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Laurent Wauquiez et la "Primaire XXL" : Une Stratégie Audacieuse qui Déchire Les Républicains
L'ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes est de retour au cœur de l'actualité politique française, mais pas pour les bonnes raisons. En proposant une primaire ouverte à la droite et à l'extrême droite, Laurent Wauquiez a-t-il franchi une ligne rouge au sein des Républicains (LR) ? Analyse d'une manœuvre risquée qui pourrait bien sceller l'avenir du parti.
Le retour de flamme d'une proposition "XXL"
La rentrée politique de novembre 2025 ne se passe pas comme prévu pour les cadors des Républicains. Alors que le parti tente de se reconstruire dans l'opposition, Laurent Wauquiez a décidé de jouer les trouble-fêtes en lançant une idée qui fait grincer des dents : l'organisation d'une "primaire XXL" pour désigner le candidat de la droite à l'élection présidentielle de 2027.
L'idée, présentée comme un geste d'ouverture démocratique, consisterait à organiser une primaire non pas au sein du seul parti LR, mais en invitant les électeurs de la droite classique, des centristes et, point le plus controversé, des sympathisants de l'extrême droite. L'objectif affiché est de rassembler au-delà des clivages habituels pour construire une alternative crédible face au bloc central et au Rassemblement National.
Cependant, cette stratégie a immédiatement seme la pagaille au sein du groupe LR. Comme le rapporte BFM TV, cette proposition a créé un véritable séisme, divisant le parti entre les partisans d'une stratégie de rassemblement à tout prix et les défenseurs d'une ligne de crête républicaine.
"La primaire XXL, c'est l'idée que la droite doit être rassemblée au-delà de ses frontières traditionnelles pour gagner." — Laurent Wauquiez (sous-entendu via ses déclarations)
Une réunion de groupe sous haute tension
Les récentes rencontres de Laurent Wauquiez avec des figures de la droite souverainiste et de l'extrême droite ont achevé d'embraser la situation. Selon une dépêche d'RTL, Wauquiez a multiplié les rencontres clandestines avec des personnalités comme Éric Zemmour, Marion Maréchal ou encore le président du groupe RN à l'Assemblée, Jean-Philippe Tanguy (souvent associé aux "Knafo" dans les cercles politiques), sans en référer à la direction du parti.
Ces initiatives ont provoqué une réunion de groupe houleuse. Les députés LR, visiblement irrités par cette stratégie de fait accompli, ont exigé des explications. Le malaise est profond : d'un côté, Wauquiez tente de capter l'énergie d'une frange de l'électorat qui file vers le RN, mais de l'autre, il risque de briser le "plafond de verre" historique de la droite classique.
L'argument avancé par les proches de Wauquiez est simple : "Il faut parler avec tout le monde". Pour eux, refuser le dialogue serait une erreur tactique mortelle à l'approche de 2027.
Le contexte : Une droite en quête d'identité
Pour comprendre la colère qui couve chez les Républicains, il faut remonter quelques années en arrière. Depuis l'élection d'Emmanuel Macron en 2017, la droite classique peine à trouver sa place. Vaincue une première fois par le phénomène Macron, elle a ensuite été laminée par la montée du Rassemblement National, qui a réussi à capter une partie importante de l'électorat populaire et périurbain.
Laurent Wauquiez, qui incarnait il y a encore peu une droite "décomplexée" et souverainiste, semble aujourd'hui vouloir aller encore plus loin dans la logique du "tout sauf Macron". Son pari est que l'électorat de droite ne reviendra pas naturellement au bercail s'il n'y a pas un signal fort d'ouverture.
Pourtant, cette logique s'oppose frontalement à celle d'autres figures du parti. Édouard Philippe, par exemple, reste sur ses positions. Comme le rappelle Le Figaro, l'ancien Premier ministre "ne croit toujours pas à une primaire". Pour lui, la priorité est de construire un projet cohérent plutôt que de jouer aux dés avec les primaires, surtout si elles doivent inclure des profils idéologiquement éloignés de la tradition gaulliste.
Les conséquences immédiates : Un parti au bord de la rupture
La proposition de Wauquiez a des effets immédiats tangibles sur le paysage politique :
- L'atomisation de la droite : En ouvrant la porte à l'extrême droite, Wauquiez risque d'accentuer le clivage au sein de LR. Les "modérés" pourraient se sentir légitimes à quitter le navire pour rejoindre le centre, laissant le parti se transformer en un satellite du RN.
- La stratégie de la division : Certains analystes suggèrent que Wauquiez cherche peut-être à diviser l'électorat de droite pour servir d'autres ambitions, bien que cela reste une hypothèse non vérifiée. Ce qui est sûr, c'est que la cacophonie actuelle ne favorise personne.
- Le verrouillage du débat : La question de la primaire monopolise désormais tout l'espace médiatique, empêchant LR de parler de sujets de fond comme le pouvoir d'achat, la sécurité ou l'immigration, domaines sur lesquels le parti espérait reconquérir sa crédibilité.
Le dilemme de 2027
L'élection présidentielle de 2027 se dessine comme un enjeu majeur pour la survie de La République En Marche et des Républicains. Si le parti de centre-gauche et de centre-droit semble condamné à une lutte pour la troisième place, tout dépendra de la capacité de la droite à présenter un front uni.
Or, la "primaire XXL" de Wauquiez semble être le meilleur moyen de diviser plutôt que de rassembler. En légitimant les discours souverainistes d'Éric Zemmour ou des cadres du RN, Wauquiez modifie l'ADN du parti. C'est un risque immense : transformer LR en un parti "attrape-tout" qui ne satisfait plus personne.
Perspectives d'avenir : Vers une recomposition politique ?
À moins d'un revirement spectaculaire, il est peu probable que la direction nationale des Républicains valide la proposition de Laurent Wauquiez. Les barons du parti savent qu'une alliance avec l'extrême droite, même sous couvert d'une primaire citoyenne, signerait la fin de la légitimité de LR comme parti de gouvernement.
Ce qu'il faut retenir pour la suite :
- Les divisions internes persisteront : Les réunions de groupe risquent d'être de plus en plus tendues tant que la question de la stratégie électorale ne sera pas tranchée.
- Le rôle d'Édouard Philippe : Il reste le grand absents de ces manœuvres. Son positionnement "ni Wauquiez, ni Zemmour" pourrait le positionner comme le seul recours crédible si LR s'effondre sous le poids des querelles internes.
- Le test des sondages : Les prochaines enquêtes d'opinion seront cruciales. Si l'idée de Wauquiez fait bondir les intentions de vote de LR, il sera difficile pour le parti de l'ignorer. À l'inverse, si elle est rejetée par l'électorat, Wauquiez risque de se trouver isolé.
En définitive, Laurent Wauquiez joue une partie de poker très risquée. En voulant absolument empêcher le RN de devenir l'unique opposition à Emmanuel Macron,
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SIGNÉ BFM - Laurent Wauquiez sème la pagaille chez les Républicains avec sa proposition de primaire XXL
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