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SCAF : l’ambitieux projet franco-allemand au bord de la rupture entre Airbus et Dassault

Le projet SCAF (Système de Combat Aérien du Futur), destiné à succéder au Rafale et à la chasse européenne, fait aujourd’hui parler de lui non pour ses avancées technologiques, mais pour les tensions croissantes entre ses deux principaux acteurs : Dassault Aviation et Airbus. Ce partenariat stratégique, censé incarner la coopération européenne dans le domaine de la défense, semble menacé par des divergences profondes sur les rôles, les responsabilités et la gouvernance du projet. Voici ce qu’il faut savoir sur cette crise qui secoue l’industrie aéronautique française et européenne.

avion de combat futur europe


Ce qui se passe : un divorce en devenir ?

En octobre 2025, le président d’Airbus, Guillaume Faury, a lancé une mise en garde claire : « S’ils ne sont pas contents, ils sont libres de quitter le SCAF », rapporte L'Usine Nouvelle. Une phrase fracassante, prononcée dans un contexte de tensions accrues entre les deux géants de l’aéronautique.

Le sujet ? La gouvernance du projet SCAF, et plus précisément le rôle de Dassault Aviation dans la conception et la direction du futur avion de combat. Depuis des mois, les deux groupes ne parviennent pas à s’entendre sur la répartition des responsabilités entre la France et l’Allemagne, mais aussi entre Dassault, chef de file historique du Rafale, et Airbus, acteur majeur en Allemagne et en Espagne.

Faury a réaffirmé que « nous restons très engagés » dans le programme, selon BFMTV, mais a ajouté que Dassault était « libre de le quitter ». Une formulation diplomatique, mais qui sonne comme une ultimatum.


Les dernières nouvelles : une chronologie tendue

Voici les événements clés qui ont marqué les dernières semaines :

  • Octobre 2024 : Des rumeurs émergent sur un désaccord profond entre Dassault et Airbus concernant la gestion du projet. Dassault souhaiterait conserver la maîtrise technique et industrielle de la phase de conception, tandis qu’Airbus réclame un rôle équivalent, voire dominant, en raison de son poids en Allemagne et en Espagne.

  • Février 2025 : Le ministère français de la Défense tente une médiation. Des discussions sont lancées à haut niveau, mais sans résultat concret.

  • Juillet 2025 : Airbus annonce un plan d’urgence pour reprendre l’initiative sur certaines composantes technologiques (comme le système de communication ou le cockpit), en parallèle du travail de Dassault, selon des sources anonymes citées par Le Monde.

  • 25 octobre 2025 : Guillaume Faury prononce sa déclaration fracassante lors d’un événement industriel à Toulouse. « Le projet SCAF est trop important pour l’Europe pour que des désaccords industriels le paralysent », déclare-t-il, avant d’ajouter : « Mais chacun doit respecter les rèles convenus. »

  • 28 octobre 2025 : Un article de Le Monde analyse le SCAF comme un « projet ambitieux mais trop politique », soulignant que les enjeux ne sont plus uniquement techniques, mais aussi géopolitiques et industriels.

Ces développements montrent que le SCAF n’est plus seulement un projet technologique, mais un terrain de jeu stratégique entre entreprises, États et visions industrielles divergentes.

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Pourquoi ce projet est-il si important ?

Le SCAF (ou FCAS, Future Combat Air System en anglais) est bien plus qu’un simple avion de chasse. Il s’agit d’un système intégré de combat aérien du futur, comprenant :

  • Un avion de combat furtif (NGF – Nouvel Avion de Combat)
  • Des drones tueurs autonomes (Remote Carriers)
  • Un système de combat en réseau (Combat Cloud)
  • Des technologies de cybersécurité, d’intelligence artificielle et de communication quantique

L’objectif est de développer, d’ici 2040, un système capable de rivaliser avec les avions de nouvelle génération comme le chinois J-20, le russe Su-57 ou le britannico-italien Tempest. Mais surtout, il s’agit de maintenir la souveraineté stratégique de l’Europe dans un monde où les États-Unis dominent le marché des avions de combat.

« Le SCAF, c’est la seule chance de l’Europe de rester autonome en matière de défense aérienne », résume un expert anonyme cité par Le Monde.

Sans ce projet, les pays européens devraient dépendre du F-35 américain, comme l’Allemagne, l’Espagne ou l’Italie, ou se tourner vers des partenariats avec des pays non européens. Le SCAF est donc un enjeu de souveraineté, de souveraineté industrielle, et de souveraineté technologique.


L’histoire du SCAF : un projet né dans l’idéalisme, menacé par le réalisme

Le projet SCAF a été lancé en 2017 par la France et l’Allemagne, avec l’Espagne rejoignant la coopération en 2018. Il devait incarner l’union de la puissance industrielle française et de la rigueur allemande. Dass