jean hervé lorenzi

1,000 + Buzz 🇫🇷 FR
Trend visualization for jean hervé lorenzi

Jean-Hervé Lorenzi soutient l’idée d’un « capital naissance » de 1000 € : une piste pour les retraites ?

L'économiste Jean-Hervé Lorenzi, figure médiatique et président des Rencontres Économiques d'Aix-en-Provence, a récemment salué une proposition audacieuse formulée par le Premier ministre Gabriel Attal. L'idée ? Verser 1000 euros à chaque nouveau-né en France. Mais loin d'être une simple mesure nataliste, cette proposition vise à garantir l'avenir financier des retraites. Zoom sur une initiative qui pourrait redéfinir le pacte intergénérationnel en France.

Une proposition phare du Budget 2026

Le débat sur l'avenir du système par répartition des retraites est relancé avec une proposition concrète et chiffrée. Dans le cadre de la préparation du Budget 2026, le gouvernement, mené par Gabriel Attal, a proposé de verser une allocation de 1000 euros à chaque enfant dès sa naissance. Cette somme ne serait pas directement versée aux parents pour leurs dépenses courantes, mais placée sur un compte individuel et ré-investie.

L'objectif principal de cette mesure, qui représente un coût de 660 millions d'euros pour l'État, est de créer un capital de départ qui fructifiera jusqu'au moment de la retraite du bénéficiaire. Il s'agit d'une réponse directe aux inquiétudes concernant l'équilibre financier futur du système des retraites, un sujet récurrent en France.

Cette proposition a immédiatement suscité des réactions. Parmi les experts, Jean-Hervé Lorenzi s'est montré particulièrement favorable à ce projet.

Jean-Hervé Lorenzi : une caution intellectuelle attendue

Invité de la rédaction de BFMTV, Jean-Hervé Lorenzi a apporté son soutien à cette mesure, qualifiant l'idée de "juste". Pour l'économiste reconnu, cette approche permet de responsabiliser et de préparer l'avenir de manière proactive.

"L'idée que M. Attal a est, je trouve, juste", a estimé Jean-Hervé Lorenzi, président des Rencontres économiques.

Son analyse repose sur le mécanisme de capitalisation. En plaçant ces 1000 euros dès la naissance, le capital a tout le temps de croître. Au fil des années, grâce aux intérêts composés, cette somme modeste au départ pourrait représenter un capital conséquent au moment du départ à la retraite, environ 65 à 70 ans plus tard.

Cette vision s'aligne avec les travaux passés de Jean-Hervé Lorenzi sur la nécessité de réformer les modèles sociaux pour qu'ils résistent au vieillissement de la population. Il y voit une manière d'adoucir le futur système par capitalisation sans rompre brutalement avec la solidarité nationale.

Economiste débattant de la réforme des retraites

Contexte : Pourquoi cette mesure maintenant ?

Pour comprendre la portée de cette proposition, il faut la replacer dans le contexte actuel de l'économie française et de la démographie.

  • Le défi démographique : La France vieillit. Le ratio entre le nombre de cotisants (actifs) et le nombre de pensionnés (retraités) se dégrade. Le système de retraite par répartition, où les actifs paient pour les retraités actuels, devient tendu.
  • L'héritage de 2023 : La réforme des retraites adoptée en 2023, portée par le gouvernement précédent, avait déjà durci les règles (allongement de la durée de cotisation). Cette mesure du "capital naissance" semble être une tentative d'apporter une réponse complémentaire et plus positive, axée sur l'épargne de long terme plutôt que sur la restriction.

Jean-Hervé Lorenzi et d'autres économistes soulignent que la France est l'un des rares grands pays à ne pas posséder un véritable pilier de capitalisation obligatoire ou incitatif pour la retraite, contrairement au Royaume-Uni ou à la Suède. Cette proposition pourrait marquer le début de cette transition.

Les mécanismes et les incertitudes

Bien que le principe soit soutenu par des experts comme Lorenzi, la mise en œuvre soulève des questions techniques :

  1. La gestion du fonds : Qui gérera les 1000 euros ? S'agira-t-il d'un fonds souverain géré par l'État (comme le Fonds de réserve pour les retraites - FRR) ou d'une libéralisation permettant aux familles de choisir leur support d'investissement ?
  2. La fiscalité : Comment les plus-values seront-elles taxées au moment du déblocage ?
  3. L'équité : La mesure s'applique-t-elle à tous les enfants nés en France, y compris ceux de familles immigrées en situation régulière ? Le sujet est sensible politiquement.

Jean-Hervé Lorenzi, dans ses interventions, insiste sur la nécessité d'une gestion saine et pérenne pour que l'outil soit efficace. L'idée n'est pas de remplacer la retraite par répartition, mais de la compléter pour éviter une paupérisation future des retraités.

Réactions politiques et économiques

La proposition a divisé le spectre politique. Les syndicats, notamment la CGT ou la CFDT, restent vigilants, craignant que cette mesure ne serve d'alibi pour réduire davantage les pensions futures par répartition. Ils demandent des garanties sur le maintien du niveau de vie des retraités.

À l'inverse, les libéraux économiques voient d'un bon œil cette incitation à l'épargne long terme, tout en regrettant parfois que l'État reste le gestionnaire principal.

Le coût de 660 millions d'euros annuels est relativement modeste au regard du budget de l'État (qui se compte en centaines de milliards), ce qui rend la mesure financièrement crédible, même en période de contrainte budgétaire.

Bébé et épargne pour la retraite

Quel avenir pour le projet ?

L'intervention de Jean-Hervé Lorenzi donne du poids technique à une idée politique. En tant que président des Rencontes Économiques d'Aix, il est une figure d'autorité qui pèse dans le débat public.

Les points à retenir pour la suite :

  • Débat parlementaire : La mesure doit être inscrite dans le projet de loi de finances pour 2026. Elle fera l'objet de discussions au Parlement.
  • L'effet psychologique : Au-delà de l'aspect financier, l'idée est de changer le rapport des Français à l'épargne retraite. Comme le soulignent les partisans du "capital naissance", voir grossir un compte dès l'enfance pourrait créer une culture de l'investissement de long terme.
  • L'exemple international : Le Canada possède le "Régime enregistré d'épargne-retraite" (REER) et le "Régime indépendant d'épargne-retraite" (REER), des modèles d'épargne bloquée jusqu'à la retraite qui ont fait leurs preuves. La France pourrait s'en inspirer avec ses propres spécificités.

Conclusion

Jean-Hervé Lorenzi a raison de souligner que "l'idée est juste". Elle l'est car elle tente de répondre à une question inéluctable : qui paiera les retraites de demain ? En proposant 1000 euros dès la naissance, le gouvernement et les économistes comme Lorenzi ouvrent une nouvelle voie. Ce n'est pas une solution miracle, mais peut-être le début d'une révolution silencieuse dans notre modèle social. Le débat est lancé, et la balle est désormais dans le camp du législateur.