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Paul Biya réélu pour un 8e mandat : Ce que cela signifie pour le Cameroun et l’Afrique
Le Cameroun est entré dans une nouvelle ère politique. Le président sortant Paul Biya, âgé de 92 ans, a été officiellement réélu pour un huitième mandat le 27 octobre 2025, selon les résultats proclamés par le Conseil constitutionnel. Avec 53,66 % des voix, Biya conserve son poste de président de la République, un phénomène rare dans le paysage politique contemporain africain – voire mondial.
Mais derrière ce chiffre, se cache une réalité plus complexe : une démocratie en tension, une opposition divisée, et des citoyens divisés entre espoir, frustration et incertitude. Alors que le monde observe ce nouveau mandat, posons-nous la question : que signifie vraiment la réélection de Paul Biya en 2025 ?
Réélection confirmée : Les faits officiels
Le 27 octobre 2025, le Conseil constitutionnel camerounais a proclamé les résultats de l’élection présidentielle tenue quelques jours plus tôt. Selon les données validées par l’institution, Paul Biya a obtenu 53,66 % des suffrages, soit une avance significative sur ses concurrents.
"Le président sortant Paul Biya est réélu pour un huitième mandat avec 53,66 % des voix", rapporte Le Dauphiné Libéré.
Cette annonce a été confirmée par plusieurs médias internationaux, dont Le Monde, qui souligne le caractère historique de ce nouveau mandat :
"Paul Biya, 92 ans, réélu pour la huitième fois à la tête du pays, annonce le Conseil constitutionnel", écrit Le Monde.fr.
Cette réélection confirme Biya comme l’un des dirigeants africains les plus anciens au pouvoir – et le plus longuement en fonction. Depuis son arrivée à la présidence en 1982, il cumule désormais 43 ans de pouvoir, sans interruption.
Les dernières nouvelles : Chronologie des événements clés
Voici un récapitulatif des événements marquants depuis la campagne jusqu’à la proclamation officielle :
- Octobre 2025 (début) : Lancement des campagnes électorales. Plusieurs candidats, dont Issa Tchiroma, ancien ministre et figure de l’opposition, se présentent.
- 15 octobre 2025 : Jour du scrutin. Le taux de participation, selon les sources officielles, s’élève à 67,3 %, bien que des voix s’élèvent pour critiquer la transparence du processus.
- 20 octobre 2025 : Début du dépouillement. Des témoins internationaux, notamment de l’UE, notent des irrégularités mineures dans certaines circonscriptions, mais aucune qui ne remettrait en cause le résultat global.
- 25 octobre 2025 : Le Conseil constitutionnel entame l’audit des résultats. Des plaintes sont déposées par l’opposition, mais rejetées pour manque de preuves.
- 27 octobre 2025 : Proclamation officielle de Paul Biya comme président réélu. Aucun discours public du président n’a encore été prononcé, ce qui a alimenté des spéculations sur son état de santé.
"Biya doit accepter de partir avant qu’il ne soit trop tard", déclare Issa Tchiroma, candidat de l’opposition, dans un entretien exclusif à Libération.
"Nous sommes dans un système où le pouvoir est figé, où la jeunesse est exclue du débat. Le Cameroun a besoin d’un renouvellement, pas d’un retour en arrière."
Cette déclaration reflète le clivage profond entre les partisans du régime actuel et ceux qui réclament une transition politique.
Qui est Paul Biya ? Un parcours politique inédit
Pour comprendre l’ampleur de ce nouveau mandat, il faut replacer Paul Biya dans son contexte historique.
Né le 13 février 1933 à Mvomeka’a, dans le sud du Cameroun, Biya a gravi les échelons du pouvoir sous le régime de Ahmadou Ahidjo, premier président de la République. Il devient Premier ministre en 1975, puis président en 1982, après la démission surprise d’Ahidjo.
Sous son règne, le Cameroun a traversé des périodes de stabilité relative, mais aussi de réformes autoritaires. En 1984, il a changé le nom du pays de Cameroun-Unifié à République du Cameroun, marquant un tournant nationaliste. En 1990, face aux pressions pour la démocratisation, il a accepté un système multipartite – mais reste largement dominant.
Un pouvoir hérité, renforcé par le temps
- En 1983, il a éliminé ses rivaux politiques, notamment Bello Bouba Maigari, en les accusant de complot.
- En 2008, une révision constitutionnelle a supprimé la limite de deux mandats, permettant à Biya de briguer des postes indéfiniment.
- En 2018, il a remporté une élection controversée avec 71,28 % des voix, malgré des allégations de fraude et des manifestations massives dans l’Ouest anglophone.
Aujourd’hui, Biya est perçu à la fois comme un symole de stabilité dans une région souvent agitée, et comme un obstacle à la démocratie par une jeunesse en quête de changement.
Pourquoi cette réélection suscite autant de débat ?
1. L’âge et la santé du président
À 92 ans, Paul Biya est l’un des chefs d’État les plus âgés au monde. Son absence médiatique prolongée – il n’a pas fait de discours public depuis plusieurs mois – alimente les rumeurs sur son état de santé. Des photos datant de 2024 le montrent assis, souvent avec une couverture sur les genoux, ce qui a fait naître des doutes sur sa capacité à gouverner.
*"Un homme de 92 ans ne peut plus incarner l’avenir d’un pays de plus de 28 millions d’