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Argentine : les législatives de mi-mandat mettent à l’épreuve Javier Milei
En octobre 2025, l’Argentine s’est retrouvée au cœur d’une bataille politique majeure : les élections législatives de mi-mandat. Ces scrutins, souvent considérés comme un test de popularité pour le gouvernement en place, ont mis en lumière les tensions croissantes autour de la présidence de Javier Milei, l’ancien économiste anarcho-capitaliste devenu chef de l’État en 2023. Alors que les urnes se sont refermées le 26 octobre, les résultats ont lancé un défi démocratique à un président qui promet des réformes radicales dans un pays déjà marqué par des décennies d’instabilité économique et politique.
Ce qu’il faut retenir des législatives argentines
Les élections de mi-mandat en Argentine n’ont pas pour objectif de renverser le gouvernement, mais elles déterminent la majorité parlementaire. En 2025, près de la moitié des sièges de la Chambre des députés (127 sur 257) et un tiers du Sénat (24 sur 72) étaient en jeu. Pour Milei, qui dirige un parti minoritaire (La Libertad Avanza), ce scrutin était crucial : gagner suffisamment de sièges pour obtenir une majorité relative, ou au moins empêcher l’opposition de bloquer ses projets.
« Il a beau nous promettre monts et merveilles, c’est non ! » – un électeur de Buenos Aires interrogé par France Info après sa participation au scrutin.
Cette phrase, reprise dans les médias, résume l’ambiance : un mélange d’espoir, de méfiance, et d’un désir croissant de stabilité. Milei, élu en 2023 sur un programme de déconstruction de l’État, de libéralisation totale et de réduction drastique de la dépense publique, fait face à une population qui commence à s’interroger sur les coûts sociaux de ses réformes.
Chronologie des faits : ce qu’a révélé le 26 octobre 2025
26 octobre – Fermeture des bureaux de vote
Comme chaque année, les élections se sont déroulées dans un cadre strict. Les bureaux de vote ont ouvert dès 8h et se sont fermés à 18h, selon les normes nationales. Le Figaro a confirmé que tout s’est déroulé sans incidents majeurs, malgré des appels à la vigilance de la part de l’opposition.
« Les bureaux de vote ont fermé à l’heure prévue. La participation semble en légère hausse par rapport à 2021 » – Le Figaro, 26/10/2025.
La participation a été estimée à environ 70 %, un chiffre encourageant dans un contexte de désaffection croissante vis-à-vis des institutions.
27 octobre – Premiers résultats partiels
Les premiers résultats, publiés en fin de journée, montrent que La Libertad Avanza conserve ses bases traditionnelles – notamment dans la région de Córdoba et dans certaines zones rurales – mais perd du terrain dans les grandes villes, notamment à Buenos Aires, où l’opposition progressiste (coalition Unión por la Patria) a fait jeu égal.
28 octobre – Analyse de l’équilibre du pouvoir
Le Monde souligne que Milei n’a pas obtenu la majorité absolue qu’il espérait. Selon les projections, son parti devrait remporter entre 40 et 45 sièges à la Chambre des députés, soit bien en deçà des 64 nécessaires pour contrôler la législature. Le Sénat reste largement dominé par des formations traditionnelles.
« C’est un revers stratégique. Milei ne peut plus compter sur une législature docile » – Le Monde, 26/10/2025.
Les résultats confirment une tendance de rejet des mesures d’austérité : les partis de gauche et de centre-gauche ont gagné des voix dans les zones urbaines touchées par la hausse du chômage et la réduction des aides sociales.
Qui est Javier Milei ? L’homme qui veut déconstruire l’État argentin
Pour comprendre l’importance de ces élections, il faut revenir à qui est Javier Milei. Né en 1970, ce économiste de formation est passé du monde académique à celui de la politique en incarnant une nouvelle figure du populisme libertarien. Il a fait campagne en brandissant un motoculteur sur scène, déclarant vouloir « détruire l’État-providence ».
Son programme repose sur trois piliers : - Suppression de 12 ministères (dont celui de l’Éducation, de la Santé et de l’Environnement) - Libéralisation totale du marché du travail et suppression des syndicats - Dollarisation de l’économie pour mettre fin à l’hyperinflation
En 2023, Milei a remporté l’élection présidentielle avec 55,7 % des voix, profitant du désastre économique sous la précédente présidence de Cristina Kirchner. Mais deux ans après son entrée en fonction, son taux d’approbation chute : selon un sondage publié en septembre 2025 par le cabinet Poliarquía, il stagne autour de 42 %, contre 68 % en 2024.
Le contexte : pourquoi ces élections sont un test historique ?
Les législatives de mi-mandat en Argentine ne sont pas de simples scrutins secondaires. Elles sont des baromètres politiques essentiels, souvent plus révélateurs que les élections présidentielles. Voici pourquoi :
1. Un système politique fragmenté
L’Argentine connaît une pluralité de partis, avec des forces traditionnelles (PJ, UCR), des mouvements populistes (Kirchnerisme), et des formations émergentes (comme La Libertad Avanza). Cette fragmentation rend toute majorité parlementaire difficile à obtenir.
2. Une histoire de ruptures
Depuis 1983, aucun président n’a obtenu une majorité absolue aux législatives de mi-mandat. Même Néstor Kirchner (2003) et Mauricio Macri (2015) ont dû négocier avec l’opposition pour faire adopter leurs lois. Cela signifie que **Milei n’est pas le premier à faire face