élections législatives argentine

Javier Milei renforce son pouvoir en Argentine : ce que signifie sa victoire aux législatives de mi-mandat

Un triomphe qui surprend les sondages

Le dimanche 22 octobre 2023, l’Argentine a connu un tournant politique majeur. Les élections législatives de mi-mandat ont été largement remportées par Javier Milei et son parti, La Libertad Avanza, avec un peu plus de 40 % des voix au niveau national. C’est une victoire inattendue, qui surprend même les plus ardents partisans du président ultralibéral, et qui conforte son pouvoir sur le pays – alors même qu’il n’avait pas encore terminé la moitié de son mandat.

Selon les résultats officiels relayés par Le Monde et Le Figaro, La Libertad Avanza a obtenu environ 40,84 % des suffrages, contre 31 % pour la coalition péroniste traditionnelle (Unión por la Patria), historiquement dominante. Cette performance permet au parti de Milei de devenir la première force politique au Congrès, bien qu’il ne dispose pas encore d’une majorité absolue.

« Ce n’est pas une victoire, c’est un mandat », a déclaré Javier Milei dans un discours télévisé peu après l’annonce des résultats, saluant un « vote de confiance » du peuple argentin.

Les dernières nouvelles : ce qu’on sait officiellement

1. Un vote de confiance massif

Les trois grands médias français – Le Figaro, Le Monde et Libération – confirment tous la même tendance : Milei sort grand gagnant de ces élections. Le parti de droite radicale a gagné dans la plupart des provinces clés, notamment dans la capitale économique, Buenos Aires, où les électeurs ont massivement soutenu ses promesses de rigueur budgétaire.

2. Une victoire qui ouvre la voie aux réformes

Dès l’annonce des résultats, Milei a promis de poursuivre ses réformes économiques, déjà annoncées dès sa prise de fonction en décembre 2022. Il a notamment mentionné : - La réduction drastique du déficit public - La flexibilisation du marché du travail - La réforme du système de protection sociale - Une dévaluation contrôlée du peso argentin

« Nous allons accélérer la transformation de l’Argentine », a-t-il assuré.

3. Un soutien international, y compris aux États-Unis

Dans un tweet cité par Libération, Donald Trump a salué la victoire de Milei, qualifiant son succès de « victoire historique ». Cette alliance symbolique renforce le positionnement de Milei comme figure de la droite libérale internationale, aux côtés de Trump, Meloni en Italie ou Bolsanaro au Brésil.

4. Un scrutin calme, mais marqué par la polarisation

Malgré une forte mobilisation (près de 70 % de participation), les élections se sont déroulées dans le calme. Toutefois, les tensions sociales restent vives. Des manifestations ont eu lieu à Buenos Aires et dans plusieurs villes, avec des slogans à la fois pro-Milei (« Enfin un président courageux ») et anti-réformes (« Nous ne voulons pas de l’austérité »).

Le contexte : pourquoi ces élections étaient si cruciales ?

Une Argentine en crise profonde

Avant l’arrivée de Milei, l’Argentine traversait une crise économique sans précédent : - Inflation à plus de 140 % en 2023 (selon l’INDEC) - Déficit budgétaire chronique - Dettes publiques insoutenables - Pénurie de devises (dollars) - Croissance négative depuis 2019

Le pays était perçu comme un cas d’école de l’échec du keynésianisme, avec des années de dépenses publiques massives, de contrôles des prix et de subventions, qui ont fini par épuiser les réserves en devises.

Le retour du péronisme… et son effondrement

Le péronisme, mouvement fondé par Juan Perón dans les années 1940, a dominé la politique argentine pendant des décennies. Il mêle nationalisme, interventionnisme économique et solidarité sociale. Mais depuis 2019, la coalition péroniste (avec Alberto Fernández et Cristina Kirchner) a été associée à : - La mauvaise gestion de l’économie - Les scandales de corruption (affaire des « dossiers secrets ») - La dépendance croissante au FMI

Les élections de mi-mandat étaient donc un test de confiance : les électeurs devaient dire si oui ou non ils approuvaient la direction prise par Milei – malgré les sacrifices sociaux.

Un système électoral complexe

En Argentine, les législatives de mi-mandat (ou elecciones legislativas de medio mandato) permettent de renouveler : - 130 des 257 sièges à la Chambre des députés - 24 des 72 sénateurs

Le système de scrutin proportionnel avec listes fermées rend difficile l’obtention d’une majorité absolue. Mais cette fois, La Libertad Avanza a réussi à capter des voix dans des zones traditionnellement péronistes, notamment chez les jeunes, les classes moyennes urbaines et les petits entrepreneurs.

« Ce n’est pas une vague de droite, c’est une vague de colère contre l’ancien régime », analyse un politologue cité par Le Figaro.

Qui sont les acteurs clés ?

Javier Milei : l’économiste en colère

Né en 1970, Milei est un économiste de formation, ancien consultant en entreprise et animateur de médias. Il a fait sa percée politique en 2021 avec des discours virulents contre la « caste » politique, l’État-providence et les « socialistes ». Son style provocateur (cheveux en bataille, langage cru) a attiré un public en colère.

Il défend une économie ultra-libérale : - Suppression de 9 ministères sur 18 - Abrogation de la loi sur les prix - Privatisation massive des entreprises publiques - Dollarisation partielle de l’économie

La Libertad Avanza : un parti-éphémère devenu puissance

Fondé en 2020, ce mouvement est encore jeune. Il n’avait obtenu que 17 % des voix aux législatives de 2021. En 2023, il a plus que doublé sa base électorale, grâce à : - Une campagne numérique massive (TikTok, Instagram, YouTube) - Des