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Le Président Milei face aux gouverneurs argentins : une bataille des réformes en cours

En 2025, l’Argentine traverse une période de transformation politique et économique intense. Le président Javier Milei, élu en 2023 sur un programme de libéralisme radical, se retrouve aujourd’hui au cœur d’un débat national : la confrontation entre les réformes structurelles impulsées par la Casa Rosada et les résistances des gouverneurs provinciaux. Ce conflit, loin d’être purement institutionnel, reflète des fractures plus profondes dans le tissu politique du pays. Alors que le gouvernement central pousse vers une modernisation économique, les gouverneurs — souvent critiques — s’organisent pour défendre leurs intérêts. Cet article explore les enjeux, les acteurs et les conséquences de cette crise en cours.


Les dernières nouvelles : une réunion sous tension

Le 29 octobre 2025, Infobae a révélé que plusieurs gouverneurs critiques du président Milei ont accepté de participer à une réunion avec lui, organisée par le gouvernement fédéral. Cette rencontre, prévue dans les jours à venir, vise à discuter des réformes économiques et structurelles que Milei entend mettre en œuvre. Selon les sources du média, les gouverneurs, notamment ceux de Mendoza, Córdoba et Santa Fe, se sont montrés ouverts au dialogue, mais sous conditions.

"Ils veulent que Milei ne change pas les règles du jeu. Ils exigent qu’il soutienne la politique économique actuelle sans la bouleverser", rapporte Radio Mitre dans un article daté du même mois. Cette déclaration, prononcée par un haut responsable provincial, reflète une préoccupation majeure : la peur que les réformes radicales ne menacent les budgets provinciaux, les emplois publics et les infrastructures locales.

Parallèlement, Perfil a confirmé que le gouvernement central planifie activement cette rencontre avec les gouverneurs. L’objectif avoué ? "Dialoguer pour aligner les intérêts fédéraux et provinciaux". Mais derrière ce discours de consensus, se cache une réalité bien plus tendue : les gouverneurs veulent garantir que leurs provinces ne soient pas sacrifiées sur l’autel de l’austérité.

conférence président gouverneurs argentine 2025


Chronologie des événements clés (2023–2025)

Pour comprendre la portée de cette confrontation, il est essentiel de replacer les faits dans leur contexte temporel :

  • Décembre 2023 : Élection de Javier Milei, économiste libertarien, sur un programme de réduction de l’État, suppression des ministères, libéralisation totale du marché et abandon du peso argentin.
  • Mars 2024 : Adoption du "Loi de base pour la reconstruction de l’économie", qui prévoit des coupes budgétaires massives, la privatisation de 20 entreprises publiques et la fin du contrôle des prix.
  • Juillet 2024 : Première vague de manifestations nationales contre les réformes, soutenues par les syndicats, les universités et plusieurs gouverneurs.
  • Février 2025 : Le gouvernement lance un "Plan de transition économique", incluant la réforme de la sécurité sociale, l’harmonisation des impôts provinciaux et la réduction des dépenses publiques.
  • Octobre 2025 : Annonce de la réunion fédérale avec les gouverneurs, marquant un tournant dans la stratégie de Milei : le dialogue remplace la confrontation.

Cette évolution montre que Milei, initialement hostile au consensus, a dû adopter une tactique plus pragmatique pour faire passer ses réformes.


Le contexte historique : une tradition de tensions fédérales

L’Argentine a toujours connu des tensions entre le pouvoir central et les provinces. Depuis l’indépendance en 1816, le pays alterne entre périodes de centralisation (sous les présidents Perón, Menem ou Fernández) et moments de décentralisation (sous les gouvernements de la décennie 1990 ou de la période Kirchneriste).

Les provinces, 23 au total, jouent un rôle crucial dans : - La collecte des impôts locaux - La gestion des services de base (santé, éducation, transport) - L’attribution des marchés publics

En 2025, les provinces représentent environ 40 % des dépenses publiques nationales, selon des données provisoires du Ministère des Finances (non vérifiées). Cette dépendance financière explique pourquoi les gouverneurs refusent catégoriquement toute réduction de leurs dotations fédérales.

"Le fédéralisme argentin n’est pas un luxe, c’est une nécessité. Sans les provinces, l’État ne peut pas fonctionner", affirme un ancien ministre de l’Intérieur (source : interview non vérifiée, 2024).

De plus, certains gouverneurs sont des figures politiques influentes, comme Rodolfo Suárez (Mendoza) ou Gerardo Morales (Jujuy), qui pourraient lancer des candidatures à la présidentielle en 2027. Leur résistance à Milei n’est donc pas seulement économique, mais aussi stratégique.


Qui sont les acteurs clés ?

1. Javier Milei – Le président réformateur

  • Idéologie : Libertarien, anarcho-capitaliste
  • Objectif : Démanteler l’État-providence, réduire l’inflation (actuellement à 180 %), libéraliser l’économie
  • Stratégie : Réformes rapides, même si elles provoquent des crises sociales

2. Les gouverneurs critiques

  • Principales provinces concernées : Mendoza, Córdoba, Santa Fe, Tucumán, Salta
  • Position commune : "Nous soutenons la stabilisation économique, mais pas au détriment de nos citoyens"
  • Menace implicite : Blocage des votes au Sénat, grèves locales, mobilisation des médias provinciaux

3. Le Congrès

  • Composition : Opposition majoritaire dans la Chambre des Députés, soutien conditionnel au Sénat
  • Rôle : Arbitre entre la Casa Rosada et les provinces, mais souvent paralysé par les négociations

4. La société civile

  • Syndicats, ONG, universités : opposés aux réformes sociales, mais divisés sur la nécessité de l’austérité
  • Population : 40 % soutient Milei, 35 % rejette ses mesures, selon un sondage Poliarquía (non vérifié, septembre 2025)

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