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Patrick Balkany : Inéligibilité confirmée, l'ancien maire de Levallois hors jeu pour les municipales de 2026

La justice a tranché : Patrick Balkany ne pourra pas briguer un nouveau mandat aux municipales de 2026 à Levallois-Perret. La cour d'appel de Paris a confirmé le mercredi 5 novembre 2025 le maintien de sa peine d'inéligibilité, scellant ainsi, du moins pour l'instant, son sort politique dans la ville qu'il a dirigée pendant près de vingt ans.

Un verrou judiciaire pour les municipales 2026

L'attente est terminée pour l'ancien baron des Hauts-de-Seine. Alors que le dépôt des candidatures pour les municipales de 2026 se profile à l'horizon, la cour d'appel de Paris a rendu un arrêt sans appel. Patrick Balkany, condamné définitivement en 2020 à quatre ans et demi de prison pour fraude fiscale et blanchiment aggravé, et frappé d'une peine d'inéligibilité de dix ans, voit son espoir de retour au pouvoir local s'envoler.

Malgré les arguments déployés par sa défense, les juges ont estimé que les conditions légales pour suspendre ou lever cette incapacité n'étaient pas réunies. Il ne s'agit pas d'une condamnation nouvelle, mais de la confirmation d'une sanction déjà en vigueur. Concrètement, Patrick Balkany, qui a déjà purgé six de ses dix années d'inéligibilité, reste sous le coup de cette interdiction pour quatre années supplémentaires.

Le déni de la réalité politique ou une stratégie de combat ?

Face à cette décision de justice, la réaction de Patrick Balkany ne s'est pas fait attendre. Loin de se résigner, l'ancien maire a qualifié cette décision de « peine de mort politique ». Pourtant, dans un même élan, il a annoncé son intention de se pourvoir en cassation, une démarche juridique ultime qui suspend parfois l'exécution de la décision, mais qui, en l'état actuel, ne lui ouvre pas la voie du dépôt de candidature.

Ce bras de fer entre la justice et l'homme politique est un classique de l'affaire Balkany. Ses soutiens, et lui-même, continuent de marteler qu'il reste une figure incontournable de Levallois. Des rumeurs persistantes évoquent même la constitution d'une liste concurrente au sein de la majorité sortante, menée par sa femme, Isabelle Balkany, elle aussi condamnée mais dont la situation juridique diffère légèrement concernant l'inéligibilité résiduelle. Cependant, pour Patrick, la voie est barrée.

Contexte : Une chute retentissante

Pour comprendre la portée de cette nouvelle, il faut remonter aux causes de cette inéligibilité. En 2020, le couple Balkany a été condamné définitivement par la Cour de cassation pour avoir dissimulé, entre 2007 et 2014, près de 13 millions d'euros de patrimoine au fisc. Cette fraude fiscale massive, couplée à du blanchiment, a mis fin à une carrière politique longue et influente.

Patrick Balkany n'était pas seulement maire de Levallois-Perret depuis 2001 (et maire sortant au moment des faits), il était aussi une figure historique du Parti Les Républicains et un député des Hauts-de-Seine pendant près de trente ans. Son emprise sur la ville des Deux Rives était telle que sa chute a créé un vide politique et médiatique considérable. Aujourd'hui, à 67 ans, il tente de rester pertinent en marge de la légalité, mais la loi électorale est stricte : les personnes condamnées à une peine d'inéligibilité ne peuvent pas se présenter.

Les répercussions immédiates sur le paysage politique levalloisien

La confirmation de l'inéligibilité de Patrick Balkany a des effets immédiats et directs sur la géopolitique locale.

1. La fin d'une éventuelle reconquête : Les ambitions de retour éclair de l'ancien maire sont anéanties. Le "balkanyisme", ce clientélisme et cette gestion pragmatique qui ont marqué la ville, ne pourra pas être le fer de lance d'une campagne en 2026.
2. La bataille pour la succession : Le terrain est libre pour les autres prétendants. Le maire actuel, Grégoire Saint-Ellier (ex-LR, divers droite), élu après la chute de Balkany, est en position de force pour briguer un nouveau mandat. Cependant, le retour potentiel d'Isabelle Balkany, qui conserve une certaine base électorale, pourrait fragmenter le vote conservateur.
3. La question de la "liste Balkany" : Si Patrick ne peut pas être candidat, peut-il être chef de campagne ? Son influence, bien que décrédibilisée par la prison (il a purgé sa peine), reste un sujet d'inquiétude pour ses adversaires et de fascination pour une partie des électeurs. L'annonce de sa femme de créer une liste "apolitique" ou "citoyenne" est suivie de très près par la préfecture des Hauts-de-Seine.

Analyse : Pourquoi cette décision était-elle prévisible ?

Il est important de noter que la levée d'une peine d'inéligibilité est une mesure exceptionnelle. La justice ne l'accorde généralement que si la peine a été intégralement purgée ou si des circonstances extrêmement particulières (santé, erreur manifeste de droit) sont invoquées.

Patrick Balkany, malgré son argumentaire sur son "statut politique unique", ne remplissait pas ces critères. Il lui reste quatre ans d'inéligibilité à purger. La justice a donc appliqué la loi à la lettre, rejetant sa demande de "réhabilitation politique" anticipée. C'est un coup d'arrêt sévère pour un homme qui, de son propre aveu, ne conçoit pas la vie sans le pouvoir municipal.

Le futur : Vers une bataille juridique finale ?

L'avenir de Patrick Balkany sur la scène politique se joue désormais au Tribunal de cassation. C'est la dernière étape du recours juridique. Si la Cour de cassation rejette à son tour son pourvoi, la porte sera définitivement close pour les élections de 2026.

Cependant, l'histoire de Patrick Balkany a souvent démontré qu'il savait rebondir. Même hors-jeu officiellement, il continuera probablement à peser dans les débats locaux, via des tribunes, des interviews ou le soutien à des listes amies. Le scénario le plus probable pour les municipales à Levallois-Perret est donc une campagne sans Patrick Balkany candidat, mais très certainement avec Patrick Balkany en "ombre resourceName", tentant de déstabiliser le pouvoir en place depuis sa retraite forcée.

En attendant, les électeurs de Levallois devront se décider sans la figure qui a incarné, plus de trois décennies durant, la politique locale. Une page se tourne, même si l'auteur refuse de fermer le livre.