "déjà vu" : le scénario s’était déjà produit en 2024, avec le budget 2025, qui avait également été rejeté en première lecture avant d’être finalement adopté sous le couvert de l’article 49.3.
Le gouvernement compte donc sur le temps et la navette parlementaire pour aplanir les différends. L’objectif est clair : adopter le budget avant la fin de l’année, date limite de prorogation des anciennes dispositions fiscales.
Le Sénat prend le relais
Dès la semaine suivant le vote, la balle est passée au Sénat. Jean-François Husson, rapporteur général du budget, a rappelé le devoir constitutionnel : « Donner un budget à la France est un devoir ». Cette phrase, prononcée dans La Tribune, résume la pression qui pèse désormais sur la chambre haute. Les sénateurs doivent se saisir du texte rapidement, leur séance débutant le jeudi suivant le vote raté à l'Assemblée.
Le Sénat, historiquement plus encline à soutenir l'exécutif, pourrait infléchir certains paramètres, mais la difficulté majeure reste le retour du texte modifié devant une Assemblée nationale toujours aussi hostile.
Contexte : une instabilité budgétaire chronique
Ce rejet n'est pas un accident de parcours, mais le symptôme d'une instabilité politique profonde. Le contexte de la "cohabitation inversée" — où le gouvernement dispose d'une majorité relative mais ne contrôle pas l'hémicycle — rend l'adoption des lois de finances extrêmement difficile.
Les députés ont rejeté le budget car ils l'estiment injuste socialement et économiquement. Les critiques fusent sur les hausses d’impôts prévues (comme la fameuse "taxe carbone" ou la TVA sur certains produits) et sur une vision jugée austéritaire à un moment où la croissance peine à redémarrer. Le texte est perçu comme un "fourre-tout" par ses détracteurs, mélangeant mesures fiscales impopulaires et ajustements budgétaires incertains.
Les dates clés à retenir
Pour le citoyen lambda, cette guerre des chiffres a des répercussions concrètes. Si le calendrier est serré, il reste des étapes cruciales : 1. Examen au Sénat : Dès la semaine suivant le rejet. 2. Retour à l'Assemblée : La navette continue. Le gouvernement peut tenter de négoser des amendements pour faire basculer quelques voix. 3. Basculement en Commission Mixte Paritaire (CMP) : Si les deux chambres ne s'accordent pas, une CMP sera formée pour tenter de trouver un texte commun. 4. Dernier recours : L'adoption par le vote solitaire de l'Assemblée sous 49.3, ou une crise politique ouverte si aucun accord n'est trouvé avant le 31 décembre.
Impacts immédiats : l'économie sous tension
Le rejet du budget 2026 crée une incertitude juridique et financière. Les entreprises et les contribuables attendent de savoir quelles mesures fiscales seront finalement appliquées.
L'incertitude fiscale
Si aucune nouvelle loi n'est votée au 1er janvier 2026, c'est le régime de droit commun qui s'applique, c'est-à-dire le maintien des dispositions de 2025. Or, le gouvernement comptait sur les recettes du budget 2026 pour financer ses nouvelles orientations politiques et réduire le déficit public. Sans ce budget, la trajectoire des finances publiques devient floue.
La crédibilité de la France
Comme le rappellent les analystes, un blocage prolongé nuit à l'image de la France auprès des marchés financiers. Le risque d'une dégradation de la note souveraine par les agences de notation n'est jamais très loin si la gestion des finances publiques semble ingérable. Le refus quasi unanime de l'Assemblée envoie un signal de chaos à l'international, alors que la France doit respecter les critères européens de déficit.
Perspectives : vers une nouvelle crise institutionnelle ?
L'avenir du budget 2026 s'annonce sous le signe de la négociation de la dernière chance. Le gouvernement a-t-il encore les cartes en main pour faire adopter ce budget ?
Le scénario du 49.3
La menace de l'article 49.3 de la Constitution plane toujours. Bien que politiquement coûteuse après le rejet massif, elle reste l'ultime recours pour valider le budget sans vote. Le gouvernement hésitera longuement avant de l'utiliser, sachant qu'une motion de censure suivrait inévitablement.
La piste du compromis
La seule voie royale reste le compromis. Cependant, l'ampleur du "non" lors du vote rend la tâche colossale. Il faudra des concessions majeures sur les recettes pour espérer faire revenir une partie des députés réfr
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