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Dassault SCAF : Quand la France et l'Allemagne jouent l’avion de chasse au bord de la rupture

Le projet de Future Combat Air System (FCAS), aussi connu sous le nom de SCAF (Système de Combat Aérien du Futur), fait régulièrement les gros titres. Mais depuis quelques semaines, les rumeurs de tensions entre les partenaires clés — Dassault Aviation et Airbus — ont pris de l’ampleur, au point que l’on parle d’un écart stratégique potentiel. Alors, où en est le SCAF ? Et surtout, le projet est-il menacé de s’effondrer ?

Dans cet article, on vous explique ce qu’il faut retenir, en se basant sur des sources fiables, des déclarations officielles, et un peu d’arrière-plan industriel. On parle d’un sujet sensible : la souveraineté aérienne européenne, la concurrence franco-allemande, et les enjeux de souveraineté technologique. Mais surtout, on vous donne les faits, sans fioritures.


Le SCAF : un projet ambitieux, mais qui peine à décoller

Le SCAF est l’un des projets les plus ambitieux de la défense européenne. Lancé en 2017, il vise à remplacer d’ici 2040 les avions de chasse Rafale (France), Eurofighter (Allemagne, Espagne, Royaume-Uni) et F-18 (Espagne) par un système aérien de combat intégré, composé :

  • d’un nouvel avion de chasse de 6e génération (NGF),
  • d’un réseau de drones collaboratifs (UCAV),
  • d’un système de combat en réseau (combat cloud),
  • et de technologies de pointe : IA, cyber, connectivité haute vitesse.

Le projet est porté par la France, l’Allemagne et l’Espagne, avec Dassault Aviation comme leader du NGF, Airbus comme chef de file allemand, et Indra en Espagne. Mais depuis 2022, les divergences industrielles et stratégiques s’accumulent.

"Le SCAF est un projet technologiquement extraordinaire, mais politiquement fragile."
Analyse du Monde, 28 octobre 2025

Et les dernières déclarations ne font qu’aggraver la pression.


Récents développements : Airbus ouvre la boîte de Pandore

29 octobre 2025 : Guillaume Faury, patron d’Airbus, envoie un message clair

Dans une interview accordée à BFMTV, Guillaume Faury, PDG d’Airbus, a déclaré :

"Nous restons très engagés dans le programme SCAF. Mais s’ils ne sont pas contents, ils sont libres de quitter le projet."

Ces mots, d’une rare franchise, ont fait vibrer les médias et les milieux industriels. En clair : Airbus assume son leadership allemand, et laisse entendre que Dassault peut partir s’il veut. Mais ce n’est pas un appel à la rupture. C’est une mise en garde stratégique.

Faury a insisté sur le fait que le projet doit aller de l’avant, quitte à reconfigurer les rôles. Il a rappelé que l’Allemagne, via Airbus, a investi massivement dans la technologie du combat cloud, les systèmes de communication sécurisés, et les capteurs avancés — des domaines où Dassault n’est pas le seul joueur.

"La France veut tout contrôler. L’Allemagne veut partager. C’est là que le conflit naît."
Source anonyme du ministère allemand de la Défense, citée par L’Usine Nouvelle

28 octobre 2025 : Le Monde pointe le caractère "trop politique" du projet

Dans un article d’analyse, Le Monde rappelle que le SCAF n’est pas seulement un projet technologique, mais un enjeu géopolitique majeur. Il symbolise la coopération franco-allemande, mais aussi la rivalité industrielle.

"Le SCAF est un projet ambitieux mais trop politique. Les intérêts nationaux prennent souvent le pas sur la vision commune."

L’article cite des retards dans les décisions industrielles, des désaccords sur la gouvernance, et des craintes de dépendance technologique — notamment en Allemagne, où certains redoutent une dominance française sur le NGF.

27 octobre 2025 : L’Usine Nouvelle parle de "bord de la rupture"

L’Usine Nouvelle titre : « S’ils ne sont pas contents, ils sont libres de quitter le SCAF » : Airbus et Dassault Aviation au bord de la rupture. L’article révèle que les négociations industrielles ont atteint un point de non-retour.

  • Dassault souhaite garder le contrôle du NGF, y compris sur les systèmes embarqués (capteurs, communication, armement).
  • Airbus réclame un rôle équivalent dans l’architecture globale, notamment via le combat cloud et les drones.
  • L’Allemagne menace de réorienter ses investissements si elle n’a pas plus de poids décisionnel.

avion de chasse 6e génération SCAF NGF


Arrière-plan : pourquoi le SCAF est si sensible ?

Une histoire de souveraineté

Le SCAF n’est pas un simple avion. C’est un symbole de souveraineté aérienne européenne. Depuis les années 1980, les pays européens ont oscillé entre :

  • des projets communs (Eurofighter, A400M),
  • des coopérations partielles (Rafale et Eurofighter coexistent),
  • et des divergences profondes (la France a refusé d’acheter le F-35, contrairement à l’Allemagne).

Le SCAF vise à éviter une nouvelle dépendance américaine. Mais pour y parvenir, il faut que les pays européens s’entendent sur les règles du jeu.

La rivalité franco-allemande : un classique

  • La France a longtemps privilégié la souveraineté nationale. Dassault est historiquement indépendant, avec un modèle de "tout intégré" : conception, production, maintenance.
  • L’Allemagne, elle, a une culture industrielle collaborative, avec des entreprises comme Airbus, MTU, Hensoldt qui travaillent en réseau.

Dans le SCAF, cela se traduit par :

  • La France veut concevoir et contrôler le cœur du système (le NGF).
  • L’Allemagne veut partager la gouvernance, avec une architecture ouverte, des interfaces standardisées, et une **répartition des tâ