budget assemblée nationale

2,000 + Buzz 🇫🇷 FR
Trend visualization for budget assemblée nationale

Le budget 2026 : le gel du barème de l’impôt sur le revenu, une mesure controversée et largement rejetée

Dans les couloirs de l’Assemblée nationale, une tempête s’est abattue autour du budget 2026, plus précisément autour d’une mesure phare : le gel du barème de l’impôt sur le revenu. Une décision censée soulager les contribuables français face à l’inflation, mais qui a suscité une opposition inattendue — même au sein du groupe majoritaire. Ce n’est pas un désaccord marginal : il s’agit d’un rejet massif, un signe clair que les priorités économiques du gouvernement ne sont plus alignées avec celles de certains de ses propres députés.

Le gel du barème de l’impôt sur le revenu, longtemps présenté comme une mesure de justice sociale, vise à empêcher que les Français soient automatiquement placés dans une tranche d’imposition supérieure du fait de l’inflation (phénomène connu sous le nom d’imposition par effet de trappe). Pourtant, cette année, cette mesure — censée être une garantie de stabilité fiscale — a été rejetée par une large majorité de députés, y compris parmi les élus Renaissance, le parti de Macron. Une défaite politique symbolique, mais aussi un signal fort sur l’état du climat budgétaire et fiscal en France.

Députés votant le budget 2026 à l'Assemblée nationale, discussion sur le gel du barème de l'impôt sur le revenu

Les derniers événements : un rejet historique, même chez les macronistes

Le 25 octobre 2025, les députés ont examiné le volet recettes du projet de loi de finances pour 2026, et c’est lors de ce débat que le gel du barème de l’impôt sur le revenu a été mis au vote. Le résultat a été sans appel : la mesure a été rejetée.

Selon Le Monde, qui a couvert l’hémicycle en direct, "les députés ont rejeté le gel du barème de l’impôt sur le revenu", un revers direct pour le gouvernement, qui avait pourtant inscrit cette mesure comme un pilier de son budget. Ce rejet n’est pas un vote marginal : il concerne une mesure phare, souvent présentée comme un outil de lutte contre l’inflation et de justice fiscale.

Ce qui rend cet événement encore plus remarquable, c’est que même les macronistes ont voté contre. Comme le rapporte Le HuffPost, "même les macronistes ont voté contre cette mesure phare du budget Lecornu sur les impôts". Cela signifie que le groupe Renaissance, censé soutenir le gouvernement, n’a pas fait bloc derrière la proposition. Certains députés ont exprimé leur mécontentement en séance publique, soulignant que le gel du barème, bien qu’apparemment généreux, pourrait avoir des effets pervers sur les finances publiques.

Jean-René Cazeneuve, député Renaissance de la 11e circonscription des Pyrénées-Orientales, a pris la parole sur BFMTV pour défendre cette position. Il a expliqué :

"Il n’était pas normal de demander un effort aux Français qui travaillent", en justifiant que le gel du barème permettait de "protéger les ménages contre l’inflation".
Mais il a aussi reconnu que, dans un contexte de déficit public croissant, il fallait "peser les coûts" de cette mesure. Une prise de position nuancée, mais clairement orientée vers une prudence budgétaire.

Le gouvernement, représenté par le ministre des Finances, Stéphane Lecornu, a dû revoir sa stratégie en temps réel. L’examen du budget se poursuit dans l’hémicycle, mais ce rejet marque un tournant politique important : le gouvernement n’a plus le contrôle total du débat fiscal.

Le contexte : pourquoi le gel du barème est-il si important ?

Pour comprendre l’ampleur de ce rejet, il faut revenir sur ce que représente le barème de l’impôt sur le revenu.

En France, l’impôt sur le revenu est progressif : plus on gagne, plus on paie. Le barème est composé de cinq tranches (0 %, 11 %, 30 %, 41 %, 45 %), et chaque année, il est revalorisé à l’inflation pour éviter que les ménages ne soient pénalisés par une hausse des prix sans hausse réelle de revenus.

Mais cette revalorisation n’est pas automatique. Elle doit être décidée par le Parlement, et c’est là que le gel du barème entre en jeu.

Le gel consiste à figer le barème à son niveau de l’année précédente, sans l’indexer sur l’inflation. Cela signifie que si vos revenus augmentent du taux de l’inflation (disons 2 %), mais que le barème n’est pas revalorisé, vous ne passez pas à la tranche supérieure — même si votre pouvoir d’achat n’a pas vraiment augmenté.

C’est une mesure populaire auprès des ménages, car elle évite une hausse de l’impôt liée à l’inflation. Mais elle a un coût énorme pour l’État : chaque année où le barème est gelé, l’État perd des milliards d’euros en recettes fiscales.

Historiquement, cette mesure a été utilisée de manière ponctuelle, notamment en période d’inflation forte. Elle a été appliquée en 2019, 2020, 2022 et 2023, mais systématiquement rejetée en 2024 — un signe que les finances publiques commencent à peser sur les décisions.

En 2025, le taux d’inflation est reparti à la hausse, et le gouvernement a tenté de faire voter le gel pour 2026, mais cette fois, les députés ont résisté. Pourquoi ? Parce que le déficit budgétaire est devenu incontournable.

Graphique du déficit public en France, évolution 2020-2026, impact sur le budget de l'État

Les enjeux sous-jacents : finances publiques, justice fiscale et crédibilité du gouvernement

Ce rejet n’est pas qu’un simple désaccord technique. Il révèle trois tensions majeures dans le débat budgétaire français.

1. Le poids du déficit public

En 2025, le déficit public atte