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L’accord franco-algérien de 1968 sous la loupe : une polémique qui divise encore
En octobre 2025, un vieux texte diplomatique est devenu le symbole d’un nouveau conflit idéologique en France. L’accord franco-algérien de 1968, un pacte historique qui régissait depuis près de six décennies les rapports migratoires entre les deux pays, a été officiellement dénoncé par l’Assemblée nationale à l’initiative du Rassemblement national (RN). Ce vote, longuement attendu et finalement adopté à une voix près, a relancé un débat sensible sur l’immigration, la souveraineté nationale et les responsabilités de l’État dans les relations bilatérales.
Mais que dit réellement cet accord ? Pourquoi son remise en cause provoque-t-elle autant de réactions, tant en France qu’en Algérie ? Et surtout, quel impact pourrait avoir cette dénonciation sur les relations franco-algériennes, déjà tendues ?
Un vote historique, mais controversé
Le 30 octobre 2025, l’Assemblée nationale a adopté une proposition de résolution du groupe RN visant à dénoncer l’accord franco-algérien de 1968. Ce texte, examiné dans le cadre de la « niche parlementaire » – une journée réservée aux groupes politiques pour proposer leurs propres lois – a été voté à une voix près, selon plusieurs médias comme Libération et Le Monde.
« Une honte », a déclaré le député d’Aix-en-Provence, Marc Pena, en réaction à ce vote, rapporté par La Provence. « Ce n’est pas parce qu’on est en désaccord avec un texte de 1968 qu’il faut le rejeter sans nuance. On ne fait pas de politique par effet de manche. »
Cette dénonciation, première de son genre depuis la création de l’accord, est considérée comme une victoire politique majeure pour le RN. Comme le souligne un article non vérifié mais largement repris dans les médias (Accord franco-algérien : cette victoire « historique » que même Marine Le Pen n'avait pas vue venir), c’est la première fois que le parti d’extrême droite parvient à faire voter un texte de cette ampleur à l’Assemblée.
Le vote n’a pas d’effet juridique immédiat – une résolution n’est pas contraignante –, mais il envoie un signal fort : la France, ou du moins une partie de ses représentants, ne veut plus reconnaître la légitimité d’un texte qui, selon eux, affaiblit la souveraineté nationale.
Ce que dit réellement l’accord de 1968
L’accord franco-algérien de 1968, signé à l’issue des accords d’Évian de 1962, est un texte complexe, mais dont les principales dispositions concernent la libre circulation, le travail et la séjour des Algériens en France.
Les points clés (selon les sources non vérifiées, mais largement documentées)
- Libre circulation : les Algériens peuvent entrer, circuler et séjourner en France sans visa, sous réserve de justifier d’un logement et d’un moyen de subsistance.
- Droit au travail : les ressortissants algériens ont le même droit que les Français à travailler, à créer une entreprise, à changer de métier ou de secteur d’activité.
- Pas d’obligation de carte de séjour : contrairement aux autres étrangers, les Algériens n’avaient pas besoin de carte de séjour pendant des années (cette règle a été progressivement encadrée par des lois successives).
- Accès aux prestations sociales : les Algériens ont le droit aux mêmes allocations familiales, chômage, santé que les citoyens français.
Cet accord, héritage direct de la guerre d’Algérie, vise à maintenir un lien privilégié entre les deux pays après l’indépendance. Il s’inscrit dans un contexte de coopération bilatérale et de reconstruction des relations, marqué par des flux migratoires importants (des centaines de milliers d’Algériens avaient déjà rejoint la France dans les années 1960).
« C’était un geste de réconciliation », explique un historien spécialiste du Maghreb, cité dans un article de Libération. « L’accord de 1968 a permis de normaliser les rapports entre deux nations qui s’étaient longtemps combattues. »
Mais pour les détracteurs, notamment à l’extrême droite, cet accord est vu comme une concession excessive, une faiblesse de l’État français face à un pays étranger.
Pourquoi ce texte est-il si sensible ?
En France : un débat sur la souveraineté
Pour le RN et ses alliés, l’accord de 1968 déroge au principe de souveraineté nationale. Ils le perçoivent comme une anomalie juridique qui permet à des millions de personnes d’entrer en France sans les mêmes contrôles que les autres étrangers.
« Ce n’est pas de l’anti-algérienisme, c’est de la défense de la République », a déclaré un député RN lors du débat, selon des comptes-rendus non officiels. « On ne peut pas avoir des règles différentes selon la nationalité. »
Ce discours s’inscrit dans une stratégie plus large de remise en cause des accords bilatéraux avec les pays musulmans, notamment après les attentats terroristes et les tensions sociales des dernières années.
En Algérie : colère et lassitude
À Alger, la dénonciation de l’accord a provoqué une vague de colère. Dans la Casbah d’Alger, symbole historique de la lutte pour l’indépendance, les habitants expriment leur mécontentement et leur lassitude, comme le rapporte Libération.
« On nous traite toujours comme des secondes classes », a confié un commerçant de la Casbah. « On a donné des milliers de vies pendant la guerre. Et aujourd’hui, ils veulent nous expulser de leur histoire. »
Les autorités algériennes, bien que peu réactives publiquement, ont exprimé leur mécontentement officiel via des déclarations diplomatiques. Selon des sources non vérifiées, Alger menace de suspendre des accords sectoriels (santé, éducation, coopération technique) si la France ne retire pas sa résolution.
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